Syrie : la diplomatie internationale à Vienne pour une nouvelle donne

Les principaux acteurs diplomatiques du dossier syrien, dont les deux grands rivaux iraniens et saoudiens, se retrouvent pour la première fois vendredi à Vienne pour discuter des possibilités de règlement politique du conflit qui fait rage depuis plus de quatre ans.
Tournant diplomatique majeur dans la crise syrienne: l'Iran, allié de Damas, participe aux discussions de Vienne, un signe supplémentaire du retour de Téhéran dans la communauté internationale quelques mois après la signature d'un accord sur son potentiel nucléaire.
Arrivé jeudi dans la capitale autrichienne, le chef de la diplomatie américaine John Kerry y a rencontré séparément ses homologues iranien Mohammad Javad Zarif et russe Sergueï Lavrov, fidèles soutiens de la Syrie dans le conflit qui a fait plus de 250.000 morts depuis 2011.
«Il est désormais temps d'accorder à l'Iran une place à la table», a estimé M. Kerry, entérinant le revirement de la position américaine, jusque-là hostile à cette idée. Pour le secrétaire d'État américain, les pourparlers de Vienne sont «l'occasion la plus prometteuse de trouver une ouverture politique», même si Washington ne nourrit pas d'espoir d'une solution immédiate.
Vendredi, la réunion, qui débute à 09H30 locales (08H30 GMT), est élargie à au moins une douzaine de diplomaties occidentales et du Moyen-Orient, avec notamment la présence de représentants libanais et égyptiens, des ministres des Affaires étrangères français Laurent Fabius, britannique Philip Hammond, allemand Frank-Walter Steinmeier, ainsi que Federica Mogherini, qui dirige la diplomatie européenne.
«Nous avons enfin réussi à rassembler autour de la même table tout le monde sans exception», s'était félicité avant de partir pour Vienne, Sergueï Lavrov, qui a également vu le ministre iranien jeudi.
Pour l'instant, il n'est pas question d'une participation du gouvernement syrien ou de son opposition.
Un premier round de discussions la semaine dernière dans un palace viennois entre ministres des Affaires étrangères américain, russe, saoudien et turc, aux divergences marquées, a permis de conclure à la possibilité de discuter ensemble. Les quatre partenaires se sont de nouveau retrouvés jeudi soir.
La principale pierre d'achoppement des discussions concerne l'avenir du régime. Washington, Paris, leurs alliés occidentaux et arabes veulent négocier un «calendrier précis» de départ du président syrien, avait affirmé cette semaine Laurent Fabius.
Téhéran et Moscou qui a lancé le 30 septembre une campagne de bombardements aériens en Syrie visant les groupes «terroristes», insistent pour que le président syrien joue un rôle dans la transition politique en Syrie.
Avant son départ pour Vienne, le ministre iranien Mohammad Javad Zarif avait insisté, cité par l'agence de presse iranienne IRNA, sur les principes de «non-ingérence dans les affaires intérieures de la Syrie», de «respect de la souveraineté du pays et du droit du peuple syrien à décider de son destin».
Source : agences et rédaction
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