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France: Une enseignante suspendue après une minute de silence pour Gaza en classe

France: Une enseignante suspendue après une minute de silence pour Gaza en classe
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Par AlAhed avec sites web

Fond de tension sur une minute de silence dans un lycée de l’Yonne. Une professeure de physique-chimie du lycée Janot-Curie de Sens est suspendue par le rectorat de l’académie de Dijon depuis le 31 mars à titre «conservatoire» pour avoir pris «l’initiative» de proposer une minute de silence «en mémoire des habitants de la bande de Gaza».

Selon le rectorat, cité par la radio locale Ici Yonne, l’enseignante est visée par un «manquement à l’obligation du respect de neutralité» après un cours effectué le 26 mars avec des élèves de seconde.

Les syndicats (Sud Éducation, CGT Education et FO de l’Yonne) affirment que la minute de recueillement a été formulée par les élèves.

«Des élèves du lycée de Sens ont légitimement demandé à une enseignante d’observer une minute de silence, en hommage aux victimes du génocide», écrivent les syndicats enseignants dans un communiqué.

Cet hommage a été effectué dans la foulée de la fin du cessez-le-feu entre «Israël» et le Hamas.

Hommage aux «victimes du génocide»

Dans le même communiqué, après avoir apporté leur «soutien» à l’enseignante, les syndicats jugent que la minute de silence a été réalisée en hommage «aux victimes de Gaza» et aux «victimes du génocide».

Selon LCI, le rectorat et les syndicats se rejoignent en affirmant que la professeure a laissé les élèves choisir de rester - ou pas - dans la salle de classe pendant la minute de recueillement.

«Cette mesure constitue une nouvelle pression arbitraire, s’ajoutant à la longue liste des accusations contre toute personne exprimant, de près ou de loin, son humanité et son soutien à une population anéantie, notamment d’enfants victimes de bombardements, de la famine, de l’absence de soins… À l’heure où un génocide se poursuit sous nos yeux, c’est indécent», dénoncent les syndicats.

Ces derniers s’interrogent notamment sur une réponse de la ministre de l’Éducation Élisabeth Borne le 13 février au Sénat qui «reconnaissait» le «rôle des enseignants à aborder le sort des victimes du conflit israélo-palestinien et de leur rendre hommage» à l’instar «d’action en soutien à l’Ukraine (...) menées dans des établissements de l’Académie de Dijon», selon le communiqué.

«Procédure disciplinaire»

Une enquête disciplinaire a été lancée le 31 mars après la suspension de la professeure, qui n’a toujours pas été réintégrée dans l’établissement scolaire.

La fin de cette mesure provisoire n’a pas été divulguée par le rectorat, qui rappelle que «le respect de la neutralité est un devoir pour les fonctionnaires, inscrit dans leur statut, et tout manquement à cette obligation déclenche une procédure disciplinaire».

L’enseignante a pu défendre sa position au cours d’un entretien avec la direction des ressources humaines de l’antenne régionale de l’Éducation nationale à Dijon, début avril.

De leur côté, les syndicats demandent la réintégration «immédiate» de l’enseignante et l’abandon de toutes poursuites, mais aussi «que sa dignité soit rétablie auprès de l’établissement, des personnels et des parents».

«Cette mesure est insensée. Cet hommage ne relève en aucune manière d’une rupture avec son devoir de neutralité: le massacre d’une population, et notamment d’enfants, n’est pas un avis politique, c’est un fait», clament les trois syndicats.

Le rectorat, lui, reste inflexible en pointant la «prise de position de l’enseignante».

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