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Un timing politique de l’agression «israélienne» contre la banlieue sud

Un timing politique de l’agression «israélienne» contre la banlieue sud
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Par Ali Haidar*

L'agression contre la banlieue sud dimanche 27 avril s'inscrit dans la continuité de la stratégie américano-«israélienne» adoptée depuis l'accord de cessez-le-feu en novembre dernier. Elle représente une nouvelle escalade selon plusieurs critères, fondée sur des calculs politiques incluant les changements internes et leur impact sur la table d'évaluation politique et sécuritaire à «Tel Aviv» et Washington.

Cependant, il ne faut pas non plus oublier que cette agression s'inscrit dans une stratégie régionale agressive adoptée par «Israël» à l'échelle de la région, qui inclut jusqu'à présent, le Liban, la Syrie, en plus de Gaza, tandis que les États-Unis se chargent de faire face au Yémen. Cela signifie également une traduction des transformations dans la doctrine de sécurité «israélienne» à la suite du Déluge d'Al-Aqsa.

Ce n'est pas seulement une conclusion analytique, car cela a été annoncé officiellement et mentionné dans des études publiées par des instituts de recherche et par des experts.

Il est clair que le Hezbollah fait partie des acteurs concernés par cette transformation, surtout que la guerre n'a pas affaibli le Hezbollah au point de rendre la menace de ses capacités marginales, et n'a pas mis fin à cette menace.

Cette agression coïncide avec des campagnes politiques, médiatiques et alarmistes internes visant à pousser la Résistance à abandonner son arsenal, sinon il y aura davantage d'agressions et de pressions, et la reconstruction ne sera pas possible.

Ce qui est frappant dans l'agression de dimanche, c'est qu'elle inclut la région de Beyrouth en ciblant sa banlieue, sans se justifier par une réaction aux roquettes tirées sur l'entité, comme cela avait été le cas auparavant.

Cela signifie que l'ennemi peut se prévaloir de n'importe quel prétexte similaire à tout moment pour initier une telle agression et l'étendre à des scénarios encore plus graves dans divers domaines.

En comparaison avec des étapes précédentes, il est à noter que cette agression s'inscrit dans un parcours qui a commencé après l'accord de novembre dernier, où le focus initial était sur une politique de répression et de destruction adoptée par l'armée ennemie dans les villages de la ligne de front. Ce parcours a ensuite évolué vers une intensification des agressions au nord du fleuve Litani, atteignant le Békaa, et enfin ciblant la capitale, en se prévalant de roquettes avec lesquelles le Hezbollah n'avait aucun lien, comme l'ont révélé les enquêtes, tout en continuant les assassinats et les agressions dans d'autres régions.

L'agression, dans sa dimension géographique, son contexte, son timing et son caractère préliminaire, indique qu'elle est le reflet d'une décision politique en ce qui concerne l'origine de l'attaque, son timing, son étendue et son ampleur, plus qu'elle ne soit liée à un contexte sécuritaire.

L'objectif est d'accroître la pression politique et psychologique sur la Résistance et son milieu populaire, après avoir constaté que la pression et l'intimidation précédentes n'ont pas produit les résultats escomptés. Cela vise aussi à affirmer que cette agression est une étape dans un processus continu.

Parmi les éléments sur lesquels l'ennemi s'appuie pour ce niveau de frappes, c'est que son pari sur leurs effets est également lié à leur correspondance avec les pressions internes. Les forces, les personnalités et les médias libanais qui soutiennent publiquement l'exigence du désarmement de la Résistance, jouent un rôle clé dans l'amplification de leurs effets politiques et psychologiques, en misant sur l'ennemi «israélien» pour poursuivre ses agressions.

Cependant, il est devenu clair que l'ennemi comprend l'importance du temps en ce qui concerne la possibilité d'atteindre les objectifs politiques stratégiques de la guerre.

Ainsi, il semble qu’«Israël» et Washington soient pressés, conscients que le Hezbollah profite de ce temps pour achever son processus de redressement et de réhabilitation, ce qui n'est pas caché ni secret. De fait, c'est l'une des principales caractéristiques de l'approche du parti à chaque étape qu'il a traversée.

Ces inquiétudes semblent également s'étendre à ceux qui misent sur l'«Israélien», car ils commencent à exprimer leurs craintes et l'urgence de désarmer le Hezbollah dans les mois qui viennent, sinon la direction des vents pourrait changer, entraînant un recul de cet élan, ou peut-être que le Hezbollah déciderait de passer à une nouvelle phase.

En résumé, il n'était pas nécessaire d'avoir des informations spécifiques pour dire que l'ennemi poursuivra ses agressions, et cette évaluation s'applique également au-delà de cette agression. Mais le défi maintenant est le suivant : le gouvernement libanais passera-t-il à la phase d'exercer son pouvoir décisionnel en matière de guerre et de paix face aux agressions «israéliennes», au moins pour protéger Beyrouth et tout le Liban, ou cette position restera-t-elle exclusivement en face de la Résistance ?

Article paru dans le quotidien libanais AlAkhbar, traduit par AlAhed

 

 

 

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