Témoignage d’un chef de guerre chrétien en Syrie

Après la montée en puissance des extrémistes en Syrie, les chrétiens se sentent de plus en plus menacés. À Homs, cette communauté a été contrainte à l'exode. Elle est pilonnée par l'artillerie rebelle dans le quartier de Jarmana dans la banlieue de Damas. Ils ont subi une offensive dans leur fief de Maaloula, au nord-est de la capitale, et leurs églises ont été saccagées à Raqqa. Autant de développements récents qui ont poussé des chrétiens à prendre les armes pour défendre leurs villes et leurs villages.
Les volontaires chrétiens se battent principalement dans les rangs des Comités de défense
nationale formés et armés par le régime syrien. Une de ces unités, celle des «lions de la vallée», est majoritairement composée de chrétiens et dirigée par un commandant chrétien. Jean (pseudonyme) est l'un des officiers de cette unité qui opère à Wadi al-Nasara (vallée des chrétiens) dans la région de Homs.
Jean (pseudonyme), chef chrétien d'une unité de défense nationale composée majoritairement de combattants chrétiens, offre son témoignage à France 24.
«Avant la guerre je travaillais dans le tourisme, comme beaucoup de gens de la région. Mes préoccupations se limitaient à ma famille et au travail associatif de mon église.
Sans aucune expérience militaire, j'ai été parmi les premiers à rejoindre les comités populaires, avant même qu'ils ne deviennent les comités de défense nationale. Car dès le début je savais que les choses allaient prendre cette tournure. Je me suis personnellement battu à Tal-Kalakh et à l'aéroport de Menagh où j'ai perdu un de mes cousins.
J'ai essayé d'encourager les hommes de mon village et des villages avoisinants à faire de même. Mais les habitants n'étaient pas très réceptifs, ils ne se sentaient pas concernés par les évènements. Pourtant, les incursions de groupes djihadistes libanais et palestiniens venus prêter main forte aux rebelles locaux se répétaient à la frontière.
Les kidnappings et les attaques contre les civils se multipliaient de semaines en semaines. Tous
les habitants de la région, chrétiens comme musulmans, ont bien vu que des criminels profitaient du chaos ambiant pour piller et kidnapper des innocents. Cette prolifération d'activités criminelles a semé la zizanie entre les chrétiens et les musulmans sunnites et a fini par pousser beaucoup de nos jeunes à rejoindre les rangs des comités de défense nationale.
Le champ d'action de mon unité s'étend sur 42 villages, dont 33 villages chrétiens. Nos hommes sont tous des habitants de la région, ils sont entraînés et équipés par les forces armées syriennes. Tous les volontaires et leurs familles ont les mêmes avantages que n'importe quel militaire syrien. Mon unité travaille en étroite collaboration avec l'état-major syrien duquel on reçoit nos ordres quotidiennement.
Je suis chrétien et la majorité de mes hommes sont chrétiens, mais je ne suis pas un chef de milice chrétienne. Parmi mes hommes il y a des alaouites et des sunnites aussi. Par exemple les hommes en charge de l'artillerie sont tous des sunnites du village de Hosn.
Plusieurs groupes rebelles sont actifs dans notre région. L'armée syrienne libre ; Jound al-Cham, un groupe de djihadistes venus des camps palestiniens du Liban ; et puis le Front al-Nosra [proche d'Al-Qaïda]. Comme il y a plusieurs interlocuteurs, nous ne parvenons pas à négocier des trêves durables. Les combats sont donc de plus en plus fréquents, de jour comme de nuit.»
Aujourd'hui les chrétiens arabes et arméniens (1 million d'individus) constituent 4,6% de la population syrienne.
Source : France 24 et rédaction

Jean (pseudonyme), chef chrétien d'une unité de défense nationale composée majoritairement de combattants chrétiens, offre son témoignage à France 24.
«Avant la guerre je travaillais dans le tourisme, comme beaucoup de gens de la région. Mes préoccupations se limitaient à ma famille et au travail associatif de mon église.
Sans aucune expérience militaire, j'ai été parmi les premiers à rejoindre les comités populaires, avant même qu'ils ne deviennent les comités de défense nationale. Car dès le début je savais que les choses allaient prendre cette tournure. Je me suis personnellement battu à Tal-Kalakh et à l'aéroport de Menagh où j'ai perdu un de mes cousins.
J'ai essayé d'encourager les hommes de mon village et des villages avoisinants à faire de même. Mais les habitants n'étaient pas très réceptifs, ils ne se sentaient pas concernés par les évènements. Pourtant, les incursions de groupes djihadistes libanais et palestiniens venus prêter main forte aux rebelles locaux se répétaient à la frontière.
Les kidnappings et les attaques contre les civils se multipliaient de semaines en semaines. Tous

Le champ d'action de mon unité s'étend sur 42 villages, dont 33 villages chrétiens. Nos hommes sont tous des habitants de la région, ils sont entraînés et équipés par les forces armées syriennes. Tous les volontaires et leurs familles ont les mêmes avantages que n'importe quel militaire syrien. Mon unité travaille en étroite collaboration avec l'état-major syrien duquel on reçoit nos ordres quotidiennement.
Je suis chrétien et la majorité de mes hommes sont chrétiens, mais je ne suis pas un chef de milice chrétienne. Parmi mes hommes il y a des alaouites et des sunnites aussi. Par exemple les hommes en charge de l'artillerie sont tous des sunnites du village de Hosn.
Plusieurs groupes rebelles sont actifs dans notre région. L'armée syrienne libre ; Jound al-Cham, un groupe de djihadistes venus des camps palestiniens du Liban ; et puis le Front al-Nosra [proche d'Al-Qaïda]. Comme il y a plusieurs interlocuteurs, nous ne parvenons pas à négocier des trêves durables. Les combats sont donc de plus en plus fréquents, de jour comme de nuit.»
Aujourd'hui les chrétiens arabes et arméniens (1 million d'individus) constituent 4,6% de la population syrienne.
Source : France 24 et rédaction
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