Turquie: les avocats d’Öcalan réclament qu’il soit rejugé

Les avocats du chef rebelle kurde emprisonné Abdullah Öcalan ont déposé vendredi un recours devant un tribunal d'Ankara réclamant que leur client soit rejugé, en vertu de nouvelles dispositions légales, a affirmé samedi l'un d'eux.
La requête a été présentée à la 11e chambre criminelle d'Ankara après l'entrée en vigueur d'une série de réformes du droit pénal adoptées en avril, a indiqué Me Rezan Sarica.
«Ces réformes ouvrent la voie à un nouveau jugement pour tous les condamnés qui n'ont pas eu la possibilité d'être rejugés en vertu du droit ancien», a précisé l'avocat.
«Nous avons aussi demandé que l'exécution de la peine soit interrompue», a-t-il ajouté, reconnaissant toutefois que les nouvelles normes n'ouvraient pas un droit automatique à la libération des condamnés concernés.
Abdullah Öcalan, 64 ans, chef des rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, qu'il a fondé), a été capturé le 15 février 1999 au Kenya au cours d'une opération réalisée par les services secrets turcs.
Il a été condamné à mort en avril 1999 en tant que dirigeant d'une «organisation terroriste», mais sa peine a été commuée en réclusion à vie en 2002 après l'abolition de la peine capitale.
Le chef rebelle purge depuis sa peine sur l'île-prison d'Imrali (nord-ouest).
Abdullah Öcalan est depuis la fin 2012 en négociations avec les autorités turques pour mettre fin au conflit kurde, qui a fait, selon l'armée, plus de 45.000 morts depuis le début, en 1984, de l'insurrection dirigée par le PKK.
Dans le cadre de ces pourparlers, les rebelles ont commencé à se retirer le mois dernier vers leurs bases du nord de l'Irak. Ils attendent désormais des gestes du gouvernement en faveur de la minorité kurde.
Les Kurdes revendiquent notamment le droit à l'enseignement en langue kurde, ainsi qu'une forme d'autonomie régionale dans le sud-est anatolien, où ils sont majoritaires.
Le PKK a par ailleurs réclamé mi-mai de meilleures conditions de détention pour leur chef, en particulier la possibilité pour lui de communiquer plus facilement avec l'extérieur et l'autorisation d'une visite médicale indépendante.
Dans un message lu dimanche par un député qui venait de lui rendre visite, M. Öcalan a pour sa part demandé l'autorisation de donner une conférence de presse, une requête immédiatement rejetée par Ankara.
Me Sarica a souligné que la requête déposée vendredi était «d'ordre purement juridique, sans liens avec le processus de paix».
Source: agences et rédaction
Comments

