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Il ne manquait que la foule et les idées…

Il ne manquait que la foule et les idées…
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Soraya Hélou

Le 14 mars 2012 est bien loin de ressembler à ceux qui l’ont précédé. Les organisateurs ont bien tenté de Il ne manquait que la foule et les idées…donner un nouveau look à la cérémonie, en harmonie croient-ils avec les printemps arabes, en privilégiant les jeunes et la société civile, mais cette tentative, qui s’est avérée un peu maladroite, cache mal leur incapacité à trouver de nouveaux slogans porteurs et mobilisateurs. Le recours aux jeunes visait à montrer que le mouvement lancé le 14 mars 2005 continue à attirer les jeunes et à être donc dynamique et en plein essor, alors que la présence de la société civile se voulait une prolongation des révolutions arabes menées en principe par des composantes civiles des sociétés arabes.

En réalité, les discours des jeunes étaient un peu fantaisistes et légers et manquaient surtout de fond, alors que la société civile convoquée était bien celle qui évolue dans l’orbite du 14 mars et de ses composantes politiques. Sans parler de l’absence de mobilisation populaire, bien cachée par des caméras « amies » qui se gardaient bien de montrer les chaises vides au fond de la salle. Or, la mobilisation populaire est sans doute la grande caractéristique du 14 mars 2005 et sans elle, le mouvement ne peut plus être ce qu’il a été.

L’atmosphère générale de cette cérémonie du 14 mars était avant tout amère et pleine de tristesse. L’espoir généré par ce mouvement, lancé dans la foulée de la décision du président syrien Bachar Assad de retirer ses troupes du Liban, annoncée le 7 mars, semblait bien terni par les errances, les dérapages et la politique confessionnelle et à courte vue menée par les piliers actuels de ce qui reste de ce mouvement.

D’ailleurs, ce sont ces mêmes piliers qui avaient vidé la cérémonie de son contenu. D’abord parce qu’ils sont àIl ne manquait que la foule et les idées… court d’idées et ensuite parce qu’ils avaient multiplié documents et interviews juste avant la commémoration. Le chef du Courant du Futur Saad Hariri avait jugé bon de lancer un document politique quelques jours avant la cérémonie, consacré à la situation en Syrie, alors que le chef des Forces libanaises avait accordé une interview deux jours avant pour s’attaquer au patriarche maronite Mgr RaÏ. Que restait-il dans ce cas à dire ? Pas grand-chose et cela s’est senti à travers les discours prononcés au Biel. Un seul thème, la révolution en Syrie, d’ailleurs elle-même en perte de vitesse et des promesses de printemps qui s’avère être surtout celui des intégristes.

Dans ce contexte, quel sera le slogan porteur du 14 mars 2013 ? A la veille des élections législatives, ils ne trouveront sans doute rien de mieux que de revenir au sang du martyr Rafic Hariri, d’autant que la situation en Syrie ne leur sera pas plus favorable qu’elle ne l’est aujourd’hui. Vive donc le renouveau. Entre-temps, il est de plus en plus clair que les partisans ne seront plus au rendez-vous, une partie des jeunes et moins jeunes du 14 mars n’étant plus mus que par la fibre confessionnalisme, la rancœur et le rejet de l’autre, alors que chez les autres, l’enthousiasme du début a été remplacé par des déceptions à répétitions. Un brillant avenir décidément, heureusement que de l’autre côté, il y a des sages qui refusent d’entrer dans le jeu de la surenchère et de la haine. Adieu donc 14 mars 2005…

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