Fatima Ali

Les campagnes présidentielles en France sont définitivement lancées. Les candidats de tous partis se mettent en piste avec pour ambition de « changer la France ». L’intensité du challenge est extrêmement haute et la route afin d’atteindre les 500 parrainages reste longue pour certains. Les candidats déclarés aux élections présidentielles ont jusqu'au vendredi 16 mars pour déposer leurs 500 parrainages auprès du Conseil constitutionnel. Le premier tour se déroulera le dimanche 22 avril prochain et le second le dimanche 6 mai. Ce dernier verra s'affronter les deux premiers candidats qui auront décroché le plus de votes lors du premier tour. Le 15 février dernier, deux mois avant le premier tour de l'élection, le président en exercice depuis 2007 et président du parti politique Union pour un Mouvement Populaire (UMP), Nicolas Sarkozy a confirmé qu'il envisageait un second mandat lors des présidentielles de 2012.

Cependant, un grand nombre du public français ainsi que les autres candidats certifient que les promesses de Sarkozy en 2007 et les résultats obtenus cinq ans après sont confus. De même, le constat est flagrant : explosion du taux de chômage, crise sociale, dégradation de la compétitivité, aggravation des injustices et autres. Entre 2007 et 2012, la France compte ainsi plus d’un million de chômeurs, plus de 330.000 de pauvres, moins de 500.000 d’emplois industriels, le déficit commercial a augmenté de 41 milliards d’euros et la dette de 600 milliard d’euros. Ségolène Royal l'ex-candidate du Parti Socialiste a sur ce, estimé que "les Français ne sont pas impressionnés par Nicolas Sarkozy". Le président de la République "n'a ni changé ni appris, sinon il aurait changé de politique".

Nicolas Sarkozy : Union pour un Mouvement Populaire

Mais, ce dernier revient avec de nouvelles promesses. Il estime que s’il était réélu à la présidentielle, son second quinquennat sera différent du premier : "Il y a une nouvelle période qui s'ouvre. Si les Français me font confiance, s'ils me confient un second quinquennat, ce quinquennat ne sera pas conforme au premier", a déclaré Nicolas Sarkozy. Ainsi, "Travail", "responsabilité" et "autorité" sont les principes majeurs du nouveau programme du président sortant.

En effet, depuis la déclaration de sa candidature, celui-ci fait de plus en plus recours au peuple : "L'idée centrale de mon prochain quinquennat sera de redonner la parole au peuple français". Selon lui, l’avis du peuple est important et il souhaite le prendre en considération grâce à des referendums.

Par ailleurs, au sujet de l’immigration, craignant la "montée du communautarisme",  Nicolas Sarkozy s’oppose  au droit de vote des étrangers extra-européens aux élections locales. Là aussi, le président sortant s'adresse directement au peuple français pour reformer la juridiction compétente en matière de droit des étrangers.
De plus, l’hébergement des demandeurs d'asile devrait être limité, et les cartes de séjour obtenues par le mariage avec un Français devraient être soumises aux mêmes conditions de logement et de ressource que dans le cadre du regroupement familial.

Le secrétaire français au commerce extérieur, dont la dernière visite en "Israël" remontait à 2008 avec Nicolas Sarkozy, s’y est à nouveau rendu le 15 janvier dernier où il a accordé une conférence de presse aux médias francophones pour défendre le bilan politique du candidat de l’UMP au Moyen-Orient et pour l’amélioration des liens économiques entre les deux pays. ‘‘Il faut que nos entreprises comprennent qu’Israël c’est plus qu’un petit pays, qu’un petit marché, c’est un partenaire pour la France’’, a t-il déclaré.
Par ailleurs, le président français Nicolas Sarkozy avait averti en août 2011, l'Iran de la possibilité d'une attaque préventive contre ses sites nucléaires.

François Hollande : Parti Socialiste

François Hollande premier secrétaire et représentant actuel du Parti Socialiste (PS) est l’adversaire le plus important de Nicolas Sarkozy. Celui-ci reste du même avis que le président sortant concernant le dossier iranien : ‘‘Je considère que l'Iran est une menace, dans la mesure où elle cherche à disposer de l'arme atomique à des fins militaires, doit être sous pression. Elle l'est. Elle doit l'être encore davantage’’, a-t-il déclaré.

En ce qui concerne le conflit israélo-arabe, le candidat socialiste est pour ‘‘la reconnaissance internationale de l’État palestinien’’. Lors de son déplacement début février à Al Qods (Jérusalem), Laurent Fabius, représentant de François Hollande sur le plan international a clarifié le point de vue socialiste : ‘‘Nous avons sur cette question délicate une position qui consiste à dire que le développement de la colonisation est ressenti négativement par les Palestiniens’’. 

Il faut donc, si l’on veut avancer, trancher. Mais, et j’insiste sur ce point, il faut qu’Israéliens et Palestiniens trouvent des voies, des solutions pour reprendre le dialogue et aboutir finalement à un accord de paix’’ a-t-il affirmé. Un discours dans lequel le candidat utilise des propos bien choisis et des expressions légères, ce qui montre que la politique à l’égard « d’Israël » serait très prudente afin de ne pas déranger le lobby sioniste présent en France.

Contrairement au langage utilisé à l’égard de la politique colonialiste sioniste, les positions concernant la situation syrienne apparaissent plus déterminantes, François Hollande souhaite ‘‘qu’un nouveau projet de résolution soit proposé’’ au Conseil de sécurité afin de ‘‘placer Chine et Russie devant leurs responsabilités".

Celui-ci souhaite une ‘‘action plus forte de la communauté internationale’’. Mais, Hollande ne s’arrêtera pas là : celui-ci a déclaré qu’il plaidera ‘‘pour une réforme de l’ONU, notamment l’élargissement du Conseil de sécurité, au sein duquel la France gardera son siège et son droit de veto.’’

De plus, nous pouvons lire dans le programme du candidat socialiste qu’il promet de ‘‘rompre avec la Françafrique’’, il propose une relation fondée sur "l’égalité, la confiance et la solidarité.’’

Marine Le Pen : Front National

François Hollande n’est pas le seul à être pour la reconnaissance d’un Etat Palestinien. En effet, la candidate du Front National (FN) Marine Le Pen, s’est aussi prononcée en faveur d’un Etat palestinien à l’ONU : ‘‘Je pense que cette reconnaissance, loin d’être une provocation, peut être une chance.’’ a déclaré  la fille de Jean-Marie Le Pen.

Sur le plan local, celle-ci s’oppose à l'immigration qui selon elle nuit à l'économie française, à la laïcité, et est responsable de l'augmentation de l'insécurité dans certains quartiers’’. Elle estime que ‘‘l’immigration entraine une baisse sur le salaire des travailleurs français’’.

Par ailleurs, Marine Le Pen suit les pas de son père, connu pour les déclarations provocatrices. M. Le Pen est coutumier de la fin de la Seconde Guerre mondiale ; sa fille concentre ses provocations sur la communauté musulmane en comparant les ‘‘prières de rue’’ des musulmans à une ‘‘occupation’’. Ces déclarations ont été très mal reçues par Arnaud Montebourg, député socialiste dont le grand-père est un arabe d'Algérie et parle ‘‘d'injure’’. ‘‘Cette déclaration est une injure à ceux qui, arabes, africains, musulmans ou non, sont morts pour la France, ceux-là même qui ont libéré le territoire national pendant que votre père, madame Le Pen, trouvait des circonstances atténuantes à l'occupation nazie’’, a lancé M. Montebourg.

Sur le plan local, l’un des points les plus importants du programme du leader du FN, est celui de l’économie. Celle-ci souhaite un retour au franc. En effet, pour le FN, ‘‘la monnaie européenne a renforcé la crise de 2008’’ et dans un discours de Marine Le Pen, elle décrit la zone euro comme ‘‘la zone économique la plus absurde du monde’’.
 

François Bayrou : Parti Démocrate

De son côté, François Bayrou, candidat du centre souhaite restaurer la croissance française, et donc l’emploi, "réarmer" la production française. Il vise à ‘‘refaire de la France un pays producteur et exportateur’’. François Bayrou souhaite aussi protéger les régions les plus fragiles du monde et faire de l’Afrique l’une de ses priorités.

Dominique de Villepin : République solidaire

Dominique de Villepin, l’ancien premier ministre a aussi déclaré sa candidature aux élections présidentielles.  Il présente un projet ‘‘citoyen’’ qu'il a ‘‘fermement l'intention d'incarner’’ l'an prochain à l'élection présidentielle.

A la suite des événements en Libye, de Villepin estime que ‘‘le retour dans le commandement intégré de l'Otan constitue une perte de marge de manœuvres pour la France’’. Il souhaite revenir à la ‘‘position antérieure’’ : quitter l’Otan. Ainsi, la France y regagnerait alors ‘‘l'image d'un pays plus indépendant’’, des Etats-Unis effectivement.

Cette liste ne s’arrête pas là. A ces cinq candidats s’ajoutent d’autres : Jean-Luc Mélenchon, Eva Joly, Corinne Lepage, Nathalie Arthaud, Philippe Poutou, Nicolas Dupont-Aignan et Fréderic Nihous.

Des sondages du premier tour ont été réalisés par les médias et sont actualisés jour après jour. En l’occurrence, ces sondages montrent que François Hollande, leader du PS est en tête du classement, suivi par Nicolas Sarkozy le président sortant et en troisième place vient la candidate du FN, Marine Le Pen.

Mais, nous devons toutefois préciser que rien n’est encore joué, un sondage ne fait pas les élections.