Nucléaire: L’Iran reste ouvert au dialogue à condition que Washington reconnaisse ses erreurs

Par AlAhed avec sites web
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a assuré que l'Iran reste ouvert au dialogue avec Washington sur le dossier nucléaire, à condition que les États-Unis offrent des garanties contre toute attaque, s’engagent à un respect mutuel et reconnaissent leurs erreurs.
Dans une interview accordée au journal français Le Monde, publié ce jeudi 10 juillet, M. Araghchi a souligné que les États-Unis devraient d'abord changer de comportement et garantir qu'ils ne mèneraient pas de nouvelles frappes militaires contre l'Iran pendant les négociations.
Il a réitéré que l’Iran a toujours abordé les négociations avec dignité, logique et respect mutuel. «Les contacts et les échanges diplomatiques continuent toujours. Actuellement, une ligne diplomatique directe est en cours d’établissement via des pays amis ou des intermédiaires».
Et de poursuivre: «La diplomatie est une voie à double sens. Ce sont les États-Unis qui ont rompu les négociations et ont eu recours à l’action militaire. Il est donc crucial que les États-Unis assument la responsabilité de leurs erreurs et fassent preuve d'un changement clair de comportement. Ils doivent offrir des garanties contre toute attaque quelconque lors de futures négociations».
«Après l’attaque des États-Unis contre des installations sous la supervision de l’AIEA, des dommages graves ont été causés que nous sommes en train d’examiner. Nous sommes dans le droit de demander une indemnisation pour cela. L’affirmation selon laquelle un programme nucléaire pacifique aurait été anéanti ou qu’un pays devrait décider d’y mettre fin, dont les objectifs sont de répondre aux besoins en énergie, en médecine, en pharmacie et en agriculture, relève d’une erreur de calcul», a expliqué M. Araghchi.
Le 13 juin, «Israël» a lancé une agression flagrante et non provoquée contre l’Iran, assassinant de nombreux commandants militaires de haut rang et scientifiques nucléaires ainsi que des civils ordinaires.
Le 22 juin, les États-Unis ont officiellement rejoint l’agression «israélienne» contre l’Iran en lançant des attaques contre trois installations nucléaires iraniennes, en violation de la Charte des Nations unies et du Traité sur la non-prolifération (TNP).
Le 24 juin, «Israël» a déclaré unilatéralement l’arrêt de son agression, annoncé en son nom par le président américain Donald Trump.
Le chef de la diplomatie iranienne insiste que pour reprendre les négociations, les États-Unis doivent assumer la responsabilité de leurs actions envers l’Iran.
«De nouvelles sanctions ou menaces militaires compromettront les efforts diplomatiques», a-t-il averti.
Pour M. Araghchi, ce qui est vraiment irréparable est la violation du régime de non-prolifération: «L’attaque contre des installations nucléaires surveillées par l’AIEA, associée à l'échec des pays occidentaux à la condamner, représente une atteinte aux fondements du droit international, en particulier au régime de non-prolifération».
Le chef de la diplomatie iranienne a également évoqué les menaces des trois pays européens d'activer le mécanisme de sanctions (Snapback) prévu dans l’accord nucléaire de 2015, estimant qu’une telle mesure serait équivalente à une attaque militaire et mettrait fin au rôle de l’Europe dans les discussions sur le programme nucléaire pacifique de l’Iran.
M. Araghchi a également affirmé qu’un programme, supervisé en permanence par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et mené conformément au droit international, englobe bien plus que de simples infrastructures physiques.
«La volonté indomptable d’une nation ayant atteint le plus haut niveau de la connaissance scientifique ne se laisse pas facilement ébranler. Les rapports de l’AIEA ont systématiquement confirmé qu’aucun détournement vers des activités militaires n’a été détecté dans le programme nucléaire pacifique de l’Iran», a-t-il ajouté.
De même M. Araghchi a réaffirmé que l’Iran n’avait pas l’intention de se retirer du TNP et restait attaché à celui-ci, tout en insistant sur le fait que le traité ne devait pas être appliqué de manière unilatérale.
«Nous enrichissons de l’uranium dans le cadre des droits qui nous sont reconnus par le TNP, et nous avons toujours affirmé que notre programme n'a aucune visée militaire. Même après les attaques américano-israéliennes, nous n'avons pas dérogé à notre politique déclarée sur les armes nucléaires, fermement ancrée dans une fatwa interdisant la production, le stockage ou l'utilisation d'armes de destruction massive», a-t-il entériné.
Et de conclure: «Le niveau d’enrichissement est déterminé en fonction des besoins de l’Iran. Dans le cadre du PGAC, nous avons fixé un niveau de référence à un seul chiffre, notamment pour le réacteur de recherche de Téhéran, utilisé à des fins médicales et thérapeutiques impliquant des produits radiopharmaceutiques».
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