Afghanistan : des milliers de personnes aux funérailles de 7 hazaras décapités

Environ 3.000 personnes ont assisté vendredi dans le centre de l'Afghanistan aux funérailles des sept membres de la minorité hazara décapités la semaine dernière et dont la mort a poussé des Afghans à manifester contre l'insécurité, a-t-on appris auprès de témoins.
Cette minorité chiite était persécutée à l'époque où les talibans dirigeaient l'Afghanistan (1996-2001) et est visé à présent par les groupes terroristes.
Les sept cercueils, dont celui de Shoukria, la plus jeune victime, âgée de 9 ans, ont été «acheminés dans quatre hélicoptères» militaires depuis la capitale afghane jusqu'à Jaghuri, le district d'origine des défunts dans la province de Ghazni, a déclaré à l'AFP Jafar Haïdari, un chef tribal. «Environ 3.000 personnes ont assisté aux funérailles. La sécurité était très stricte», par crainte d'un attentat, a-t-il ajouté.
Chaque cercueil était recouvert d'un linceul noir et les «femmes étaient habillées en noir», conformément à la tradition, a raconté de son côté Zia Ahmadi, un ouvrier ayant participé à l'inhumation. «Quand les hélicoptères sont arrivés, tout le monde a éclaté en sanglots. Une colline du district de Jaghuri va leur être dédiée».
Enlevés en octobre à Ghazni, les quatre hommes, deux femmes et la fillette avaient été retrouvés morts la semaine dernière à Zaboul, une province instable du sud-est de l'Afghanistan où deux factions talibanes rivales se livrent des combats meurtriers.
Les funérailles ont aussi donné lieu à une explosion de colère contre les rebelles talibans et les militants de l'organisation «Daech», que certains accusent d'avoir tué les sept Hazaras. «Mort aux talibans! Mort à Daech!», ont lancé certains, selon Zia Ahmadi.
Leur mort a choqué l'Afghanistan et poussé des milliers de personnes à défiler dans les rues de Kaboul mercredi pour réclamer plus de sécurité au président Ashraf Ghani. Les protestataires avaient porté les sept cercueils jusqu'aux portes du palais présidentiel où les forces de sécurité les avaient dispersés en tirant des coups de sommation.
Le district de Jaghuri est peuplé majoritairement de Hazaras, une minorité qui compte pour 10% de la population afghane. Ils réclament des comptes au gouvernement, accusé d'indifférence. Les Hazaras, reconnaissables à leurs traits asiatiques, estiment qu'ils sont de plus en plus la cible des groupes terroristes.
Source : agences et rédaction
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