Appel téléphonique d’une prison saoudienne : les prisonniers d’Al Qaïda en route pour la Syrie

Source : Alintiqad Par : Nidal Hamadé - Paris
Un accord est conclu entre le vice-ministre saoudien de l'Intérieur Mohammed Ben Nayef Al-Saoud, et les prisonniers d'Al Qaïda, selon lequel ces derniers ont été libérés et ont reçu une somme d'argent, à condition de se diriger immédiatement en Syrie. Bref, c'est le sommaire d'un appel téléphonique effectué de l'intérieur de la prison saoudienne d'Al-Haer, entre un prisonnier et un activiste arabe résidant à l'Occident.
L'interlocuteur de la prison saoudienne avait un ton ferme : il n'y a plus un seul membre d'Al-Qaïda en prison, et c'est le cas de toutes les geôles renfermant des membres d'Al Qaïda !
De tels appels téléphoniques ne cessent de se faire dans les prisons de certains pays arabes, dont le Liban. Ce n'est qu'une interprétation réaliste sur le terrain de la politique saoudienne à l'égard de la Syrie, ayant pris un aspect personnel après que le roi Abdallah ben Abel Aziz est entré sur la scène de confrontation directe avec le régime syrien, à travers des déclarations plus dures que celles de son ministre d'Affaires étrangères et de son neveu Saoud El-Fayçal. En effet, il est connu que le roi saoudien ne permet pas au ministre des Affaires étrangères et au reste de la famille de tenir des propos agressifs sur des causes arabes. Cependant, dans la crise syrienne, il a défrayé la chronique !
Une personnalité arabe visitant régulièrement l'Arabie Saoudite et ayant des relations avec la famille royale, a révélé à Alintiqad que l'Arabie se comporte d'une manière agitée à l'égard de la Syrie. L'entrée du roi en scène des déclarations au ton élevé signifie qu'ils ont entamé la phase du conflit personnel direct, loin de l'évaluation politique et sécuritaire. Selon la source, l'attaque saoudienne bat son plein, et cela signifie une de deux choses :
1- Les Saoudiens possèdent des informations sur l'imminence de la chute du régime d'Al-Assad.
2- Ils attisent la crise afin de trouver une place dans une prochaine solution internationale applicable en Syrie.
Cette source arabe a opté pour la deuxième hypothèse. Les Saoudiens veulent que les Syriens abandonnent leur relation avec l'Iran. Tel est leur objectif primordial depuis l’avènement d’Al-Assad le fils au pouvoir. Selon elle, certains en Arabie Saoudite considèrent que, si Al-Assad voulait s'allier avec l'Iran, son alliance ne devrait pas se faire aux dépens de l'alliance avec les Arabes ou les dirigeants du Golfe. "Selon leur coutume tribale, les déclarations du roi signifient que le président Al-Assad doit ouvrir les voies de communications avec lui", affirme ladite personnalité arabe. "Cependant, je ne suis pas sûr, si c'est ce qu'ils veulent vraiment, pourquoi soutiennent-il l'idée du renversement du régime ?", a-t-elle poursuivi.
"D'un côté, les Saoudiens ont totalement omis la question de la Syrie dans le festival de la Janadriyah cette année. Ils n'ont même pas parlé politique, et ce qui a eu lieu fut un bavardage de soirées privées", a analysé la source. "De l'autre côté, la position saoudienne lors de la Conférence des Amis de la Syrie à Tunis visait à atténuer la pression ressentie par le Qatar, surtout après des critiques répandues en France vis-à-vis de la politique partiale de Nicolas Sarkozy, en faveur du petit poucet qatari, aux dépens d'un pays fort et influent dans la région comme la Syrie, a-t-elle ajouté.
"Les Saoudiens considèrent que la capacité d'Al-Assad à surmonter la crise est un tournant décisif pour leur position dans la région et leur importance pour les Etats-Unis, surtout si le rôle irakien n'est plus aussi fort qu'avant, et si l'effet contagieux des évènements atteint le royaume, par l'application au Bahreïn d'une solution non favorable à Riad", conclut la personnalité arabe.
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