Crise ukrainienne: Moscou demande aux Balkans des explications sur la hausse de leurs exportations
Les exportations de la Bosnie - la cible principale de ces mises en garde - vers la Russie ont
triplé en 2014. De janvier à septembre 2014, ce pays a exporté sur le marché russe 3.123 tonnes de fruits et de légumes, contre 1.014 tonnes durant la même période en 2013, selon des chiffres fournis par les autorités russes.La hausse des exportations a été particulièrement forte pour les pommes et les poires, avec 2.066 tonnes exportées entre janvier et octobre 2014, contre seulement 10 tonnes durant cette même période en 2013.
«L'essentiel a été exporté en septembre et octobre», soit depuis l'entrée en vigueur de l'embargo russe, a déclaré à l'AFP un responsable bosnien, Ratko Kovacevic.
Par ailleurs, l'importation par la Bosnie de quelque 7.000 tonnes de pommes de l'UE en septembre et octobre, contre 320 tonnes durant la même période en 2013, en dit aussi beaucoup sur ces affaires.
Depuis le début de la crise ukrainienne, l'Union européenne et les États-Unis ont introduit à plusieurs reprises des sanctions contre la Russie, qu'ils accusent d'attiser le conflit dans l'est de l'Ukraine.
La Russie a riposté en décrétant en août un embargo sur les produits alimentaires en provenance des pays qui la sanctionnent. Moscou ne cache pas qu'il aimerait voir les pays des Balkans qui souhaitent tous adhérer à l'UE mais n'ont pas adopté des sanctions contre la Russie, ignorer les recommandations de Bruxelles de ne pas profiter de l'embargo pour augmenter leurs exportations sur le marché russe.
Le président russe Vladimir Poutine a même invité en octobre la Serbie - dont les exportations de produits alimentaires vers la Russie ne représentent que 0,2% des importations russes d'aliments -, à profiter «d'un bon moment (...) pour se faire une place sur le marché russe».
Soupçons russes quant aux exportations d'Albanie et de Macédoine
Toutefois, Moscou semble déterminé à passer au crible les livraisons en provenance des pays des Balkans, dont l'UE est le principal partenaire commercial. Dans la ligne de mire se trouvent aussi la Macédoine et l'Albanie.
La Russie exige que la Bosnie et ces deux pays - qui ne sont pas visés par l'embargo russe -, lui remettent dans les plus brefs délais des chiffres sur la production agricole en 2014.
Moscou a renvoyé récemment une vingtaine de tonnes de pommes vers la Macédoine - dont les exportations vers la Russie ont augmenté de 20% en 2014 sur un an -, soupçonnant qu'elles étaient d'origine grecque, pays membre de l'UE.
Les agriculteurs bosniens, qui ont vu une chance dans l'embargo russe contre l'UE, sont inquiets et redoutent des mesures de rétorsion russes. Soucieux de garder les portes du marché russe ouvertes, les gouvernements albanais et macédonien se sont empressés d'assurer à Moscou que les marchandises exportées provenaient bien de leurs pays.
Source : AFP
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