Nucléaire: L’Iran dit chercher un «accord équitable» avec les Etats-Unis, avant des pourparlers à Oman

Par AlAhed avec AFP

L'Iran, qui entame samedi le 12 avril de rares pourparlers sur le nucléaire avec les Etats-Unis dans le sultanat d'Oman, cherche un «accord équitable» avec Washington, a déclaré le chef de la diplomatie iranienne.

«Notre intention est de parvenir à un accord équitable et honorable sur un pied d'égalité», a déclaré Abbas Araghchi à la télévision d'Etat iranienne avant le début des discussions, ajoutant qu'il y a «une chance» de parvenir à un compromis «si l'autre partie» adopte la même position.

Accompagné de ses vice-ministres chargés des affaires politiques et juridiques, M. Araghtchi s’est entretenu après son arrivée à Mascate avec des responsables omanais, selon la télévision d’Etat iranienne.

L’émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, et le ministre des affaires étrangères iranien, Abbas Araghtchi, doivent conduire des discussions aux enjeux considérables sur le dossier du nucléaire iranien à huis clos à Mascate.

Ceux-ci seront les premiers à ce niveau entre les deux pays depuis le retrait américain en 2018, sous la première présidence de Donald Trump, d’un accord conclu en 2015 entre l’Iran et les grandes puissances pour encadrer son programme nucléaire en échange d’une levée des sanctions.

Malgré les déclarations de la Maison Blanche qu’il s’agira de négociations directes «dans une même pièce», le chef de la diplomatie iranienne a précisé que ces pourparlers sont indirects, «par l’intermédiaire des Omanais».

Lors de sa rencontre avec son homologue omanais Badr bin Hamad Al Busaidi, M. Araghtchi a salué «le rôle responsable que joue Mascate en accueillant les pourparlers indirects entre l’Iran et les États-Unis».

«Nous apprécions le rôle responsable joué par le Sultanat d’Oman concernant les problèmes et les développements de la région», a-t-il ajouté.

Il a par ailleurs insisté que ces pourparlers ne porteront que sur la question nucléaire.

Le président américain, Donald Trump, a adopté une politique de «pression maximale» à l’égard de l’Iran et imposé de nouvelles sanctions visant son programme nucléaire et son secteur pétrolier.

Il a créé la surprise en annonçant lundi la tenue de ces discussions, après des semaines de guerre des mots entre les deux pays, qui n’ont plus de relations diplomatiques depuis quarante-cinq ans.

Après le retrait de Washington de l’accord de 2015 et le rétablissement de sanctions américaines à son endroit, la République islamique d’Iran a pris ses distances avec le texte.

Elle a accru son niveau d’enrichissement de l’uranium jusqu’à 60 %, très au-dessus de la limite de 3,67 % imposée par l’accord, se rapprochant du seuil de 90 % nécessaire à la fabrication d’une bombe atomique.

Téhéran a toujours assuré que son programme nucléaire est pacifique, démentant les accusations de vouloir se doter de l’arme nucléaire.