Génocide à Gaza: «Israël» paye un voyage tous frais compris à des journalistes français pour faire la propagande de Netanyahu

Par AlAhed avec agences
Selon Mediapart, plusieurs journalistes du JDD, Le Figaro, La Croix, L’Express et Marianne ont été invités en «Israël», tous frais payés, pour rencontrer des responsables «israéliens», qui ont déroulé leur narratif pour influer sur l'opinion française.
Selon des révélations de Mediapart, l’ambassade d’«Israël» en France a invité plusieurs médias français en juillet dans le pays, tous frais payés, pour rencontrer des responsables «israéliens». Cette opération de communication a suscité des débats sur la transparence et la déontologie journalistique.
Du 20 au 24 juillet, cinq rédactions françaises – Le Journal du dimanche, Le Figaro, La Croix, L’Express et Marianne – ont participé à un voyage organisé par l’ambassade d’«Israël» à Paris.
Les frais de transport, d’hébergement et de restauration étaient pris en charge par «Tel Aviv», à l’exception des billets d’avion de La Croix, qui s’est auto-financé.
Le programme prévoyait la visite de points sensibles : la frontière avec le Liban, la frontière syrienne et le poste de passage de Karam Abou Salem.
L’accès à Gaza, annoncé au départ, n’a finalement pas eu lieu. Les participants ont rencontré des hauts gradés de l’armée «israélienne», des responsables politiques et des civils soigneusement sélectionnés.
Opération de propagande «israélienne»
Les journalistes ont eu droit à la propagande «israélienne» selon laquelle l’armée combat le Hamas et le Hezbollah, qu’elle accuse d’utiliser les civils comme «boucliers humains».
Selon des témoignages recueillis par Mediapart, certains responsables «israéliens» ont assumé devant les journalistes que les frappes entraînaient nécessairement des victimes civiles.
Au poste-frontière de Karam Abou Salem, l’armée a insisté sur l’idée que la famine à Gaza était due au refus des ONG de convoyer l’aide humanitaire, et non aux restrictions israéliennes, bien que cela ait été démenti et par les ONG en question et par l’ONU.
La manière dont les journaux ont restitué ce voyage diffère fortement. La Croix et L’Express ont précisé à leurs lecteurs le cadre officiel de leur reportage, tandis que Le Figaro, Le JDD et Marianne ne l’ont pas indiqué dans leurs articles, laissant penser qu’il s’agissait d’un travail indépendant.
Chez Marianne, le sujet a provoqué une crise interne. Initialement, un journaliste, Étienne Campion, devait participer mais avait proposé de révéler les coulisses du voyage. Sa directrice de la rédaction, Ève Szeftel, a rejeté cette approche et s’est rendue elle-même en «Israël». Elle a ensuite publié deux articles sans mentionner la nature du déplacement. Cette décision a contribué au vote d’une motion de défiance des journalistes de Marianne contre leur direction le 18 septembre.
Pour rappel, depuis le 7 octobre 2023, «Israël» interdit aux reporters étrangers de pénétrer à Gaza, tout en menant une guerre meurtrière qui a coûté la vie à plus de 270 journalistes palestiniens selon les syndicats de presse.
Dans ce contexte, les voyages encadrés constituent l’un des rares moyens pour la presse internationale d’approcher le terrain, mais au prix d’un accès filtré et contrôlé par l’armée «israélienne» qui n’hésite pas à mener une opération de propagande.