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Discours à l’occasion du repas de rupture de jeûne organisé par le conseil de soutien à la résistance(20/5/2005)

Discours à l’occasion du repas de rupture de jeûne organisé par le conseil de soutien à la résistance(20/5/2005)
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Discours de sayyid Hassan Nasrullah, secrétaire général du Hezbollah
(20/5/2005)
A l’occasion du repas de rupture de jeûne organisé par le conseil de soutien à la résistance.
 Sayyid Hassan Nasrullah a déclaré :
« En ces heures et instants critiques, alors que je me tiens devant vous, je reconnais certainement la difficulté de la situation : entre le rapport de Larsen et son discours à Paris, entre le rapport de Mihlis que tous attendent demain, notre situation interne est complexe. Je souhaiterai dès lors aborder plusieurs points :
Le premier concerne le rapport de Larsen et « les prétextes de la résistance : sa récente déclaration confirme l’orientation générale du chemin pris par le rapport Larsen et les tentatives menées par le conseil de sécurité et la communauté internationale pour appliquer les autres articles de la résolution 1559. Le fait de déclarer que les conditions ayant débouché sur la résistance ne sont plus d’actualité n’est pas nouveau. Je me rappelle qu’en 1993, en 1996 et tout au long des années précédentes, et notamment entre 1990 et 2000, les principales capitales où se prennent les décisions dans le monde parlaient déjà de la suppression des causes de la résistance, considérant celle-ci comme un phénomène illogique, injustifié et dénué de raison, au moment où notre terre était occupée et que la communauté internationale elle-même réclamait à Israël d’appliquer la résolution 425. Il le lui a demandé une fois puis s’est tu, tout en reconnaissant que notre terre est occupée. S’il y a aujourd’hui un conflit à propos des fermes de Shebaa, il n’y avait pas de conflit à propos du caractère libanais de Hasbaya, Marjeyoun, Bint Jbeil, Ayn Ibl, Rmeich et les autres. Même lorsque notre terre était occupée et qu’un grand nombre de nos prisonniers se trouvaient dans les prisons, et qu’Israël bombardait tous les jours notre terre et nos villages, nombreux étaient ceux qui, dans le monde, disaient que cette résistance n’avait aucun sens, aucune logique et aucune justification. Il est donc naturel que ces paroles soient répétées, plus fort et plus haut, après le 25 mai 2000 car ils supposent que les autres prétextes, actuels, ne sont pas logiques, eux-mêmes qui avaient considéré que les prétextes les plus évidents étaient inconséquents. Donc, ces paroles ne constituent pas une surprise pour nous, mais font partie d’un contexte ordinaire.
Nous faisons face aujourd’hui à une résolution internationale, et si nous voulons tous parler en tant que responsables et hommes d’Etat, il est normal de ne pas vouloir - et nous dans la résistance également, nous ne le voulons pas - affronter la communauté internationale comme nous ne voulons pas être en conflit avec elle, mais cela ne signifie aucunement que nous nous soumettons à toute résolution que le conseil de sécurité ou la communauté internationale émettent. Nous considérons, moi-même et vous,  et en toute assurance, que des résolutions injustes ont émané du conseil de sécurité. La résolution de la reconnaissance de l’existence de l’Etat d’Israël est une résolution injuste, la résolution du partage de la Palestine est injuste, et de nombreuses autres sont injustes. Et si le conseil de sécurité émet une résolution injuste, devons-nous nous y soumettre et l’appliquer ? Non. En ce qui concerne la résolution 1559 et d’autres, nous considérons, pour notre part, en tant que partie du peuple libanais, que cette résolution ne correspond pas à nos intérêts nationaux, en tant que Libanais, et que cette résolution, du moins dans ses articles n’ayant pas encore été appliqués jusqu’à présent, sert les intérêts de l’ennemi israélien. Nous disons qu’il est logique que le gouvernement, l’Etat et les postes officiels essaient de ne pas entrer en conflit avec la communauté internationale, sans cependant se soumettre à cette résolution qui ne sert pas nos intérêts nationaux, mais sert plutôt ceux de notre ennemi. Comment pouvons-nous arranger cette affaire ? Cela dépendra de la bonne gestion et de la direction, du suivi et du discours adopté, et comment présenter la logique correspondante. Je pense que nous avons au Liban une logique puissante et sérieuse sur laquelle nous pouvons nous appuyer pour écarter cette pression incessante, surtout après la parution de la résolution 1559. Au cours de toutes ces précédentes années, le pouvoir au Liban, dans ses diverses positions, le peuple et les forces politiques, ont été constamment soumis à de fortes pressions pour faire cesser la résistance. Les pressions qui s’exerçaient auparavant étaient encore plus fortes et plus coriaces. Plus que la pression politique, il y avait une pression militaire israélienne quotidienne, et une menace quotidienne de frapper nos infrastructures et de bombarder nos villages. Aujourd’hui, au moins, ce bombardement est stoppé, et nous faisons face à une pression moins terrible que celle à laquelle nous étions soumis dans le passé, nous pouvons l’affronter par une logique acceptable et solide qui fait l’unanimité. Dans ce cadre, lorsque certains évoquent les « prétextes » de la résistance, nous maintenons qu’il y a toujours des causes à la résistance. Venez traiter ces causes et faites tomber ces prétextes, et si ces causes sont pour nous seulement des prétextes, venez et faites les tomber, nous l’acceptons et nous en serons satisfaits. Nous disons, dans le cadre libanais, que ces « prétextes » et les causes de la résistance sont désormais connus : la récupération de la terre, la libération des prisonniers, la protection du Liban dans toute confrontation et contre toute agression possible d’Israël ou toute menace présente de la part d’Israël. Ce sont les arguments de la résistance. Rendez au Liban les fermes de Shebaa, et je sais qu’il y a d’importants efforts aujourd’hui, visant à traiter cette question - les fermes de Shebaa - en vue d’en finir avec l’un des « prétextes » de la résistance. Ce qui est positif, nous n’avons aucune remarque à ce propos et la question est simple. Le conseil de sécurité de l’ONU, s’il est si préoccupé par le Liban, et l’administration américaine toute seule peut - ce qui veut dire qu’elle n’a pas besoin du conseil de sécurité - demander à Israël de se retirer des fermes de Shebaa. On pourrait nous rétorquer qu’il y a besoin de délimiter les frontières dans les fermes de Shebaa. Est-ce que nous délimitons les frontières sur un territoire occupé ? Il est curieux que les fermes de Shebaa - qu’Israël ne revendique pas comme faisant partie de son Etat, disant plutôt qu’elles sont un territoire syrien, alors que nous affirmons qu’elles sont un territoire libanais et certains diront que le territoire occupé est libano-syrien et nécessite une délimitation des frontières – il est curieux donc que la communauté internationale, même si elle accepte la délimitation des frontières dans les fermes de Shebaa, comment peut-elle accepter de délimiter une frontière dans un territorie occupé, alors qu’elle réclamait, dans ses résolutions internationales précédentes, le retrait d’Israël de ces territoires ? Il est juste que nous demandions le retrait des fermes de Shebaa avant de délimiter la frontière, ce qui est au Liban est remis au Liban et ce qui est à la Syrie est remis à la Syrie. Concernant le second argument, celui de la question des prisonniers. Je sais que M. Larsen, et avant lui M. Kofi Anan, n’ont pas reconnu la question des prisonniers libanais dans les prisons de l’occupation. Aujourd’hui, il y a encore des prisonniers détenus dans les prisons, et je vous dis en toute franchise, comme je l’ai déjà dit lors d’un précédent repas de rupture de jeûne, en tant que Libanais et humain ayant foi dans la résistance et en tant qu’homme faisant partie de la résistance, je ressens de la honte en me rappelant que nous n’avons pas réussi, jusqu’à présent, à libérer Samir Qintar, Yahya Skaf, Nassim Nisr, ni régler la question des disparus libanais dans les prisons israéliennes. Je veux répéter que nous avons pris un engagement, celui de ne pas laisser nos prisonniers dans les prisons. Je confirme à toutes les familles qui ont répondu hier au discours de Larsen à Paris, que votre confiance dans la résistance est juste, et je répète, par notre sang, que nous n’abandonnerons absolument pas nos prisonniers dans les prisons. A ce propos, on pourrait nous dire : vous vous dirigez, selon votre méthode dans la résistance, pour régler le problème des prisonniers, ce qui signifie que vous comptez susciter un problème. Simple ! Vous ne voulez pas que nous suscitions des problèmes, il y a un Etat, un gouvernement, une communauté internationale, qui est aujourd’hui très intéressée par le Liban, qu’ils règlent ce problème ! Dites à M. Bush, à l’administration américaine et à la communauté internationale : nous avons des prisonniers, des disparus et des corps de martyrs, vous pouvez régler la question. Nous ne voulons pas provoquer un problème avec quiconque, mais nous ne pouvons pas encore supporter que des frères honorables restent en prison, et que le sort des disparus demeure inconnu. Si vous réglez la question des fermes et celle des prisonniers, il reste encore un problème : le Liban se situe dans une région dominée par le conflit arabo-israélien et il est menacé. C’est alors que nous, Libanais, entamons une discussion pour savoir comment protéger notre pays. Est-ce que nous le protégeons uniquement par l’armée, est-ce que nous le protégeons par la résistance et l’armée ? Y-a-t-il encore d’autres d’idées à ce propos ? Cela se discute. Je leur dis qu’au lieu de parler de l’inexistence de causes, venez et réglez les causes qui perdurent.
Le second point concerne l’approche de la question des armes de la résistance, nos armes. Je considère que la prise de conscience des Libanais et de dirigeants libanais de tous les courants politiques, a entraîné le report et non pas la suppression, le report de la pression internationale énorme exercée sur le Liban concernant la question de la résistance, que nous continuons à considérer comme un intérêt national. Nous avons tous dit que cette affaire relevait du domaine du dialogue interne. Nous sommes prêts à ce dialogue et à discuter des mécanismes et des principes de ce dialogue. Mais du point de vue du principe, j’insiste sur deux règles essentielles pour entamer ce dialogue, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y en a pas d’autres. Premièrement, est-ce que nous considérons Israël comme un ennemi ou non ? Est-ce que nous jugeons que le Liban se trouve menacé ou non ? Car si nous considérons qu’Israël n’est pas un ennemi et que le Liban n’est pas menacé, il n’y a pas, dès à présent, de motifs pour discuter les autres points. Mais, comme ils disent, c’est une question clé, ce qui veut dire qu’elle inaugure la discussion. Et l’autre question est : si nous considérons que le Liban est menacé, est-ce que nous jugeons que le Liban doit être fort pour affronter toute menace, ou bien continuons-nous à croire que la force du Liban émane de sa faiblesse, qu’elle émane du respect de la communauté internationale envers lui, même s’il est piétiné, ou qu’elle tient au fait que telle ou telle capitale dans le monde ne nous critique pas ? C’est également une question clé. Est-ce que nous voulons que le Liban soit fort pour affronter la menace ou non ? Si nous admettons ces deux règles, nous pouvons alors entamer la discussion et examiner, pour affronter la menace, comment le Liban peut-il être fort. C’est le prélude naturel à la discussion sur la résistance, les armes de la résistance, la fonction et le rôle de la résistance. Nous sommes prêts à répondre à toutes les questions et appréhensions que nous jugeons légitimes, concernant l’inquiétude suscitée par ces armes ou des questions relatives à la souveraineté de l’Etat et les solutions juridiques à cette question, ou en ce qui concerne la décision de la paix et de la guerre, etc.. Je pense que ces questions sont légitimes, nous l’admettons, et qu’elles méritent discussion. Mais comme nous l’avons entendu dire par des parties politiques respectables au Liban, nous confirmons - et je fus le premier à appeler à discuter cette question à huis-clos – que nous discuterons alors des stratégies de la défense nationale, des questions qui touchent à notre force, notre faiblesse, notre sort, nous ne pouvons pas dès lors dévoiler toute notre situation dans les médias pour se convaincre les uns les autres.
Le troisième point concerne la question des armes palestiniennes et la question palestinienne au Liban. Nous considérons que toute parole relative au retrait des armes des camps relève obligatoirement du cadre de la résolution 1559. A ce propos, dans le cadres des données réelles au Liban, en Palestine et dans la région, en tant que parti libanais, ayant des ministres au sein du gouvernement libanais et en tant que résistance libanaise, nous rejetons vigoureusement le retrait des armes des camps palestiniens, qui sont, comme vous le savez, des armes individuelles, simples et modestes. Je pense qu’aujourd’hui, cette question a été rectifiée au conseil des ministres. Le fait de parler de l’aménagement des armes dans les camps, en entente avec les Palestiniens eux-mêmes, est une demande justifiée et naturelle, et je pense que c’est d’ailleurs une demande des Palestiniens et des Libanais. L’organisation et le contrôle des armes sont indiscutablement une demande justifiée, mais réclamer le retrait des armes, de cette manière, juste parce qu’il y a une résolution internationale et une pression internationale sur nous, je ne pense pas que cela corresponde, ni à l’intérêt libanais ni à l’intérêt palestinien. Comment cela ne correspond-il pas ? Je pose la question : quel est le prix que le Liban compte obtenir en contrepartie du retrait des armes dans les camps ? Si nous sommes capables d’accomplir et de répondre à toutes les implications soulevées par le retrait des armes des camps, ce qui veut dire, si le gouvernement libanais s’engage à assurer la sécurité des Palestiniens, non pas leur sécurité vis-à-vis des bombardements israéliens - il ne peut pas s’engager à assurer la sécurité des Libanais contre ces bombardements - mais si le gouvernement s’engage à assurer la sécurité des Palestiniens dans les camps, ce qui veut dire pouvoir y empêcher l’infiltration des réseaux israéliens pour assassiner ou kidnapper quelqu’un, et j’aborde ici la sécurité personnelle des frères palestiniens, - est-ce que nous pouvons prendre les mesures nécessaires découlant du retrait des armes ou non ? Quel sera le prix obtenu par le Liban en contrepartie du retrait des armes des camps ? Jusqu’à présent, le prix n’est pas très clair, que nous obtenions un peu de sous, c’est une affaire dangereuse et très mauvaise. Nous et les Palestiniens, nous refusons à l’unanimité l’installation définitive au Liban. Le prix que nous pouvons marchander auprès de la communauté internationale reste imprécis, ce que nous pouvons accorder aux Palestiniens en contrepartie de leurs armes - comme cela est envisagé dans le pays – c’est-à-dire les droits civils, c’est une question immorale. Les Palestiniens dans les camps ont naturellement le droit d’obtenir des droits civils, en tant que frères palestiniens, en tant qu’Arabes, en tant qu’êtres humains vivant sur notre terre, en tant qu’exilés et expulsés de leur terre et en tant qu’opprimés ayant subi une grande injustice, qu’ils aient des armes ou n’en aient pas, il faut leur accorder les droits civils et il ne faut pas les accorder en contrepartie des armes. A mon avis, le seul prix acceptable du retrait des armes des camps palestiniens, qui satisferait tous les Palestiniens et les Libanais et qui correspondrait aux intérêts communs de tous, serait l’application de la résolution 194 et l’aide apportée aux Palestiniens réfugiés au Liban à retourner à leurs terres, maisons et champs. Toute parole relative au retrait des armes des camps palestiniens au Liban, hors du cadre du dossier du droit au retour, est parole suspecte au service des Israéliens et exprime la soumission à la volonté de la communauté internationale qui réalise les intérêts d’Israël et ne tient pas compte des intérêts du Liban. En ce qui concerne les armes hors des camps, ce point a été soulevé très tôt avant de l’être par les médias ; il a suscité des rencontres avec des forces politiques importantes dans le pays et a été discuté avec elles, en tant qu’alliées électorales et partenaires dans le gouvernement.  Nous avons des relations très étroites avec les organisations palestiniennes et nous pouvons jouer un rôle de rapprochement, loin des médias, en ce qui concerne les armes à l’extérieur des camps. Cette question concerne en fait deux, trois ou quatre positions militaires situées hors des camps et presque isolées. On nous a dit que cette question doit être résolue, nous avons dit d’accord, tant que le cours des choses consiste à régler cette question avec calme, sagesse et dialogue, nous pouvons ouvrir la discussion avec nos frères dans les organisations palestiniennes concernées par ces positions, et voyons s’ils sont prêts à discuter ou non. S’ils sont prêts, qu’est-ce qui est réclamé pour régler et voyons si ces armes situées hors des camps ont une fonction quelconque ou non. S’ils supposent qu’elles ont une fonction, nous pouvons alors discuter de cette fonction. Si nous voulons régler cette question, qu’est-il demandé de la part des frères palestiniens pour qu’ils soient satisfaits, pour qu’ils ne ressentent pas l’humiliation, car ils ont été contraints à un tel choix ? En réalité, moi-même personnellement et un groupe de frères, nous avons commencé les contacts avec ces organisations, et je vous le dis, ce soir, je témoigne devant Dieu, gloire à Lui, que ces directions sont prêtes à envisager positivement toute discussion, et elles ont montré une disposition à discuter, disant : « nous sommes prêtes à discuter. Et en fin de compte, nous n’insistons pas pour maintenir une position, ce qui nous intéresse, c’est l’intérêt libanais et l’intérêt palestinien, personne parmi nous n’adore ni montagne, ni position, ni caserne militaire, ce ne sont ni le début ni la fin de la libération, et la bataille ne dépend pas d’une ou d’une autre position, la question peut être discutée ». Nous leur avons dit, d’accord, prenez votre temps car nous avions ressenti qu’il y avait du temps. C’est alors que nous avons été surpris, à cause de l’évolution de la situation sécuritaire difficile dans le pays, nous avons été surpris par le fait que les forces sécuritaires ont encerclé ces positions militaires palestiniennes, et d’un coup, le dossier des armes palestiniennes au Liban est suscité, de manière violente et dure, et chez nous, les médias rendent violent ce qui ne l’est pas. Le sujet fut amplifié et nous sommes entrés dans une étape de défi. A mon avis, c’est une grande erreur. Dans tous les cas, ce fut une grande erreur, d’encercler la position et de susciter la question de cette façon dans les médias. Nous avons mis les directions de ces organisations dans une position critique, très critique, notamment sur le plan moral et politique, d’autant qu’ils étaient prêts à régler la question. Parfois, la précipitation ou les pas non étudiés, non calculés et immatures conduisent à des résultats négatifs. A présent, le règlement de cette question est devenu plus difficile qu’avant les dernières mesures prises. Cette question doit être réglée et discutée avec les frères dirigeants des organisations. Le gouvernement a commencé un dialogue avec elles, et c’est positif. Evidemment, il faut prendre en considération toutes les organisations palestiniennes et tous les courants présents ici au Liban, en dehors des dissensions, et s’il y en a au sein des organisations palestiniennes, nous insistons et disons : l’intérêt libanais et l’intérêt palestinien nécessitent de traiter la question des armes en dehors des camps, loin de tout esprit négatif ou sans utiliser la force, et l’aspect négatif chez chacune des parties doit être condamné. Si nous, en tant que Libanais, entreprenons des pas négatifs, nous commettons des erreurs à l’encontre de notre patrie et des Palestiniens, et il en est ainsi des Palestiniens, qui se trouvent hors des camps, s’ils commettent des pas négatifs, ils commettent des erreurs à l’encontre du Liban et de son peuple.
Le quatrième point : concernant la situation interne, parmi les facteurs qui consolident la force du Liban à laquelle nous aspirons tous, c’est celui d’avoir un Etat puissant, et pour ce faire, il nous faut un Etat des institutions. C’est à cela que nous aspirons tous. Nous avions des discussions à propos de l’expérience passée, disant que les institutions au Liban étaient inopérantes, mais à présent, nous avons une nouvelle expérience, et nous insistons sur l’instauration d’un Etat des institutions. Pour ce faire, nous réclamons que toutes les institutions soient de véritables institutions, y compris le conseil des ministres. Je voudrai susciter ce point, et lorsqu’il est discuté dans le pays, cela signifie qu’on en doute, mais je ne doute pas. Nous avons accordé la confiance au premier ministre du gouvernement et nous avons participé à ce gouvernement, et vous savez tous que ce gouvernement est le premier qui bénéficie de notre confiance depuis que nous sommes entrés au Parlement en 1992, bien que les gouvernements précédents aient bénéficié de notre respect, sans cependant obtenir notre confiance. Ce gouvernement, nous lui avons accordé la confiance et avons voté unanimement, et par conséquent, nous ressentons une plus grande responsabilité parce que nous y participons et lui avons accordé la confiance. En suscitant ces remarques - et j’en avais parlé avec le premier ministre, lui disant : lorsque tu m’accordes ta confiance, cela ne signifie pas que tu es d’accord sur tout ce que je fais ou dis, tu as ton point de vue et j’ai le mien, et si je commets des erreurs, ou si tu en commets, il faut que nous nous attirions mutuellement l’attention -. Mais arriver au point où le fait de susciter la question signifie affaiblir, douter ou accuser, ce qui n’est pas vrai, mais c’est de la terreur, en réalité. Nous demandons que le gouvernement soit une véritable institution et nous avons ressenti, au cours des derniers temps - et je n’aborderai pas l’aspect administratif ni financier - concernant les sujets politiques, et nous, d’ailleurs, nous sommes entrés au gouvernement et avons considéré qu’il s’agit d’une responsabilité nationale. Vous savez tous, il nous a été proposé la participation dans les gouvernements précédents mais nous avons refusé. La situation particulière du Liban, au cours de l’année précédente et notamment après le tremblement de terre qu’a représenté au Liban l’assassinat du premier ministre martyr Rafiq Hariri, ainsi que la pression internationale et la résolution 1559, ont imposé de nouvelles responsabilités. Nous sommes donc entrés et avons participé. Nous sommes au gouvernement pour travailler ensemble, notamment sur les grands dossiers politiques, et non pour pour servir un fonctionnaire ici ou un autre là-bas. Jusqu’à présent, nous n’avons demandé ni service, ni fonctionnaire, mais voulons prendre des décisions politiques décisives qui concernent notre pays, nos enfants et petit-enfants. Des questions sensibles n’ont pas été proposées au conseil des ministres, elles furent soulevées hors de ce conseil avant d’y être abordées comme l’ensemble du dossier palestinien. C’est un dossier extrêmement sensible, et il ne faut pas que des positions soient proclamées, que des règles soient mises et que des politiques soient définies avant que la question ne soit soulevée au conseil des ministres. Il s’agit d’une annulation de l’institution à propos d’une question très sensible. Je ne parle pas de la nomination d’un directeur général ou de la suppression d’une institution, même si ces sujets sont importants, mais le dossier palestinien en général, et les armes palestiniennes, les droits civils palestiniens, la représentativité palestinienne au Liban sont des sujets complexes et importants, sur le plan interne, sur le plan palestinien et sur le plan régional. Ils ont été posés avec force hors du conseil des ministres, puis y ont été introduits, mais ce n’est pas correct. La décision d’encercler les positions palestiniennes hors des camps n’a pas été prise au conseil des ministres. Certains congrès et des délégations ayant assisté à des congrès ont suscité des équivoques que le premier ministre a été contraint de lever et d’expliquer. Bon, au début, ne nous mettons pas dans ces équivoques ! Il y a des délégations, des congrès, des plans et des politiques, que le conseil des ministres décide et discute, puis que le premier ministre prenne sa liberté, nous le soutiendrons tous dans ce cadre. Concernant les différents questions entendues récemment dans les médias, l’appel à former ou la formation d’une commission, des tentatives ou des contacts pris pour tracer les lignes de la frontière entre le Liban et la Syrie, alors que nous, ministres dans le gouvernement, l’avons entendu dans les médias. La question du traçage des frontières avec la Syrie, en ce moment, le fait de poser cette question, est extrêmement sensible et porte également de grandes significations, ce traçage des frontières signifie quoi au juste ? une courgette rouge ou bleue, ou bien les fermes de Shebaa et les collines de Kfarchouba ? Le sujet est complexe, régional et dans lequel interviennent d’autres questions. Une question de ce type doit être discutée au conseil des ministres, et toute décision qu’il adoptera sera soutenue par des forces politiques représentées ou non représentées, elles peuvent la soutenir si elles en sont convaincues, et nous coopérons tous ensemble, en tant que Libanais, pour la résoudre. Si nous voulons être une institution, et nous devons l’être. En toute franchise, nous avons participé au conseil des ministres pour renforcer la cohésion nationale et politique, et non pour d’autres considérations, même si elles sont importantes. Cette situation ne peut se poursuivre, c’est ce que nous avons annoncé à nos amis, nous essayons de régler ces questions, parfois nous y parvenons, mais il n’est pas possible de gérer un pays sensible de cette manière. Chaque fois qu’il y a une erreur ou qu’une chose se passe, il faut le réaliser, contacter, résoudre et se rencontrer. Et je remercie nos alliés dans le gouvernement pour leur disposition et leur accord pour résoudre ces failles qui surgissent de temps à autre. Nous avons participé sur cette base politique et nationale, et je pense que le maintien de notre participation dépend de cette base. Mais si nous ressentons que le conseil des ministres ne peut être une institution et que notre présence fait fonction de faux témoins pour traiter des dossiers importants, graves et sensibles, alors nous étudierons notre position et nous adopterons une autre attitude.
Nous sommes positifs, prêts à collaborer et nous croyons en cela, nous ne doutons des intentions de personne. Nous pouvons commettre des erreurs ou avoir des avis différents, nous pouvons estimer qu’il y a des erreurs dans la réflexion ou une précipitation due aux pressions, nous ne jugeons pas les intentions mais disons qu’il y a des erreurs qui ont été, jusqu’à présent, résorbées avec le moins possible de dégâts, mais un jour, une seule erreur peut entraîner la chute de toute cette situation politique et nationale. Nous ne pouvons pas être responsables de ce parcours. Nous appelons et renouvellons notre amitié et confiance envers le premier ministre et le gouvernement actuel, et dans ce cadre, je remercie les efforts spéciaux fournis, de temps en temps, par sheikh Saad Hariri pour régler ces problèmes. J’appelle à ce qu’il y ait un gouvernement véritable des institutions, et ne plus être contraints de poursuivre les fautes. L’essentiel consiste à faire ce qui est correct, à consolider ce qui l’est et de le poursuivre.
Le dernier point concerne le rapport de Mielhis : nous devons attendre dix, quinze ou 24 heures… Je sais que ces heures sont lourdes pour tous les Libanais, les Syriens, les peuples de la région et les amis du Liban qui s’en préoccupent. Dans ce contexte, nous devons tous affirmer, car c’est une chose qui fait partie de l’unanimité des Libanais du 8 mars et du 14 mars, quels que soient leurs courants et leurs appartenances, tous sont unanimes à vouloir connaître la vérité, nous voulons tous la connaître, nous condamnons tous ce crime, et nous avons tous dit, dès le début, que nous réclamons le châtiment des meurtriers, quels qu’ils soient. Mais il faut rechercher la vérité à leur propos. A ce propos, je dis qu’il est normal de craindre la politisation, car lorsque on perçoit un mouvement international, on craint la politisation, ce qui veut dire que Rice (Condolizza) vient de Paris et se rend à l’improviste chez Kofi Anan, cela suscite des questions. Dans tous les cas, chacun de nous a le droit naturel de craindre la politisation de ce dossier, qui peut emprunter toute orientation avec des répercussions importantes et graves. Nous ne parlons pas d’un crime ordinaire, ni d’un dossier ordinaire, et c’est pour cela que nous espérons avoir un rapport présentant des conclusions claires, basées sur des preuves claires. C’est alors qu’il pourrait y avoir des preuves formelles condamnant toute personne et que personne ne pourra avoir une position différente, mais l’important est de ne pas emmener les choses vers leur politisation. Dans ce cadre, lorsqu’il a été proposé de prolonger le délai pour la commission internationale d’enquête, nous avons accepté cette prolongation car il vaut mieux prolonger et poursuivre l’enquête que d’émettre une décision inachevéée ou des jugements hâtifs, car il s’agit d’une question extrêmement sensible. En fin de compte, nous affirmons, à partir de la position de responsabilité qui a offert de lourds sacrifices dans la résistance, de grands martyrs sont tombés dans le cadre de cette résistance, des hommes et des femmes, des enfants et des jeunes, et les sacrifices du peuple libanais, nous affirmons que nous resterons à vos côtés pour assumer la responsabilité nationale, assumer ces lourdes et grandes responsabilités en cette étape critique, et puisque que nous parlons de la résistance, il ne faut jamais oublier une question suscitée par le communiqué ministériel, pour laquelle le gouvernement n’a rien fait. Je propose la formation d’une commission pour suivre cette question, la question du dirigeant de la résistance, son excellence l’imam sayyed Moussa Sadr et ses frères, que Dieu les ramène en bonne situation. Cette question est parue dans le communiqué ministériel, mais jusqu’à présent, le gouvernement n’a fait aucun pas, même formel, pouvant constituer un commencement sérieux dans ce sens. En nous inspirant des valeurs de ce grand et fameux imam, nous poursuivrons avec vous le parcours de la défense de notre pays, de la dignité, de la souveraineté et de la liberté, la construction d’une patrie forte, unie, puissante, à partir de la position responsable et soucieuse de maintenir ses relations arabes et internationales, en fonction de ses intérêts, son bien et son bonheur.

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