Le Yémen a abattu 7 drones Reaper US en quelques semaines, plus de 200 millions de dollars en fumée

Par AlAhed avec sites web
Depuis le mois dernier, la Maison-Blanche a intensifié sa campagne contre le Yémen, qui selon ses dires «menace le trafic maritime» en mer Rouge et tire régulièrement des projectiles contre «Israël». Mais malgré les vantardises de l’administration Trump, le coût de cette agression pose déjà question ; un coût en vies humaines, mais aussi en matériel, car le mouvement yéménite de résistance, Ansarullah, semble bien capable de riposter efficacement.
800 cibles touchées, mais 7 drones perdus
Le porte-parole du Commandement central américain, Dave Eastburn, a prétendu jeudi 24 avril que les États-Unis avaient frappé plus de 800 cibles d’Ansarullah.
Mais selon Stars and Stripes, qui n’est autre que la publication officielle et indépendante de l’armée américaine, cette campagne lui coûte aussi très cher. Pas en vie humaine, mais en matériel: Ansarullah serait parvenu à abattre sept drones américains Reaper en moins de six semaines. Et il ne s’agit pas là des engins à bas prix utilisés en masse dans le conflit russo-ukrainien, mais de la génération précédente. Les drones MQ-9 Reaper de General Atomics sont de véritables avions sans pilote de 20 m d’envergure et de plus de deux tonnes à vide - le double avec leurs armes et leur carburant. Des appareils de haute technologie, et qui coûtent cher.
Plus de 200 millions de dollars de pertes
Si on compte environ 30 millions de dollars pour chacun de ces appareils utilisés pour l’observation ou l’attaque au sol, cela signifie qu’Ansarullah a donc pu détruire l’équivalent de 200 millions en équipements militaires. Certains de ces drones se seraient écrasés, et d’autres se sont abîmés en mer, selon des sources anonymes au sein de la Défense américaine. En outre, trois de ces appareils ont été abattus au cours de la semaine écoulée, ce qui laisse supposer que le groupe cible de mieux en mieux les drones.
En parallèle, Ansarullah continue de cibler régulièrement les navires américains déployés en mer Rouge avec des missiles et des drones suicides.
Des craintes pour les civils
D’autant qu’après le véritable carnage causé par la frappe sur un port, le 18 avril dernier, qui aurait fait au moins 74 morts et 171 blessés, selon le dernier bilan publié par le ministère yéménite de la Santé, des sénateurs américains ont commencé à soulever la question des victimes civiles. Chris Van Hollen (Maryland), Elizabeth Warren (Massachusetts) et Tim Kaine (Virginie) ont écrit jeudi au secrétaire à la Défense Pete Hegseth pour lui demander si l’administration Trump avait «abandonné les mesures nécessaires pour respecter ses obligations en matière de réduction des dommages civils.»
On rappellera que Trump avait promis qu’il n’engagerait pas le pays dans de nouvelles aventures militaires, qu’il juge de toute manière trop couteuse. Il avait ainsi décidé du retrait d’Afghanistan, effectué juste après son premier mandat, et qui fut désastreux. Mais depuis, il a menacé plusieurs pays, dont Panama, le Canada, et le Danemark sur la question du Groenland. Et s’il n’est pour l’instant pas question d’une opération au sol, la volonté de Trump d’accentuer les frappes sur le Yémen a déjà un coût certain, en dollars comme en vies humaines.