Wikileaks : l’application de la 1595 prépare le terrain à l’application de la 1559
La publication par le quotidien libanais Al Akhbar des câbles diplomatiques américains révélés par le site Wikileaks se poursuivent. Parmi ces câbles, celui portant le numéro 07BEIRUT1005 et datant du 6 juillet 2007. L’ambassadeur américain au Liban Jeffrey Feltman rapporte du ministre de la Justice à l’époque Charles Rizk, son inquiétude face au juge d’instruction Elias Eid, nommé lors du mandat syrien au Liban, se disant craindre que celui-ci décrète une loi stipulant la libération des quatre officiers libanais emprisonnés depuis 2005 dans l’affaire de l’assassinat. Il a mis en garde contre l’impact de cette libération probable sur le moral des forces du 14 mars. A ce sujet, Rizk a affirmé qu’il allait utiliser certaines ruses juridiques pour reporter toute libération possible des officiers, appelant les Nations Unies à nommer un procureur général au TSL le plus vite possible.
Il s’est par ailleurs dit prêt à payer les frais d’un voyage de détente pour le juge Eid pour une période de six semaines à deux mois, et expliqué que la relaxation des quatre officiers est possible vu qu’ils ont été condamnés à la base de faux témoignages. Tout en qualifiant de « scandale » leur libération par le gouvernement libanais mis en place, le ministre de la justice a estimé que l’impact d’une telle décision sera moins dur sur les forces du 14 mars si elle est prise par le tribunal international.
Dans un autre câble intitulé “L’Elysée : Il faut accuser d’autres responsables ainsi que les hommes de sécurité syriens », et sous le numéro PARIS658005, on évoque trois réunions entre des responsables à l’ambassade américaine à Paris et les responsables français. Ces réunions démontrent l’exploitation politique de la mission de la commission d’enquête dans l’assassinat de Rafic Hariri. Pour les Français, l’une des missions du chef de la commission Detlev Melhis, est de préparer le terrain au désarmement du Hezbollah, alors que les enquêtes en cours pourraient conduire au renversement du régime syrien.
Le diplomate français Hervé Besançon a insisté lors de ses rencontres avec des diplomates américains sur l’importance de lier la résolution de l’ONU 1559 qui stipule le désarmement du Hezbollah, à celle portant le numéro 1595 qui a donné naissance à la commission d’enquête internationale. Besançon avait dit aux Américains : « Nous devons agir par étapes, et donner la priorité à la résolution 1595, avant même la 1559. La mise en stabilité », les Français ont prévu que « l’implication directe de la Syrie dans le rapport de Melhis pourrait provoquer la chute du régime de Bachar elAssad. Le Hezbollah perdra successivement les raisons du maintien de sa force militaire ».
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