EgyptAir: le BEA confirme des messages de l’avion indiquant de la fumée à bord
L'Airbus A320 d'EgyptAir qui s'est abîmé en Méditerranée jeudi a transmis des messages automatiques faisant état de fumée en cabine, ont confirmé samedi les enquêteurs de l'aviation civile française, jugeant toutefois qu'il était trop tôt pour interpréter ces éléments.

Le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) confirme qu'il y a eu des messages Acars (Aircraft Communication Addressing and Reporting System) émis par l'avion indiquant qu'il y eu de la fumée en cabine peu avant la rupture des transmissions de données, a déclaré un porte-parole à l'AFP.
«Il est beaucoup trop tôt pour interpréter et comprendre les causes de l'accident tant que nous n'avons retrouvé ni l'épave, ni les enregistreurs. La priorité de l'enquête est de retrouver épave et enregistreurs de vols», a-t-il ajouté.
Des médias américains avaient les premiers évoqué la détection de fumées d'origine indéterminée dans la partie avant de l'appareil peu avant le crash.
Les messages Acars sont des données générées et transmises par l'appareil durant le vol. Ces messages sont transmis automatiquement par l’appareil et destinés à la maintenance.
Ces éléments indiquent un début de fumée en cabine au niveau des toilettes et près du cockpit, a expliqué un expert à l’AFP.
Le site consacré à l'aviation Avherald a révélé que l’appareil avait transmis des messages automatiques Acars indiquant de la fumée dans les toilettes puis dans le système avionique, les équipements électroniques, électriques et informatiques qui aident au pilotage de l’avion, puis un défaut du FCU (Flight Control Unit), le panneau de commande du pilote automatique.
Interrogé, Airbus n’a fait aucun commentaire.
D’autres sources proches de l’enquête ont également confirmé ces messages Acars, en précisant qu’ils indiquaient de la fumée à l’arrière, puis à l’avant en soute avionique. En revanche, elles indiquent qu’aucun message de détresse n’a été transmis et que les virages faits par l’appareil et mentionnés par les autorités grecques n'ont pas été confirmés.
Selon le ministre grec de la Défense, l'avion, qui se trouvait à une altitude de 37.000 pieds (plus de 11.200 m), «a effectué un virage de 90 degrés à gauche puis de 360 degrés à droite en chutant de 37.000 à 15.000 pieds» avant de disparaître des radars.
L'A320 d'EgyptAir reliait Paris au Caire avec 66 personnes à bord, dont 30 Egyptiens et 15 Français. Il s'est abîmé jeudi en Méditerranée après avoir disparu des écrans radar.
Les premiers débris de l'appareil ont été découverts à 290 kilomètres au nord d'Alexandrie par les avions et navires déployés par l'armée égyptienne.
La confirmation de la détection de fumées à bord avant le crash est intervenue samedi alors que le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault réunissait à Paris les familles des victimes.
La destruction de l'avion n'a été revendiquée par aucun groupe djihadiste, comme la branche égyptienne de l'organisation Etat islamique (EI) qui avait rapidement revendiqué l'explosion d'une bombe en plein vol dans un avion de touristes russes au-dessus du Sinaï le 31 octobre. Les 224 occupants avaient été tués.
Outre des opérations de recherche avec l'Egypte, la Grèce et d'autres pays, la France a envoyé au Caire trois enquêteurs du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) accompagnés d'un conseiller technique d'Airbus.
Le vol MS804 a décollé de l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle près de Paris mercredi peu après 23h00 (21H00 GMT) et devait atterrir au Caire jeudi à 03H05 (01H05 GMT).
L'appareil se trouvait à une altitude de 37.000 pieds (plus de 11.200 m) lorsqu'il a soudainement «effectué un virage de 90 degrés à gauche puis de 360 degrés à droite en chutant de 37.000 à 15.000 pieds» avant de disparaître des radars, selon le ministre grec de la Défense.
Il a disparu des radars civils grecs à 00H29 GMT alors qu'il venait d'entrer dans l'espace aérien égyptien. Une vingtaine de minutes plus tôt, le pilote n'avait pourtant signalé «aucun problème» aux contrôleurs aériens grecs.
Source : AFP