Le Hezbollah rejette toute négociation avec «Israël», affirme son droit légitime de résister à l’occupation et à l’agression
Par AlAhed avec agences
Le Hezbollah a rejeté jeudi toute «négociation politique» entre le Liban et «Israël», proposée par des émissaires, et affirmé son «droit légitime» de résister à l’occupation et à l’agression «israélienne».
En violation du cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à une guerre barbare «israélienne», «Tel Aviv» poursuit ses attaques contre le Liban.
Dans le même temps, un émissaire américain a pressé le Liban d’engager des négociations directes avec «Israël».
Dans une «lettre ouverte» adressée au peuple et aux dirigeants libanais, le Hezbollah assure que «le Liban et le Hezbollah respectent l’accord de cessez-le-feu jusqu’à aujourd’hui, mais l’ennemi poursuit ses violations».
Il affirme être opposé à «toute négociation politique avec Israël», qu’il accuse de vouloir «entraîner le Liban vers un accord politique» qui «ne sert pas l’intérêt national ».
«Nous assurons notre droit légitime» à «nous défendre contre un ennemi qui impose la guerre à notre pays et n’arrête pas ses agressions», ajoute le Hezbollah.
Une source proche des responsables politiques du Hezbollah a indiqué à l’AFP que cette «lettre ouverte» intervenait après que des émissaires américains et égyptiens, venus récemment au Liban, ont pressé les autorités d’ouvrir des négociations politiques directes avec «Israël».
Samedi, l’émissaire américain Tom Barrack a estimé à Manama que «le dialogue avec Israël» pourrait être la clé pour apaiser les tensions.
Ci-dessous la lettre intégrale :
Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux.
Lettre ouverte du Hezbollah :
À Son Excellence le Président de la République libanaise, le Général Joseph Aoun,
À Son Excellence le Président du Parlement libanais, Monsieur Nabih Berri,
À Son Excellence le Premier ministre du Liban, Monsieur Nawaf Salam,
Au peuple libanais,
Salutations,
Fidèle à son engagement en faveur de la compréhension nationale, de la protection de la souveraineté et du maintien de la sécurité et de la stabilité au Liban, et afin de contribuer au renforcement et au soutien de la position libanaise unie face à l’agression sioniste et à ses violations répétées du cessez-le-feu issu des efforts de l’envoyé américain, Mr. Hochstein, à la suite de négociations indirectes entre l’État libanais et l’entité sioniste, et afin de contrecarrer toute tentative d’entraîner l’État libanais dans de nouvelles négociations servant uniquement les intérêts de l’ennemi sioniste et des forces de domination hostiles à la vérité et à la justice.
Excellences , nous vous faisons part, et par votre intermédiaire à tout le peuple libanais, de notre vision de la situation et de la position nationale requise, à laquelle nous sommes pleinement engagés et que nous considérons comme la voie la plus viable pour préserver les intérêts du Liban en cette période critique pour notre région et le monde..
La déclaration de cessez-le-feu du 27 novembre 2024, conclue pour mettre fin à l’agression sioniste contre le Liban, constitue, selon les parties à l’accord individuellement et collectivement, un mécanisme de mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies de 2006.
Cette résolution définit la zone d’opérations comme étant exclusivement située au sud du fleuve Litani, au Liban, et son contenu et son texte stipulent la démilitarisation de cette zone et le retrait de l’ennemi israélien au-delà de la Ligne bleue établie.
La déclaration, qui indique dans son préambule que ses dispositions constituent des mesures de mise en œuvre de la résolution 1701, stipule dans son premier article ce qui suit :
«Israë»l et le Liban mettront en œuvre une cessation des hostilités effective à 4h00 le mercredi 27 novembre 2024, conformément aux engagements détaillés ci-dessous.
La deuxième clause de la déclaration stipulait ce qui suit :
À compter du mercredi 27 novembre 2024 à 4 h 00, le gouvernement libanais empêchera le Hezbollah et tous les autres groupes armés présents sur le territoire libanais de mener des opérations contre «Israël», et «Israël» s’engage à ne mener aucune opération militaire offensive contre le territoire libanais, y compris contre des cibles civiles, militaires ou autres cibles étatiques, par voie terrestre, aérienne ou maritime. Les clauses se poursuivaient jusqu’à la clause numéro 13.
Bien que les faits aient confirmé l’engagement strict et implicite du Liban et du Hezbollah à respecter la déclaration de cessez-le-feu depuis sa publication jusqu’à ce jour, l’ennemi sioniste a continué de violer cette déclaration par voie terrestre, maritime et aérienne, et continue de le faire à ce jour, ignorant tous les appels à cesser ces pratiques hostiles.
De plus, en réponse à ces appels, l’ennemi a eu recours au chantage envers le Liban, imposant des conditions et des exigences pour éviter la cessation des hostilités.
Ceci témoigne de sa volonté de mener à bien son projet d’assujettissement du Liban, d’humiliation de son État, de son peuple et de son armée, et de l’entraîner dans un accord politique qui obtiendrait la reconnaissance par les Libanais des intérêts de l’ennemi dans notre pays et dans la région, ainsi que la reconnaissance de la légitimité de son occupation par la force des terres d’autrui en Palestine.
Bien que la décision hâtive du gouvernement concernant le monopole des armes ait été présentée par certains à l’ennemi et à ses soutiens comme un geste de bonne volonté libanaise, l’ennemi a exploité cette erreur gouvernementale pour imposer le désarmement de la résistance dans tout le Liban comme condition à la cessation des hostilités. Cette condition n’était pas stipulée dans la déclaration de cessez-le-feu et ne peut être ni acceptée ni imposée.
La question du monopole des armes ne doit pas être abordée en réponse à des exigences étrangères ou à un chantage israélien, mais bien dans un cadre national qui inclut un consensus sur une stratégie globale de sécurité, de défense et de protection de la souveraineté nationale.
Que tous les Libanais sachent que l’ennemi israélien ne cible pas seulement le Hezbollah, mais le Liban dans son ensemble.
Son objectif est de priver le Liban de toute capacité de rejeter les exigences exorbitantes de l’entité sioniste et de le contraindre à se soumettre à sa politique et à ses intérêts au Liban et dans la région.
Cela exige une position nationale unie et digne, qui impose le respect de notre pays et de notre peuple et protège la souveraineté et la dignité du Liban.
Quant à se laisser entraîner dans les pièges de négociations envisagées, cela ne ferait que renforcer l’ennemi israélien, qui prend toujours sans remplir ses obligations et ne donne rien en retour.
Face à cet ennemi brutal, soutenu par le tyran américain, aucune manœuvre ni aucun compromis n’est envisageable.
Le Liban doit se concentrer actuellement sur la cessation de l’agression, conformément à la déclaration de cessez-le-feu, et sur la pression exercée sur l’ennemi sioniste pour qu’il la respecte. Cela ne sert aucun intérêt national et représente un risque existentiel qui menace l’entité libanaise et sa souveraineté.
En conclusion, en tant que partie fondatrice du Liban, patrie que nous avons choisie pour tous ses fils et ses filles, nous affirmons notre droit légitime de résister à l’occupation et à l’agression et de nous tenir aux côtés de notre armée et de notre peuple pour protéger la souveraineté de notre pays.
La légitime défense ne relève ni de la paix ni de la guerre ; nous exerçons notre droit de nous défendre contre un ennemi qui nous impose la guerre, ne cesse ses agressions et cherche à asservir notre État.
Forts de cette conviction, nous abordons la situation actuelle, soulignant que le moment est venu d’unir nos efforts pour mettre fin aux violations, à l’agression et aux transgressions sionistes contre notre pays et pour contrer les menaces sécuritaires et existentielles qui pèsent sur lui.
Nous saluons la patience de notre peuple résilient et inébranlable, qui endure avec nous l’injustice et l’agression, dans l’espoir de préserver la souveraineté et la dignité nationales.
Nous nous engageons auprès de lui à défendre avec honneur, dignité et droiture notre terre et notre peuple, et à réaliser les espoirs de nos générations et de leur avenir.
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