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Allocution de sayyed Hassan Nasrullah sur al-Manar, le 3 août 2006

Allocution de sayyed Hassan Nasrullah sur al-Manar, le 3 août 2006
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« De nouveau, je m’adresse à vous aujourd’hui, alors que nous entamons la quatrième semaine de la guerre ouverte qu’Israël a proclamée contre le Liban. Comme d’habitude, j’aborderai plusieurs points et sujets relatifs à l’évolution militaire, politique et générale dans la confrontation, même si j’insisterai plus particulièrement sur certaines questions sur le terrain, à cause de leur importance, parce que je vous ai dit, dès les premiers jours, que le terrain est le principal facteur, l’essentiel et le déterminant dans cette bataille, aux côtés d’autres facteurs importants et essentiels, que nous ne pouvons ignorer ou laisser de côté. C’est pourquoi je vais axer sur certains aspects du terrain, à cause de leur importance et sensibilité dans la bataille actuelle.
Je m’adresse à vous au moment où vos frères et vos fils, les combattants de la résistance, mènent des affrontements héroïques tout au long des premières lignes au sud du Liban, dans tout village, sur toute colline, dans toute agglomération, toute vallée et à tout poste.
Je commence par là. Parmi les affrontements terrestres, les combattants ont affronté des groupes appartenant à des brigades de l’armée israélienne, des brigades de l’élite, celles des blindés, des parachutistes, avec une couverture très dense et violente de l’aviation israélienne.
Je commence d’abord par l’affrontement terrestre, qui dure depuis le premier jour de la guerre et de l’agression. Dès les premiers jours, des affrontements ont eu lieu au sol, mais à présent, ils sont plus étendus, plus intenses et plus violents, et nous nous rappelons tous les affrontements qui ont eu à Aytaroun, Maroun el-ras, Ayta Shaab, les premiers jours et les premiers affrontements héroïques et historiques qui se sont déroulés sur le « Triangle de la bravoure » à Bint-Jbeil, Maroun El-Ras et Aytaroun.
Aujourd’hui, et au cours des derniers trois jours, l’affrontement terrestre a pris une autre forme, avec la participation de plusieurs brigades et des dizaines de milliers de soldats israéliens, ainsi que des centaines de chars et d’appareils israéliens. Cependant, en face, les combattants sont restés avec courage et force et ont affronté cette avancée, et malgré ces derniers jours, la bataille se déroule toujours sur les lignes, les villages et les positions avancés du front.
Les sionistes ont été surpris dès le début par cet affrontement terrestre, et ils sont en train de confirmer, à partir des faits de ces jours-ci, les premières conclusions qu’ils ont tirées de la bataille de Maroun El-Ras, Aytaroun ou Ayta Shaab, Bint Jbeil ou d’autres. Les deux points les plus importants sur le terrain qui se manifestent sont :
Le premier se rattache au facteur humain. La méthode des Israéliens consiste à encercler ou investir un village donné, laissant une voie de sortie pour que les combattants puissent sortir, fuir, abandonner. Mais dans tous les affrontements menés, les combattants sont restés jusqu’au dernier souffle et la dernière balle, malgré les conditions difficiles et dures auxquelles ils faisaient face. Donc, les Israéliens ont été surpris par les affrontements actuels à cause du facteur humain de la résistance. L’expérience a prouvé jusqu’à aujourd’hui et pourra encore le prouver que les combattants sont des hommes qui ont un degré élevé de foi, de volonté, de courage, de détermination et de disposition au sacrifice. C’est ce que j’ai évoqué en parlant des pieds enracinés dans la terre, qui ne tremblent et ne s’effacent pas, même si les montagnes disparaissent. C’est ce à quoi assistent les Israéliens dans toute position et lors de tout affrontement.
D’abord le facteur humain. Si vous questionnez les experts militaires, ils vous diront que les affrontements qui ont lieu relèvent plutôt du miracle, que des brigades entières avec leurs chars et leurs appareils, avec une couverture aérienne dense, attaquent des groupes de résistants dans tel ou tel village, telle ou telle position, et que malgré tout, ces derniers restent, combattent, résistent et s’accrochent, et plus que cela, ils prennent l’initiative, attaquent et occasionnent des pertes matérielles et humaines à l’ennemi. Cela relève du miracle, selon les critères militaires matérialistes, mis selon les critères des hommes de Dieu, c’est une question naturelle car c’est ce que signifient la foi, la volonté et la sincérité.
Le second facteur comporte la compétence acquise par la résistance, ce qui suscite également des surprises,  le degré quantitatif et la compétence qualitative à détruire les chars et autres appareils militaires de l’ennemi, sachant qu’ils sont les plus modernes et les plus puissants dans le monde. Cependant, les combattants les affrontent et les détruisent. D’ailleurs, toute la tactique militaire israélienne s’appuie essentiellement sur l’infiltration des chars et blindés, mais lorsque les chars et les blindés ne peuvent bouger, les soldats et officiers de l’ennemi ralentissent, et c’est leur état actuel. Aujourd’hui, lorsqu’ils s’infiltrent ou avancent dans certains lieux, ils cherchent là où la résistance est absente pour avancer, mais la résistance prend l’initiative de les attaquer là où ils se trouvent, elle les poursuit, les combat et les chasse. Cette possibilité est actuellement disponible en quantité et en qualité, c’est ce qui s’appelle les anti-chars pour la résistance, et vous avez déjà aperçu sur vos écrans des scènes de ce genre. Nous n’avons pas jusqu’à présent présenté des images, qui sont difficiles à obtenir sur les lignes avancées mais le nombre de chars et d’appareils détruits est très grand. Je vous assure donc qu’il a été possible d’affronter, de détruire, d’endommager et de défaire  le char merkeva et les appareils militaires israéliens grâce à l’élément humain qui possède un niveau élevé de fermeté, d’aptitude militaire et de disposition, par la louange de Dieu le Très-Haut. Ce sont donc ces deux facteurs qui ont servi dans l’affrontement de l’ennemi.
Sur le plan de la confrontation terrestre, je voudrai affirmer les points suivants. D’abord, que ce soit dans la confrontation terrestre, ou celle des missiles ou tout autre moyen que j’aborderai, l’ennemi s’appuie sur une politique de mensonges évidents, nombreux et dévoilés. Il s’agit de sa nature ou fait partie de sa guerre psychologique. En tout cas, certains mentent sans guerre psychologique. Par exemple, dans la bataille de Maroun El-Ras, les combats se sont déroulés pendant des jours, mais dès les premières heures, il a affirmé avoir dominé Maroun El-Ras. Dans la bataille de Bint Jbeil, ils ont annoncé être entrés dans la ville et qu’ils l’ont maîtrisée mais Bint Jbeil s’est défendu et a combattu ; d’ailleurs, un grand analyste ou observateur militaire israélien a écrit un article intitulé : « nous ne savons pas si nous dominons Bint Jbeil ou si Bint Jbeil nous domine ». Actuellement, par le biais de ses communiqués, l’ennemi affirme avoir occupé et dominé et être entré et maîtrisé de larges régions des terres du sud du Liban. Beaucoup de ces paroles sont des mensonges, qui font partie de la guerre psychologique qu’il mène.
J’ai entendu les médias israéliens dire qu’après des combats très durs, la position Abbad du Hezbollah a été dominée. Mais il n’y a pas quelque chose qui s’appelle « la position Abbad du Hezbollah ». Il y a, à la frontière, face à la position Abbad, un poste d’observation qui a été abandonné dès le premier jour, et il n’y a pas eu de combats, ils disent avoir dominé la position après de violents combats, mais je ne sais pas avec qui ces combats ont été violents ? Est-ce qu’ils se battent les uns contre les autres ?
Quant au second point, nous avons défini une politique claire en ce qui concerne la confrontation terrestre. Notre politique n’est pas de nous accrocher à la géographie, notre objectif n’est pas la mort de nos combattants et de nos jeunes pour défendre tel poste, telle colline ou tel village. Notre combat n’est pas tributaire de la géographie, nous ne sommes pas, comme je l’ai dit, une armée régulière, nous ne combattons pas à la manière des armées régulières, mais selon la guérilla. Il est utile, pour nous, de les laisser s’avancer jusqu’aux abords des villages, ce qui nous permet d’entrer en lutte rapprochée avec eux et leur occasionner des pertes matérielles et humaines ; et c’est notre objectif dans la confrontation terrestre. Notre objectif est d’occasionner, autant que possible, des pertes matérielles et humaines aux forces ennemies, et c’est ce qui est en train d’être grandement réalisé , par la louange de Dieu. Que l’ennemi dise par conséquent qu’il est entré dans tel village ou surplombé telle colline, cela ne change ni notre stratégie de combat, ni notre tactique ni le moral de nos combattants, au contraire, ce qu’il dit après vingt-trois jours de combat, de bombardements violents et de confrontation terrestre, en utilisant plusieurs brigades de l’armée, de l’élite et de la réserve, qu’ils sont entrés dans tel village, quel exploit ! C’est un exploit de la résistance si ce village ou cette position ont tenu jusqu’à ce jour. Nous savons que la méthode israélienne est de faire entrer leurs chars et leurs brigades envahissent et entrent sur une dizaine de kilomètres, en quelques heures, mais sur la terre du sud-Liban, ils avancent par mètres en quelques jours.
C’est ce qui se passe au niveau de la confrontation terrestre. En ce qui concerne la mer, pour cacher les pertes dont j’ai parlé les premiers jours, et je confirme le communiqué qui a émané de la résistance islamique et a affirmé que les fusées de la résistance ont visé un navire de guerre israélien, de type Sa’er 4 et demi, face aux côtes de Sour. Les Israéliens ont nié et la question a été close à ce stade et dans les médias. Mais puisque j’évoque les choses sur le terrain, il faut indiquer que lorsque nous avons touché Saer 5, face aux côtes de Beyrouth, l’armée israélienne a rapidement nié, mais ce jour, le navire de guerre était proche des côtes et nous avons pu filmer le lancement des fusées et leur attaque. Après avoir montré le film, les sionistes ont été obligés de reconnaître qu’un navire de guerre avait été atteint, et qu’ils ont plusieurs disparus qu’ils recherchent en mer. Concernant la seconde frappe, je confirme qu’elle a eu lieu et je n’ai pas besoin à présent des preuves, car les moyens techniques qui nous ont permis de repérer la position du navire, et nous permettre de le toucher, sont les mêmes qui nous ont confirmé qu’il a été touché. Sur les côtes de Sour, il y avait du brouillard et le navire était éloigné de la côte, mais cela a quand même eu lieu. De toute manière, il est normal que dans une bataille de ce genre, l’ennemi cache cette question, puis dise ensuite aux médias que le navire que le Hezbollah prétend avoir touché a été utilisé par Olmert qui se promenait à son bord. Comment d’ailleurs pouvons-nous savoir s’il s’agit du même navire ?
Troisièmement, à propos du lancement des missiles. Malgré ce qu’a dit l’ennemi sioniste, à ce propos, le lancement de missiles sur les colonies au nord de la Palestine, jusqu’à au-delà de Haïfa, se poursuit jusqu’à présent et à une cadence plus élevée, en quantité et en qualité. Hier, la résistance islamique a lancé plus de 300 missiles sur les colonies du nord, et a frappé avec le missile Khaybar la colonie de Beth Shean (ou Bissan) et la ville de Afoula en plein cœur du territoire israélien, au-delà de Haïfa. Quelques jours auparavant, l’ennemi a annoncé qu’il allait suspendre ses attaques aériennes contre le Liban pour 48 heures, après avoir perpétré un épouvantable massacre à Qana, afin de décompresser le climat et alléger l’effet du massacre. Il ne s’est pas entièrement engagé, mais relativement. Nous avons cessé le bombardement des colonies au nord de la Palestine occupée et dans les profondeurs, au cours de ces deux jours.
Je veux souligner ici la bêtise de la direction de cet ennemi, son arrogance et son ignorance. Regardez l’erreur qu’il a commise, qui en est la preuve pour moi. Olmert a prononcé le discours de la victoire annonçant qu’Israël a remporté la victoire dans cette bataille, et qu’il a réussi à  détruire toute l’infrastructure militaire du Hezbollah. Il s’est sans doute principalement appuyé sur l’arrêt du lancement des missiles pendant 48 heures sur les colonies sionistes. Les mêmes paroles ont été proclamées par Shimon Pérès, ce qui veut dire que le premier ministre ignare dit quelque chose, et son adjoint renchérit disant que l’infrastructure du Hezbollah a été entièrement détruite et que son secrétaire général a fui hors du pays. Cette arrogance et cette ignorance les ont empêché de comprendre la vérité décrite par des experts militaires libanais et israéliens, et même des correspondants journalistes qui comprennent plus que cette direction politique et militaire, arrogante, de l’ennemi sioniste. Car la vérité comprise par ces experts est que la direction de la résistance a pris la décision de cesser le bombardement des colonies pendant 48 heures, car nous voulions donner aux gens l’occasion de se reposer, de transporter les blessés et les malades, ceux qui ont été touchés, afin que les gens sortent des villages où prévalent des situations humaines très difficiles, pour déblayer les ruines. C’est la véritable raison et par conséquent, lorsque la résistance cesse de bombarder pendant 48 heures, cela signifie, militairement, que la direction de la résistance islamique a encore entièrement la capacité de maîtriser et de contrôler, non seulement sur le front mais également sur les batteries de fusées. C’est pourquoi aucun acte individuel ou infraction n’a été enregistré et s’il y a des formations qui continuent à agir avec une efficacité totale, cela signifie qu’il y a une direction qui continue à donner des ordres, à stopper les lancements des fusées et qu’il y a une base qui continue, tout au long du front, à  recevoir les ordres et à respecter ces ordres. C’est la lecture correcte de l’arrêt du lancement des missiles. Mais comment a-t-il été lu par l’ennemi ? A peine la trêve finie qu’il reprend à nouveau ses attaques sur nos villes, nos villages, nos infrastructures et nos civils. La résistance islamique a répondu en lançant plus de trois cent fusées sur les colonies, sachant que nous avions l’habitude de lancer par jour entre 100, 150, 179 ou 190 fusées, selon ce que nous voulions ou demandions à nos frères, mais le chiffre était intentionnel et le dernier chiffre l’est également. La résistance a bombardé Afoula et Beth Shean, et après ce qui a été accompli hier et aujourd’hui, je peux affirmer que la résistance peut lancer des fusées autant qu’elle veut et autant qu’on lui demande, en profondeur et au moment qu’elle juge nécessaire ou qui lui est fixé.
C’est en fait la réalité en ce qui concerne le lancement des fusées, et c’est pourquoi les Israéliens ont été déçus. Ce qui  s’est passé, c’est un scandale pour Olmert et Pérès, pour le ministre de la guerre et le chef de l’état-major. C’est ce qui commence à être abordé par les médias israéliens et les grands analystes politiques et militaires israéliens. Nous avons entendu le discours de repli d’Olmert où il affirme aux gens que nous ne vous promettons plus de faire cesser le lancement des fusées, nous ne vous promettons plus telle ou telle chose. En tout cas, ce sont la déception et le scandale israéliens dans cette confrontation qui ont poussé le chef de l’Etat-major de l’armée ennemie à menacer davantage les Libanais en disant qu’il étudiait la possibilité de frapper le Liban en profondeur, y compris la ville de Beyrouth. C’est en tout cas une menace qui fait partie de la guerre psychologique, et il y a sans doute une volonté de le faire. Là, je dis et je commente cette menace : Premièrement, la profondeur du Liban, à l’exception de la ville de Beyrouth, est bombardée tous les jours, cela ne nécessite aucune nouvelle décision, ni d’une nouvelle leçon. Tout le sud est bombardé, toute la montagne du Liban, toute la Békaa, Baalbeck, Hermel, Akkar, Trablus, Jbeil, le Kesrouan, le Metn, Baabda. Y a-t-il un lieu qui n’a pas été touché, dans la profondeur libanaise ? Oui, il reste la ville de Beyrouth et je pense que la menace vise la ville de Beyrouth.
 Deuxièmement, en ce qui concerne la ville de Beyrouth, bien évidemment, le peuple du Liban est un seul peuple, avec le même sang, la même dignité, la même sécurité, les régions ne sont pas distinctes les unes des autres, mais à propos de distinction, Beyrouth est la capitale, et là, je ne vais pas utiliser des termes que j’ai utilisés antérieurement, lorsque j’ai dit au-delà de Haïfa, ou bien bien au-delà de Haïfa. Je ne laisserai aucune possibilité à l’analyse puisque l’ennemi est en train de dire qu’il étudie comment aller jusqu’au bout. Qu’il écoute bien aujourd’hui, ces paroles extrêmement claires : si vous bombardez notre capitale, nous bombarderons la capitale de votre entité spoliatrice, si vous bombardez Beyrouth, la résistance islamique bombardera la ville de Tel Aviv, elle en est capable, avec le secours et la volonté de Dieu le Très-Haut.
Troisièmement : je souhaite affirmer aux dirigeants et au peuple de l’ennemi, lui qui vit sur des espoirs trompeurs et des mensonges, que tous vos bombardements aériens et vos raids terrestres ne peuvent arrêter nos lancements de fusées, même si vous vous emparez de quelques kilomètres à la frontière, même si vous occupez le sud du Litani, le nord du Litani, et arriviez à Beyrouth. Vous ne pourrez réaliser votre but, et dans tous les cas, les dirigeants et leurs analystes commencent à admettre cette réalité.
Qautrièmement, concernant les fusées et les colonies. Je voudrai vous affirmer que notre bombardement des colonies est une réaction, vous agressez nos villes, nos villages, nos civils et notre capitale, et nous nous ripostons. A tout moment où vous décidez l’arrêt de votre agression sur nos villes, nos villages et nos infrastructures, nous ne lancerons de fusées sur aucune colonie ou ville israéliennes, et nous préférons, s’il devait y avoir un combat, que ce soit un combat entre militaires, et sur le terrain ; ce genre de batailles, il est nôtre et nous sommes ses hommes.
Après l’exposition de la réalité sur le terrain, il faut reconnaître que l’ennemi, grâce au délai que lui a accordé Condoleeza Rice la semaine dernière, a pu réaliser deux importants « acquis » militaires et il faut les lui reconnaître.
Le premier « acquis » est la perpétration du massacre de Qana, son assassinat des femmes et des enfants dans des maisons tranquilles avant qu’il ne le justifie, par son impudence, disant que la résistance tirait à partir de ces maisons et en proximité de ces maisons, puis il l’a nié pour dire aujourd’hui que les renseignements qu’il avait obtenus lui avaient confirmé que la maison visée était occupée par des combattants et résistants du Hezbollah et qu’il a été victime d’informations erronées, de ses services de renseignements qui se sont avérés en faillite dès les premiers jours. Je ne pense pas qu’il y a de informations erronées. Je pense au contraire que les sionistes ont sciemment tué les femmes et les enfants à Qana parce qu’ils savent que l’affection nous emporte et que nous sommes humains. Il est vrai que nous possédons une volonté de fer et du courage, mais en même temps, nous avons de l’affection, de la tendresse et de l’amour, nous avons pitié pour nos familles, nos enfants et nos femmes. Ils veulent faire pression sur nous à ce niveau, et c’est ce que j’avais dit lors du message précédent. Si nous avons accepté leur récit sur les faux renseignements, est-ce que les 800 martyrs civils, jusqu’à présent, la plupart des femmes et des enfants, sont également (les victimes) des renseignements erronés ? Ou bien est-ce la moralité de l’armée israélienne, ses valeurs et celles de cet ennemi barbare et cruel ?
Actuellement, ils agissent pour faire oublier le massacre de Qana pour qu’il soit assimilé localement, mondialement, par le monde islamique, au niveau médiatique et politique, et c’est ce que nous ne devons pas permettre, en aucun cas. C’est la tâche des médias, des personnalités politiques, des élites, des intellectuels et de tous les gens, au moment où je peux affirmer que Qana n’est plus isolée ni un fait étrange. Avec Qana, il y a les massacres de Srifa et de nombreux autres villages au Liban.
Le second « exploit », important et impressionnant , est ce commando de nuit qui a mené un raid sur la ville de Baalbeck, dont il nous ont exposé quelques images. En réalité, ils ont mené deux raids aux abords de la ville et dans la ville Baalbeck. Le premier a visé l’hôpital de Dar al-Hikmé qui se trouve aux abords et le second a eu lieu dans un quartier éloigné du centre. Le premier raid a donc visé un hôpital. Quel exploit ! Des dizaines d’avions militaires et d’hélicoptères font débarquer des soldats et des officiers pour attaquer un hôpital situé aux abords de la ville de Baalbeck et non une position militaire. Ils entrent à l’hôpital, disent qu’ils y sont entrés pour obtenir des informations importantes qui y sont cachées, mais entrent, tirent des coups de feu dans les salles, lancent des bombes. Dans tous les cas, c’est un échec militaire et un échec sur le plan des renseignements. Ce débarquement dure des heures au cours desquelles les affrontements se sont poursuivis aux alentours, à l’initiative des résistants et combattants qui se trouvaient dans la zone. C’est un échec sur le plan des renseignements. Un débarquement aussi massif visant un lieu qui s’avère ne pas abriter ni un dirigeant ni personne, même le directeur de l’hôpital était absent. Il n’y avait même pas des blessés de la résistance. Remarquez comment ils sont incapables d’affronter les jeunes de la résistance à Bint Jbeil, Ayta Shaab et Taybé, ils organisent alors un débarquement sur un hôpital pour prendre des blessés en otages. Mais la surprise est que l’hôpital était vide, hormis quatre ou cinq cadres pour les urgences, car nous avions agi sur la base que l’ennemi est dépourvu de valeurs morales et qu’il ne s’interdit rien et que par conséquent, l’hôpital pouvait être bombardé ou menacé.
Le second débarquement a eu lieu dans un des quartiers proches d’une zone montagneuse de la ville de Baalbeck. Là également, l’aviation a visé, avant le débarquement, les zones et les maisons proches de la maison visée, puis les soldats et les officiers sont entrés dans la maison où se rassemblent plusieurs familles, des femmes et des enfants, pour kidnapper plusieurs hommes. Et quelle est l’affaire ? Une erreur dans les noms. Nous les Libanais connaissons ce problème où parfois des gens sont arrêtés à l’aéroport ou aux frontières à cause d’une ressemblance de noms. Aujourd’hui, un grand commando et une opération impressionnante interviennent dans ce quartier pour viser un homme, digne et cher, chef de famille mais dont le seul tort est de s’appeler Hassan Nasrullah. Je voudrai ajouter que ces gens sont des otages et non des prisonniers de guerre, le monde entier doit dénoncer leur kidnapping et exiger leur libération inconditionnelle ».
S’adressant aux Israéliens, sayyid Nasrullah a dit : « Vous, les Libanais et les Palestiniens, vous êtes victimes du complexe de votre chef de gouvernement, Ehud Olmert. Tout le monde paie le prix de son complexe. Olmert veut prouver qu’il est un grand dirigeant, qu’il ressemble à Sharon et Rabin, ou aux dirigeants historiques qui ont gouverné cette entité spoliatrice. Je dis qu’il y a une chose dans laquelle il a réussi, et une autre dans laquelle il a échoué, il a réussi à être comme Sharon, Rabin, Begin et d’autres en commettant des massacres et des tueries quotidiennes des femmes et des enfants, en détruisant les maisons en Palestine et au Liban. Bien sûr, je reconnais cette réussite. Mais quant à la direction politique, la compréhension des affaires militaires, la gestion et la pratique, il a prouvé jusqu’à présent qu’il a échoué, qu’il est le plus incapable et le plus stupide des premiers ministres qui se sont succédés à la responsabilité de l’entité ennemie sioniste. Je dis également, que chaque sioniste se demande aujourd’hui à propos de la pratique de ses dirigeants politiques et militaires, à propos de toute la guerre déclenchée après la capture des deux soldats israéliens. Est-ce qu’elle est parvenue à les libérer ? Est-ce qu’ils ont récupéré leurs soldats ? Aucunement, au moment où il peut régler la question au moyen des négociations, comme l’a fait Sharon avant lui. Mais il n’a pas eu recours à ce moyen et est parti très loin. Je voudrai également qu’ils se demandent et demandent à leur direction à propos du but de cette guerre, lorsqu’il fut dit que le but était de consolider la capacité de dissuasion de l’armée israélienne. Est-ce qu’elle a été consolidée ? Ils ont dit vouloir corriger l’image et le prestige de l’armée israélienne. Est-ce que l’image a été corrigée ou bien a-t-elle été encore plus écrasée, plus affaiblie et plus fragilisée ?
La guerre présente a prouvé, jusqu’à présent, que l’armée israélienne est un énorme outil militaire aveugle, ignorant, stupide et incapable sauf de tuer les enfants, les femmes et les vieillards et de détruire les infrastructures. Je dis également aux Israéliens : est-ce que vous pouvez demander à Olmert où sont passées ses fameuses promesses et ses buts élevés qu’il avait proclamés au premier jour de l’agression ? Nous l’avons entendu hier, mais il s’est faufilé de toutes ces déclarations et ces buts grandioses qu’il avait fixés à cette guerre ratée.
Je vous confirme à vous tous, à l’ennemi, à l’ami, au monde entier. Vous ne pouvez détruire le Hezbollah comme vous ne pouvez pas détruire les mouvements de la noble résistance en Palestine. Vous ne le pourrez jamais car la résistance n’est pas une armée régulière ni un Etat ; car la résistance est en premier lieu une possession du peuple qui détient la volonté et la confiance en la victoire, qui est épris du martyre, et qui refuse l’humiliation et la faiblesse. Personne ne peut vaincre ce peuple ; ses hommes, ses femmes, ses enfants et ses vieillards peuvent être tués, leurs maisons peuvent être démolies sur leurs têtes, mais il ne peut être vaincu ! La guerre contre lui ne peut être achevée car elle se renouvelle générations après générations, avec toute nouvelle naissance, avec toute colère, toute émotion et tout acte de foi. Je vous affirme donc que la résistance ne sera pas brisée et ne sera pas défaite.
Sur le plan politique, je veux affirmer et dire ce qui suit : à notre peuple libanais et aux peuples de notre nation et du monde, soyons clairs. Les massacres, les tueries, les destructions et actes sauvages et barbares commis, c’est en premier lieu le président américain Bush et son administration qui en sont responsables. A notre avis, Olmert et son gouvernement ne sont que des outils exécutifs dans cette guerre, et je veux affirmer, dans ce sens, que le sang des enfants et des femmes à Qana et le sang de tous les vieillards et les civils innocents qui a coulé au Liban éclaboussent la face de Bush et de Condoleeza Rice, de Rumsfield et Cheney. Cette administration est criminelle, tueuse, agressive et assoiffée de sang, c’est elle qui empêche jusqu’à présent l’arrêt de l’agression, qui pose des conditions et essaie de les réaliser. Il faut que cela soit clair pour tout Libanais, arabe, musulman ou chrétien, et tout être digne dans ce monde pour pouvoir dire les choses telles qu’elles sont, sans aucun équivoque.
Je dis aujourd’hui aux Libanais, lorsque la guerre prendra fin et elle prendra fin dans tous les cas, je vous demande de ne pas l’oublier. C’est cette administration américaine amie du Liban, alliée du Liban, qui chérit le Liban et dont le cœur brûle pour le peuple du Liban, qui lui souhaite de vivre dans une oasis de sécurité et de paix et d’être un modèle démocratique dans la région, c’est l’administration américaine sur laquelle comptent certains, ou sur laquelle ils compteront dans l’avenir. Je vous prie de ne pas l’oublier dans les jours, les mois et les années qui viennent. Et j’affirme que, quels que soient les résultats de cette guerre, le Liban ne sera jamais américain, et il ne sera jamais israélien. Il ne sera absolument pas un lieu dans le nouveau moyen-orient que veulent Bush et Condoleeza Rice. C’est formel et tranché, si Dieu le veut.
La seconde question politique est de m’adresser à ceux qui aiment le Liban, qui veulent l’aider et qui se dirigent avec élan vers le Liban, et louanges à Dieu le seigneur des mondes, les délégations commencent à affluer et l’intérêt arabe et international va croissant, je vous affirme donc et tout le monde le sait, que c’est par la grâce de Dieu gloire à Lui en premier lieu et grâce ensuite à la fermeté des résistants - la situation excellente sur le front- , la fermeté et la détermination des déplacés ou ceux qui sont restés dans leurs maisons, et l’accueil généreux de cette noble résistance par le peuple libanais. Ces délégations sont positives, et que Dieu les multiplie et agrée leurs actions. Mais ceux qui aiment le Liban et veulent l’aider doit faire attention. Au Liban, ces maisons qui ont été détruites, elles ne l’ont pas été par des tremblements de terre, mais par Israël, et ceux qui ont été déplacés ne le furent pas à cause des tsunami, des inondations ou des volcans, mais c’est Israël qui les a sortis de leurs maisons, qui a tué leurs enfants et leurs femmes. Israël, sous les ordres américains, et par les armes et les missiles américains, a commis toute cette scène sanglante, de destructions et de crimes. Nous n’acceptons pas que les gens se comportent avec le Liban comme un état humanitaire et misérable auquel il faut offrir le médicament et les rations alimentaires ou l’argent, et ceux qui le font sont remerciés, mais cela ne traduit pas la sincérité de l’affection. L’affection consiste à consacrer ses efforts pour faire cesser l’agression contre le Liban. Vous pouvez le faire et élever la voix, et le plus important consiste à dire, dans les séances internes, les rencontres internes que vous avez avec les Américains et les autres, ce que vous dites en public. Tout le monde le sait. Les Libanais, les Arabes, les Européens savent qui empêche la cessation de l’agression sioniste contre le Liban : Bush et l’administration américaine. C’est chez eux qu’il faut prouver votre affection pour le Liban, c’est là-bas qu’il faut élever la voix, soyez des hommes, même pour un jour, pour préserver vos sièges et votre face. Je voudrai ajouter aux gouverneurs que dans le Moyen-orient nouveau, il n’y a pas de place pour vos sièges. Vous avez abandonné vos responsabilités morales et nationales, pour les protéger mais dans le nouveau Moyen-orient, vous n’en aurez plus, et il n’est pas certain que vous conserviez même des patries. Vos Etats seront partagés sur la carte du nouveau Moyen-Orient en cantons et mini-Etats sur la base confessionnelle, religieuse ou ethnique. L’Etat large ne gardera pas ses dimensions, et l’Etat riche ne le restera pas, et le trône ne sera plus un trône, ni le siège un siège. Pour vous-mêmes et vos sièges, je vous conseille de prendre en compte votre humanité et vos sièges pour agir, même un seul jour, pour faire stopper cette agression contre le Liban. Je l’ai dit dès les premiers jours, je ne vous demande rien, ni ne vous supplie, mais je porte le souci de votre état, de notre pays, de notre patrie. C’est ainsi que peut être l’aide si quelqu’un veut aider le Liban.
En conclusion, saluts à vous tous, mes chers et mes frères dans la résistance islamique, je salue les familles des martyrs qui sont les yeux, la lanterne, le cœur et l’exemple du sacrifice, du don, de l’abnégation en offrant ce qu’ils ont de plus cher et de plus élevé, les blessés qui souffrent de douleur, à ceux qui sont tenaces sur leur terre, aux déplacés de leur terre vers leur terre, de leurs maisons vers celles de ceux qui les ont accueillis, à ceux qui ont abrité la résistance sur les plans médiatique, populaire, social, matériel et moral, à tous ceux qui se tiennent à nos côtés dans le monde et qui exposent leurs positions, que ce soit dans les médias, dans les cercles politiques, dans les manifestations, dans les rassemblements, dans toutes les formes d’expression. Nos saluts à eux tous et mes saluts aux combattants et résistants, braves et héroïques, qui forgent ou confirment la face victorieuse du Liban de 2000, et qui confirment la véritable face de la région qui défendent le Liban et la nation. Ils défendent certainement la nation que les Etats-Unis et Israël veulent partager à nouveau à partir du Liban, de l’Irak, de l’Afghanistan et d’ailleurs.
Je rappelle, en adressant mes saluts aux combattants, aux sionistes : vous n’avez qu’une seule alternative : arrêter l’agression etvous diriger vers les traitements politiques. Personne ne vous sauvera de votre impasse si vous comptez sur l’administration américaine, elle est incapable même de se sortir de l’Irak ou d’Afghanistan, et à plus forte raison de vous sauver du Liban. Que peut-elle faire ? Accomplir les conditions ? Nous les refusons. Nous refusons toute condition humiliante , c’est ce que nous avons dit, redit et répété. Je laisse le traitement politique aux discussions internes  et nous tenons à ce cadre, mais je dis aux Israéliens que votre appui sur les Etats-Unis est un échec, compter sur la poursuite de la guerre et l’agression est également un échec. La seule alternative juste et saine, est de cesser l’agression et d’avoir recours à un traitement politique, et de mettre fin à cette sottise que vous avez commise. Elle ne sera achevée que par la victoire du Liban et de son peuple grandiose, du Liban en tant qu’Etat et du Liban en tant que résistance. Le Liban un et uni.


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