noscript

Please Wait...

achoura2025

 

Le dialogue par les arguments et la logique

Le dialogue par les arguments et la logique
folder_openExclusivités access_time depuis 13 années
starAJOUTER AUX FAVORIS

Soraya Hélou

C’est un grand honneur pour le chef des Forces libanaises que le secrétaire général du Hezbollah sayed Hassan Nasrallah l’ait nommément cité dans son dernier discours. Samir Geagea ne s’y est d’ailleurs pas trompé puisque fier comme un paon il a aussitôt répondu au sayed de la résistance, le défiant d’ouvrir les pages de la guerre civile, car, a-t-il dit avec une belle arrogance, si les massacres dont sont accusées les Forces libanaises s’avèrent vérifiés, ils ne seraient rien en comparaison avec les horreurs commises par le Hezbollah.

Au Liban, il existe un vieux proverbe qui dit : ceux qui ont eu honte sont morts. Il s’applique à la perfection au chef actuel des Forces libanaises qui croit pouvoir effacer les mémoires et se construire une nouvelle image de défenseur des libertés et de la démocratie, bref d’un grand humaniste. Heureusement (ou malheureusement) pour lui, il existe encore chez les chrétiens, des gens qui ont de la mémoire et qui n’ont pas pu oublier les hauts faits du chef actuel des Forces libanaises.

Ceux-là se souviennent ainsi que sous le commandement de Samir Geagea les Forces libanaises ont tellement opprimé les chrétiens que ceux-ci se sont jetés dans les bras du général Michel Aoun qui représentait alors la seule alternative possible aux Forces libanaises dans les régions dites alors chrétiennes. Ils se souviennent aussi de la chasse sans merci livrée par les hommes de Geagea contre tous ses opposants, notamment les partisans de son rival Elie Hobeika, ils se souviennent des histoires de cadavres jetés dans la mer pour faire disparaître leur trace, des combats fratricides réglés dans le sang, des soldats alignés tête face au mur avant d’être liquidés par des balles dans le dos, des officiers humiliés à la caserne de Sarba contrôlée par les hommes de Geagea, de l’exécution publique (pour faire la leçon à ceux qui seraient tentés de les imiter) des deux miliciens accusés de préparer un renversement du chef des FL. Bref, la liste des hauts faits du chef des Forces Libanaises serait trop longue. Et notre propos n’est pas de les énumérer. Juste d’apporter quelques précisions.


Car le dernier discours du sayed est bien trop important pour être résumé à deux phrases sur le chef des Forces libanaises. En réalité, le secrétaire général du Hezbollah a répondu pour la première fois aussi directement aux ténors du 14 mars qui avaient pris la parole au cours de la cérémonie du 14 février au Biel, montrant ainsi sa disposition au dialogue. Il a d’ailleurs dit : vous voulez un dialogue dans les médias, soit. Il a donc commencé à présenter ses arguments dans un dialogue par médias interposés, montrant ainsi à ceux qui affirment vouloir dialoguer qu’il a de la logique et un raisonnement infaillible. Toutes les positions du parti de la résistance sont ainsi dictées par son souci de la Palestine et de la résistance contre « Israël ». Sa vision stratégique dicte son attitude et il y a toujours été fidèle, qu’il s’agisse de sa position à l’égard de la Syrie, du régime de Hosni Moubarak, de l’opposition de Bahrein et des autres composantes de la société libanaise. Tout en sachant en définitive qu’aucune partie libanaise ne peut éliminer l’autre et que dans ce pays, toutes les composantes sont condamnées à coexister et à s’entendre. Quelle logique peut opposer le 14 mars ? Lui qui avait condamné le Hezbollah accusé par le régime de Moubarak de tenter de le renverser, qui avait aussi demandé de maintenir le Liban à l’abri des développements dans les pays frères, lorsque l’opposition de Bahrein avait commencé ses protestations, qui avait établi un dialogue avec le régime syrien après l’avoir accusé d’avoir assassiné le premier ministre martyr Rafic Hariri et qui ne cesse enfin de réclamer le règlement du conflit avec « Israël » par les négociations et le dialogue indirect ou non, alors qu’il rejette tout dialogue avec le régime syrien qui appuie les mouvements de résistance…Si donc le dialogue doit s’ouvrir, il faudra trouver des réponses aux arguments du sayed. Le 14 mars est-il en mesure de le faire, lui qui ne cesse de s’enfoncer dans ses contradictions, qui change d’avis et de stratégie selon les instructions de ses parrains occidentaux ? Et même s’il le pouvait, quelle valeur peut avoir ses promesses et ses assurances quand l’expérience récente des dernières années montre qu’il n’est qu’un pion dans un jeu bien plus grand que lui ? Comme l’a d’ailleurs précisé le sayed !

//