Rapt de deux pilotes: des «efforts exceptionnels» pour les libérer

Les autorités libanaises fournissent des «efforts exceptionnels» pour obtenir la libération de deux pilotes turcs enlevés près de l'aéroport de Beyrouth, a déclaré samedi le ministre démissionnaire de l'Intérieur, Marwan Charbel, au lendemain de ce rapt.
«Nous protégerons les Turcs au Liban ainsi que tous les visiteurs et tous les Libanais», a promis M. Charbel à l'issue de sa rencontre avec l'ambassadeur de Turquie à Beyrouth, Inan Ozyildiz.
Assurant que «les services de sécurité ne ménagent aucun effort», le ministre a indiqué que «l'enquête se poursuivra et que les otages reviendront dès qu'ils seront localisés».
«Le Liban refuse l'enlèvement et l’État fait tout son possible pour leur libération», a poursuivi M. Charbel.
L'ambassadeur turc, lui, n'a pas fait de déclarations. Dans des propos à la télévision turque, vendredi, il avait affirmé que «l'affaire était suivie de près» et qu'il travaillait avec «les parties libanaises pour la libération des deux pilotes».
Les Turcs appelés à quitter le Liban
Vendredi, Ankara avait appelé ses ressortissants à quitter le Liban.
«Au vu de la situation actuelle, il conviendra pour nos concitoyens d'éviter, sauf impératif vital, tout voyage au Liban», avait déclaré le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué diffusé sur son site Internet.
«Il est conseillé à nos concitoyens se trouvant encore au Liban de rentrer en Turquie s'ils le peuvent, ou s'ils doivent rester de prendre toutes les mesures pour leur sécurité personnelle et d'être vigilants», ajoute le document.
Des hommes armés ont enlevé vendredi à Beyrouth deux pilotes de la Turkish Airlines afin qu'Ankara, qui soutient les rebelles syriens, contraigne ces derniers à relâcher neuf otages libanais qu'ils détiennent depuis mai 2012. Ces derniers étaient du retour d'un pèlerinage pour la tombe de l'imam Ali al-Rida -un imam descendant du Prophète Mohammad (S)- en Iran lorsqu’ils avaient été kidnappés dans le nord de la Syrie.
En Turquie, les deux hommes enlevés ont été identifiés comme étant le pilote Murat Aktumer et son co-pilote Murat Agca.
«Les pèlerins de l’imam Rida» revendique le rapt
Vendredi après-midi, un groupuscule se faisant appeler «Les pèlerins de l'imam Rida» avait revendiqué l'enlèvement.
Dans un message diffusé par la chaîne de télévision al-Jadeed, les ravisseurs demandent aux autorités turques la libération des pèlerins contre celle des pilotes.
«Nous annonçons que le capitaine et son co-pilote sont nos invités jusqu'à la libération de nos frères, qui après avoir visité les lieux saints ont été kidnappés à Aazaz. La Turquie est directement responsable de la liberté» des otages libanais, avait affirmé le groupe.
Ce n'est pas la première fois que le groupuscule de l'imam Rida fait parler de lui. En août 2011, il avait détenu pendant plusieurs jours un ressortissant turc qui était en visite au Liban.
«Les Turcs jouent avec nos nerfs»
Plus tôt vendredi, cheikh Abbas Zogheib, chargé par le Conseil supérieur chiite de suivre l'affaire des pèlerins enlevés en Syrie, avait démenti toute implication dans l'enlèvement des pilotes de Turkish Airlines.
Mais, «nous encourageons un tel acte car cela fait plus d'un an que nos proches sont enlevés et les Turcs continuent de jouer sur nos nerfs», a-t-il ajouté.
Et de souligner: «Nous condamnons tout enlèvement, mais si la capture du pilote et du copilote vise à faire pression sur la Turquie pour accélérer la libération de nos proches, alors nous la soutenons».
Les ravisseurs sont revenus sur leurs engagements
Le 19 juillet, Damas a accepté de libérer 43 femmes qui étaient détenues dans les prisons syriennes, dans le cadre des tractations du directeur général de la Sûreté générale libanaise, le général Abbas Ibrahim. Le noms de ces femmes figuraient sur une liste qui avait été précédemment remise par la Turquie aux autorités libanaises et le Liban attendait en échange de cette démarche la libération des neuf pèlerins enlevés à Aazaz.
Mais d'après une source gouvernementale libanaise, alors que l'accord prévoyait que tous les captifs libanais seraient libérés, pour la fête de l'Aïd el-Fitr, qui marque la fin du mois béni du ramadan, les ravisseurs sont revenus sur leurs engagements, ne comptant libérer que deux otages libanais contre 134 femmes relâchées par le gouvernement syrien.
Source: agences et rédaction
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