Brésil: dernière étape de la procédure de destitution de Rousseff

La procédure de destitution contre la présidente du Brésil, Dilma Rousseff, entre jeudi dans sa dernière ligne droite avec le vote de la commission spéciale qui recommandera aux sénateurs sa poursuite ou son classement, jusqu'au vote décisif fin août.
Le rapport de cette commission de 21 sénateurs n'est pas contraignant et sera soumis ensuite à l'assemblée plénière du Sénat le 9 août prochain, avec en toile de fond les jeux Olympiques de Rio.
Si ce jour-là, la majorité simple des 81 sénateurs vote pour la poursuite de la procédure d'impeachment, l'avenir de la dirigeante de gauche - écartée du pouvoir depuis le 12 mai -, ne sera plus qu'à une séance du vote crucial prévu fin août. Soit elle est destituée, et perd donc ses droits politiques pour huit ans, soit elle retrouve son mandat qui va jusqu'à fin 2018.
La plupart des sénateurs et analystes politiques estiment aujourd'hui que la présidente accusée de maquillage des comptes publics, une pratique pourtant largement employée par ses prédécesseurs, perdra son mandat. Pour cela, au moins 54 des 81 sénateurs devront se prononcer contre elle lors de ce vote crucial.
Si Rousseff, successeur et dauphine politique de l'ex-président Luiz Inacio Lula da Silva, est destituée, ce sera la fin de plus de 13 ans de gouvernement du Parti des travailleurs (PT).
Deuxième chef d'Etat du Brésil à être destituée en 24 ans
Le rapporteur de la commission spéciale, le sénateur Antonio Anastasia, du principal parti d'opposition à Rousseff (PSDB, centre-droit) a recommandé mardi la poursuite de la procédure avec des mots très durs.
«La gravité des faits constatés ne laisse aucun doute sur l'existence, non pas de simples manœuvres budgétaires, mais d'un +véritable attentat contre la Constitution+», a-t-il souligné lors de la lecture de son rapport de 441 pages.
Jeudi, les membres de la commission spéciale devraient suivre leur rapporteur et voter pour la poursuite de la procédure par 16 voix contre 5.
Si le vice-président de Rouseff, Michel Temer, qui a remplacé cette dernière par intérim en mai, reste au pouvoir jusqu'en 2018, Rousseff sera la deuxième chef d'Etat du Brésil à être destituée par le Parlement en 24 ans, après le président Fernando Collor de Mello.
Source: agences
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