noscript

Please Wait...

Espagne: tragédie ferroviaire à Saint-Jacques de Compostelle, 77 morts

Espagne: tragédie ferroviaire à Saint-Jacques de Compostelle, 77 morts
folder_openEurope access_time depuis 12 années
starAJOUTER AUX FAVORIS

Au moins 77 personnes sont mortes quand un train a déraillé mercredi à Saint-Jacques de Compostelle, dans le nord-ouest de l'Espagne, une tragédie qui pourrait être due à une vitesse excessive.Espagne: tragédie ferroviaire à Saint-Jacques de Compostelle, 77 morts

L'accident, l'une des plus graves tragédies ferroviaires de l'histoire de l'Espagne, s'est produit à 20h42 (18h42 GMT) sur un tronçon de voie à grande vitesse, dans un virage très prononcé à environ quatre kilomètres de la gare de Saint-Jacques de Compostelle, la ville de pèlerinage mondialement célèbre. Plusieurs wagons sont sortis de la voie, s'empilant les uns sur les autres.

Sur les 222 personnes à bord du train, 77 ont été tuées, a annoncé dans la nuit le tribunal régional de Galice, précisant que ce bilan était toujours provisoire. 143 personnes ont été blessées.

Un désastre

Plusieurs témoins ont raconté avoir entendu le bruit sourd d'une explosion. «J'étais chez moi et j'ai entendu comme un coup de tonnerre, très fort, j'ai vu beaucoup de fumée», témoignait une femme de 62 ans qui vit à quelques mètres du lieu de l'accident, assise dans son jardin d'où elleEspagne: tragédie ferroviaire à Saint-Jacques de Compostelle, 77 morts
regarde une grue géante se préparant à soulever les wagons désarticulés. «C'était un désastre. Les gens criaient. Tout le monde est parti chercher des couvertures et des serviettes pour aider les blessés. Personne n'avait jamais vu cela ici».

Quatre wagons étaient renversés sur la voie, dont l'un au moins complètement déchiqueté, empilé sur un autre, de la fumée et des flammes se dégageant du convoi. Un autre a été projeté en l'air, jusque sur un terre-plein au-dessus de la voie. Plusieurs cadavres gisaient sur les voies, recouverts de couvertures.

«Il semble que dans un virage le train ait commencé à se retourner, nous avons fait beaucoup de tonneaux et plusieurs wagons se sont empilés les uns sur les autres», a raconté un passager, cité par la radio Cadena Ser.

Vitesse excessive

Alors que les causes de l'accident n'étaient pas officiellement connues, la presse montrait duEspagne: tragédie ferroviaire à Saint-Jacques de Compostelle, 77 morts
doigt une vitesse excessive sur un tronçon, empruntant un virage situé en zone urbaine, limité à 80 kilomètres/heure.

«Grande vitesse mortelle», titrait le journal El Mundo, selon lequel le convoi était engagé à 220 kilomètres/heure dans cette courbe délicate, le virage de A Grandeira. «L'excès de vitesse est une des hypothèses qui prédomine», écrivait le journal. Selon El Pais, le train circulait à 180 km/h en abordant le virage.

Le train venant de Madrid se dirigeait vers El Ferrol, sur la côte atlantique, et circulait à cet endroit sur un tronçon de la voie à grande vitesse galicienne, mise en service en décembre 2011, reliant la ville d'Ourense à Saint-Jacques puis La Corogne. Il transportait 218 passagers et 4 employés de la compagnie de chemin de fer, la Renfe.

Enquête en cours

«Une enquête est en cours et nous devons attendre» pour connaître les causes de l'accident, a déclaré un porte-parole de la Renfe. «Nous connaîtrons sous peu la vitesse quand nous analyserons les boîtes noires du train».

Très vite, de longs convois d'ambulances, gyrophares allumés, se sont formés, dans une courseEspagne: tragédie ferroviaire à Saint-Jacques de Compostelle, 77 morts
contre la montre pour évacuer les blessés. La nuit venue, toutes les routes environnantes étaient envahies par un ballet d'ambulances, sirènes hurlantes, tandis que sur les voies, les secouristes casqués, vêtus de gilets jaunes, armés de pics, tentaient de se frayer un chemin dans les tôles froissées.

Un bâtiment municipal a été mis à disposition des familles, qui pouvaient y recevoir les conseils de psychologues et des informations. Les autorités locales ont lancé un appel aux dons du sang.

Le centre d'aide aux familles «s'est rempli dès le premier instant, et les gens continuent à arriver», a raconté dans la nuit un porte-parole.

Solidarité avec les victimes

Le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, natif de Saint-Jacques de Compostelle, est attendu jeudi matin sur place. «Je souhaite exprimer mon affection et ma solidarité avec les victimes du terrible accident de train de Saint-Jacques», a-t-il lancé dans un message sur Twitter.

Dans ce contexte, le Congrès, le Sénat et les principaux partis politiques espagnols observerontEspagne: tragédie ferroviaire à Saint-Jacques de Compostelle, 77 morts
une minute de silence jeudi à midi en hommage aux victimes. Sept jours de deuil seront observés en Galice.

La Maison royale d'Espagne a également annoncé que le roi Juan Carlos et le prince héritier Felipe suspendaient toutes leurs activités en signe de deuil.

Depuis Rio de Janeiro, le pape François a invité à prier pour les victimes et leurs familles.

Cette catastrophe ferroviaire est l'une des plus graves jamais survenues en Espagne. En 1944, une collision entre un train qui se rendait lui aussi de Madrid en Galice et une locomotive avait fait des centaines de morts. En 1972, 77 personnes avaient été tuées dans le déraillement d'un train reliant Cadix à Séville, en Andalousie.

Cette catastrophe intervient quelques jours après le déraillement d'un train en banlieue parisienne. Un déraillement qui a fait six morts et a été causé par une pièce d'acier qui reliait deux rails et s'est détachée.

Elle intervient également après un autre drame ferroviaire au Canada. Début juillet, une cinquantaine de personnes ont été tuées dans l'explosion et l'incendie d'un convoi pétrolier à Lac-Mégantic, au Québec.

Source: agences et rédaction

Comments

//