Cinq ans après la guerre du Liban: Israël est-il prêt pour la prochaine guerre?
Hezbollah, cinq ans après la guerre
Source: «Le site de nouvelles NaaNaa (dixième chaine) Eyal Zisser »
«Cela fera cinq ans demain que la seconde guerre du Liban a éclaté. Par rapport au Moyen-Orient en colère, cette guerre semble comme une goutte dans la mer de l’Histoire, en dépit du prix payé par Israël, qui le plus grand prix qu’il a payé au Liban. Cependant, résume le professeur Eyal Zisser, il a accompli une dimension dissuasive, qui n’est toutefois pas claire par rapport à l'échec retentissant de l'affaiblissement du Hezbollah et son chef, qui se sont renforcés, depuis lors, à la fois militairement et politiquement.
Cette semaine, cinq années se seront écoulées sur la Seconde Guerre du Liban, mais comme toute autre affaire liée au Liban, cette guerre est également en voie d'oubli, et même peut-être aussi d'effacement et d'exclusion de la conscience et de la mémoire. En fait, depuis l'implication infructueuse d'Israël au Liban lors de la première guerre du Liban en Juin 1982, considérée la catastrophe la plus importante, depuis l'échappement unilatéral d'Israël du Liban en mai 2000, les Israéliens préfèrent oublier et enlever le traumatisme libanais plutôt que d'essayer de le confronter ou de s'apprêter à ce qui pourrait se répéter et changer sur ce front. Cinq ans ont passé depuis la fin de la guerre sans en fait modifier la façon dont nous voyons la deuxième guerre du Liban. Nous pouvons au moins dire que ces années ont défini et renforcé nos sentiments intérieurs depuis les premiers moments qui ont suivi la guerre, la taille de la réalisation qui a été accomplie, en particulier le renforcement de l’effet dissuasif israélien contre nos voisins, mais en parallèle aussi, la taille de l'échec et la défaillance associée à la performance des dirigeants militaires et politiques israéliens lors de la guerre.
Le Hezbollah a intimidé: la force militaire
L’important dans notre sujet est que la menace du Hezbollah contre Israël, était et reste l'intimidation. Ainsi, il était commun de dire la veille de la guerre que les missiles en possession du Hezbollah se rouilleront, c'est-à-dire que le parti n'osera pas les utiliser contre Israël, et par conséquent, peu importe s’il possède 10 mille ou 15 mille missiles puisqu’à la fin, seront rouillés dans ses entrepôts. Mais à ce moment, la guerre est arrivée et il est devenu clair pour tous que le parti a utilisé et bénéficié de ses missiles contre les villes israéliennes. Le Hezbollah possède actuellement environ 40 mille ou même 50 mille missiles, et la probabilité qu'il les utilisera dans la guerre contre Israël est une probabilité plus de réaliste. Ajoutez à cela que la guerre était censée dissuader le Hezbollah lui a offert un cadeau gratuit, l'image du parti imbattable même par la puissance militaire d'Israël.
Il convient de noter ici et de se souvenir que la plupart des guerres au Moyen-Orient ont éclaté seules sans que personne ne les cherche ou ne les désire. D'où la grande importance de la capacité de dissuasion israélienne, qui ne pourra peut être pas empêché le déclenchement de la guerre suivante, capable de commencer en raison de malentendus ou de mauvaise pensée, et pas certainement en raison de prévoyance et du désir de confrontation. Peut-être qu'Israël va alors se trouver devant une menace beaucoup plus grande que celle qu’elle a vécu pendant la seconde guerre du Liban.
Le Hezbollah a intimidé: la force politique
Une coïncidence, ou peut-être même derrière cette coïncidence existe un manipulateur. Israël célèbre le cinquième anniversaire de la seconde guerre du Liban, pendant qu’a été formé qu'au Liban un nouveau gouvernement dirigé par Najib Mikati, rapproché de la Syrie et allié du Hezbollah. La formation du nouveau gouvernement au Liban suscite l’étonnement, car elle arrive après près de la moitié d'une année pendant laquelle les efforts de Mikati ont plus d'une fois échoué à former un tel gouvernement. Comme mentionné, la naissance du gouvernement de Mikati a été un « coup d'État silencieux» mené par le Hezbollah à la fin de l'année dernière, renversant le gouvernement de Saad Hariri qui a gouverné le Liban depuis les élections législatives qui ont eu lieu en Juin 2009. Le Hezbollah a voulu renverser le gouvernement de Hariri parce que ce dernier a refusé de s'engager à l’avance de jeter les résultats de la Commission internationale d'enquête sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafik Hariri dans la poubelle de l'Histoire. Cela est arrivé après que ces résultats qui ont également été divulgués lors des dernières semaines aient désigné le Hezbollah comme responsable du crime. Le Hezbollah a alors craint que les résultats ne soient utilisés par Saad Hariri pour nuire à sa légitimité, et par conséquent, a décidé de renverser le gouvernement.
Les alliés politiques du Hezbollah ainsi que ses partenaires dans le camp du 8 mars l’ont rejoint dans le processus de renverse du gouvernement de Hariri: le mouvement chiite d’Amal, dirigé par Nabih Berri, et le Mouvement patriotique libre maronite dirigé par le général Michel Aoun. Mais celui qui a particulièrement fait basculer la balance, est le leader des Druzes au Liban, Walid Joumblatt, qui a quitté l'année dernière le camp de Hariri, «Camp du 14 Mars », se déplaçant vers le camp de ses adversaires, par désir de se rapprocher de la Syrie et obtenir son parrainage à la lumière de la réalité changeante et dangereuse de son côté et par rapport à au Liban. En fait, c’est Damas qui a concocté la mixture d’une nouvelle coalition libanaise portant sur le Hezbollah et Michel Aoun, comprenant également les druzes dirigés par Joumblatt et un groupe de membres du parlement sunnite rapprochés de Damas, dirigée par le Premier ministre promis Najib Mikati.
Cependant, tout ce qui a été cité ne sont que de vieilles nouvelles, car l'ensemble du processus a été enregistré et est entré en vigueur depuis plus d'une demi-année. En attendant, l'incendie est attisé dans les rues du Moyen-Orient, se déplaçant progressivement de la Tunisie jusqu’à l'Égypte, la Libye, le Yémen, et atteignant finalement aussi la Syrie. Ainsi pendant plusieurs semaines, la protestation s’est aggravée dans les rues de l'État menaçant alors sa stabilité et finalement aussi l'existence même du régime syrien. Le trone de Bachar est donc secoué ce qui l’oblige dans une telle situation à diriger toute son attention sur ce qui se passe à l'intérieur de son royaume. L'Intifada syrienne a conduit à une prolongation indéterminée pour la période de formation du nouveau gouvernement au Liban, mais c’est elle qui aboutit à la fin à la suppression de la complexité et à la formation du gouvernement de Beyrouth. Le régime syrien, qui se tient contre mur, est arrivé à la conclusion qu'il doit assurer ses frontières de l'Occident et préparer un gouvernement auquel il peut se fier au moment de la crise, si elle arrive.
En tout cas, la Syrie a exercé son influence et est arrivée à résoudre les conflits qui ont empêché la formation du gouvernement de Makati.
Le gouvernement de Mikati est un gouvernement formé par la Syrie et le Hezbollah, qui, par conséquent, fait reculer le Liban plus d'une décennie en arrière, aux années 90, lorsque les gouvernements libanais, y compris les gouvernements dirigés par le défunt Rafic Hariri, étaient habitués à recevoir des dictées de Damas et à travailler selon les dictées du Hezbollah. La région entourant Israël est bruyante et turbulente, ainsi, en Syrie, existe un conflit aux conséquences imprévisibles, alors qu’à Beyrouth, le Hezbollah renforce son contrôle sur les rênes du pouvoir. De son côté le chef du parti, Hassan Nasrallah, n’a pas hésité à prendre parti de Bachar al-Assad et défendre les violents moyens de répression utilisés contre les manifestants en Syrie. En outre Nasrallah a lui même renversé avec mépris les accusations d'outrage présentées par la Cour internationale dans l'assassinat de Rafic Hariri contre des fonctionnaires dans le parti. A la fin, Nasrallah reste la pierre angulaire de l'édifice sur lequel se base sur le gouvernement libanais.
Tout cela aurait pu se passer même sans la Seconde Guerre du Liban et aussi sans la performance infructueuse d’Israël face au parti, pendant et après la guerre. Mais en tous cas, le point essentiel et regrettable, c'est que ce qui était au Liban est ce qui sera, et la deuxième guerre du Liban ne sera probablement pas la dernière guerre où Israël se trouvera en train de combattre au Liban. Il faut espérer que l'armée a au moins appris les résultats requis de la guerre et est prêts à affronter toute menace sur le front nord, menace que les efforts de la direction militaire et politique ont échoué de supprimer en Israël pendant la guerre précédente."
Yaalon: l'Iran et le Hezbollah se tiennent derrière le recours du Liban à l'Organisation des Nations Unies au sujet des frontières maritimes
Source: «Haaretz-Barak Rabid »
Le vice-Premier ministre et ministre des Affaires stratégiques Moshe Ya'alon a déclaré (la veille) dimanche lors de la réunion du cabinet que l'Iran et le Hezbollah se tiennent derrière le recours du gouvernement du Liban à l'Organisation des Nations Unies au sujet des frontières maritimes avec Israël. Yaalon a ajouté lors de la réunion que l'Iran et le Hezbollah tentent de créer intentionnellement un foyer de tension avec Israël.
Yaalon poursuit: «Nous avons signé un accord avec la Chypre de même niveau que l'accord signé entre elle et le Liban. Et lorsque nous avons annoncé la recherche de gaz, les Iraniens et le Hezbollah ont décidé que c’était un bon sujet de confrontations entre nous. Ils ont décidé la délimitation d'une nouvelle ligne, au sud de la ligne convenu entre le Gouvernement du Liban et la Chypre, qui pénètre en fait dans notre domaine maritime. Et cela a été exécuté intentionnellement pour créer un point de confrontations, comme les fermes de Chebaa ».
D’autre part, le gouvernement avait approuvé aujourd'hui lors de sa réunion hebdomadaire son projet de proposition israélien à propos du domaine maritime nord d'Israël. Cette ligne détermine les droits patrimoniaux de l'Etat, y compris le droit de faire usage des ressources naturelles dans la mer. Et dans les prochains jours, Israël fera part de sa position à l'Organisation des Nations Unies.
Au début de la réunion du gouvernement, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré que la frontière maritime présentée par le Liban aux Nations Unies se trouve au sud de la ligne déterminée par Israël, et selon le Premier ministre, la ligne libanaise s’oppose à l'accord qui dessine les frontières maritimes entre Israël et à Chypre, ou à l'accord de démarcation de la frontière entre le Liban et Chypre. Nous travaillons sur la démarcation de la frontière conformément à la loi internationale.
La proposition présentée à l'ONU aura une implication profonde sur les champs pétroliers et gaziers, évalués à deux milliards de dollars, se situant dans la zone contestée de la Méditerranée.
Les frontières maritimes entre Israël et le Liban sont divisées en deux parties: une ligne de 12 miles de la plage, des cotés de laquelle chaque État possède une souveraineté totale, une deuxième ligne qui s'étend sur une longueur d'environ une centaine de miles et plus qu'on appelle la zone économique ou les eaux économiques. Ici il s'agit de zone où chaque pays possède des droits économiques et des droits de recherche et sur les ressources naturelles, la pêche, etc ....
En août 2010, le Liban a présenté de façon unilatérale aux Nations unies sa version de la ligne sud de ses eaux économiques, à savoir la frontière avec Israël. En Novembre de la même année, le Liban a également présenté sa version sur la ligne ouest de l'eau économique, c’est à dire la frontière avec la Chypre. "
Cinq ans après la guerre du Liban: Israël est-il prêt pour la prochaine guerre?
Source: «Le site de nouvelles NaaNaa- Doron Nahoum »
«Demain, cinq ans se seront écoulées sur le déclenchement de la Seconde Guerre du Liban, qui a commencé avec l'enlèvement des réservistes Eldad Raghif et Ehud Goldwasser et a duré plus d'un mois. Après la guerre, où 44 civils et 121 soldats de l'armée israélienne ont été tués, la Commission de Winograd, pour l’examen des événements de la bataille, a publié un rapport sérieux, se référant à la réticence d'Israël, qu’il s’agisse de l'armée israélienne ou du front intérieur.
Aujourd'hui, après cinq ans, l’armée israélienne veut expliquer qu’elle a tiré les leçons, et que lors de la prochaine guerre, si elle éclate, les choses seront différentes. Nous nous sommes adressés à trois officiers supérieurs et nous leur avons demandé de parler des mesures qui ont été prises dans le cadre de la formation et la préparation logistique de l'armée israélienne et dans la préparation du front intérieur, et cela afin d'obtenir la réponse qui concerne tout le monde, qui est : est ce que l’Israël de l’année 2011 est prêt pour la prochaine guerre?
Le responsable de la formation dans l'armée israélienne, le colonel Itzik Berbai, a déclaré au site de nouvelles NaaNaa que, lors des cinq dernières années, les exercices et les entrainements dans l'armée israélienne se sont transformés en un élément très essentiel dans les activités. « On ne peut pas préparer la force de guerre par de brèves étapes, il faut qu’elle passe un programme de formation organisée. Dans le sillage de cette compréhension tirée de la guerre, nous avons préparé un plan qui s’'améliore d'année en année » explique-t-il.
Selon les paroles de Barbei, depuis la guerre, des changements dramatiques ont été réalisés dans les programmes de formation de l'armée israélienne. Mettant l'accent sur les réservistes, le responsable de formation déclare que, dans le sillage de la guerre, les unités de réserve s’entrainent non seulement à Betsalim, mais aussi à travers le pays, et «nous accommodons les entrainements à chaque unité qui se présente à la formation ». Parmi les leçons également tirées de la guerre, que les soldats de réserve appartenant au commandement possèdent un rôle important dans la réhabilitation des unités, c’est pourquoi ils assistent maintenant à la réserve au moins une fois par an.
Barbei ajoute qu'il y a maintenant un seul objectif pour les formations, préparer les soldats à la guerre. «Depuis la seconde guerre du Liban, nous avons augmenté da façon considérable le nombre d'exercices que ce soit pour l’armée régulière ou de réserve, il est également important de souligner que l'armée régulière a aussi témoigné de profonds changements concernant la formation et les exercices ». Selon les paroles de Barbei, l'une des leçons extraites de la guerre admet que les forces terrestres s’entrainent maintenant ensemble, les unités blindées aux cotés des combattants de l'infanterie, et dans certains exercices il y a également eu coopération avec la Force aérienne.
L'officier déclare que les centres de formation de l'armée israélienne se sont transformés en "terrains de jeu", où les soldats se déguisent en combattants du Hezbollah pour simuler la bataille, expliquant: «Nous investissons des millions par le déguisement et par les moyens technologiques, et la simulation de la réalité aide beaucoup ».
Et d’ajouter : « afin que les soldats de réserve se conforment au service, nous avons suivi un genre d’« échelle équitable », permettant de ne pas rappeler les unités de réserve lors des fêtes ou pendant les périodes d'examen pour que cela leur soit plus confortable. De plus, les soldats passent actuellement des tentes vers des bâtiments solides dans les bases de réserve afin que leur logement soit plus confortable ».
L’armée israélienne a également tiré des les leçons de tout ce qui se rapporte à l'équipement, au sujet duquel de nombreuses plaintes ont été rapportées pendant et après la guerre. Le général de brigade Moufid Ghanem, le principal officier de la logistique de l’armée israélienne, confirme que «l'équipement d'aujourd'hui est nouveau et de qualité. Le soldat réserviste qui arrive au service trouvera le même équipement que dans le service régulier. Organisé à l'intérieur des entrepôts de façon à pouvoir le prendre et le saisir rapidement ». Ajoutant que les équipements de l’armée ont augmenté.
L’officier supérieur déclare que, lors l'opération du Plomb versé, il a été possible de remarquer le grand changement subi par le système de logistique dans l'armée israélienne, « je surveille toujours les quantités de matériel, selon les critères que je sélectionne. Je connais tout équipement présent et le lieu où il est censé se trouver. Il y a une série de logistique assurant l'arrivée des approvisionnements, l’eau et les équipements en provenance des centres de logistique vers les lieux qui leur sont allouées. Nous possédons des systèmes et des dispositifs technologiques qui nous permettent de savoir le lieu de toute force sur terre, au niveau de l'utilité individuelle ».
Une des choses qui ont eu lieu est la critique sévère surtout après la guerre de la réticence des autorités à atteindre le front intérieur. Le chef de la population dans le commandement du front intérieur, le colonel Avi Mischof, confirme : « le public israélien sentira bien les changements lors des prochaines confrontations ou à la prochaine guerre». Selon ses propres termes, depuis la Seconde Guerre du Liban le commandement du front intérieur a mené des centaines de visites aux autorités locales au sujet des questions relatives à l'assistance des civils dans les heures d'urgence, y compris le contrôle des unités de stockage d'urgence en coopération avec l'autorité d'urgence nationale.
Mischof tente de détailler les préparatifs de la prochaine confrontation en disant: «Depuis la seconde guerre du Liban, le public a entendu les sirènes de manœuvre à travers le pays. Chaque année, la manœuvre d'ensemble a lieu dans tout le pays, un tournant. Nous sommes intéressés à communiquer des conseils au public tout au long de l'année ».
L'officier du commandement du front intérieur a également indiqué les préparatifs des médias pendant la guerre. « En cas d'urgence, nous possédons un studio de diffusion, à travers lequel nous pouvons contrôler et accéder à toutes les chaînes TV et radio. Nous sommes capables d'envoyer des messages SMS à des appareils mobiles de citoyens selon la région, et être présent dans la phase de réadaptation de centres dans les autorités locales afin qu’elles puissent elles-mêmes fournir des réponses au cours de l'urgence aux citoyens. Nous avons créé une unité spéciale composée d’officiers du grade de colonel, envoyés dans les heures d'urgence à la télévision et la radio, expliquant aux citoyens ce qu'ils doivent faire au cours des événements. "
Cependant, la préparation du front intérieur n'est pas encore totalement achevée. L’Officier Mischof déclare, «Il faut comprendre que certaines choses n’ont pas encore été organisées et ne pourront pas l’être d’ici cinq ans. Il n'y a pour ainsi dire pas de refuges et de pièces sécurisées pour tous les résidents».
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