Guerre à Gaza: La Commission européenne va suspendre son soutien à «Israël»

Par AlAhed avec AFP
 

Sous pression de plusieurs pays européens, la Commission européenne a annoncé ce mercredi une suspension de l'aide financière bilatérale à «Israël». 
«Nous arrêterons tous les paiements dans ces domaines», a déclaré la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, dans son discours annuel sur l'état de l'Union devant le Parlement européen de Strasbourg.
Elle a précisé que la coopération de Bruxelles «avec la société civile israélienne ou Yad Vashem», le «mémorial de la Shoah» à al-Qods occupée (Jérusalem), ne serait pas affectée. 
«Ce qui se passe à Gaza est inacceptable. La famine provoquée par l'homme ne doit jamais être une arme de guerre. Pour le bien des enfants, pour le bien de l'humanité, cela doit cesser», a-t-elle expliqué. 
De nombreux eurodéputés de gauche sont venus dans l'hémicycle de Strasbourg habillés de rouge pour dénoncer la guerre à Gaza et l'inaction européenne.
«Nous ne pouvons pas nous permettre d'être paralysés»
Ursula von der Leyen va faire «deux propositions supplémentaires» au Conseil européen, qui regroupe les vingt-sept Etats membres. 
La première sera de sanctionner les «ministres extrémistes israéliens» du «gouvernement» Netanyahou et les «colons violents» en Cisjordanie occupée, une mesure déjà prise individuellement par plusieurs pays.
«Nous allons aussi proposer la suspension partielle de l'accord d'association sur les questions commerciales» signé avec «Israël». 
«Je suis consciente qu'il sera difficile de trouver des majorités» au sein du Conseil sur ce point, a-t-elle reconnu.
«Les propos tenus ce matin par la présidente de la Commission européenne sont regrettables (...) Une fois de plus, l'Europe envoie un mauvais message, qui renforce le Hamas» et ses alliés au Moyen-Orient, a réagi le «ministre israélien des Affaires étrangères», Gideon Saar, sur X.
La règle de l'unanimité
La Commission avait déjà proposé de suspendre l'accès de l'entité sioniste aux financements de son programme de recherche Horizon. Mais cette initiative «est coincée sans majorité» pour la voter parmi les Vingt-Sept. 
«Nous ne pouvons pas nous permettre d'être paralysés», et la Commission fera aujourd'hui ce qu'elle peut faire par elle-même, a-t-elle argumenté.
Ursula von der Leyen a d'ailleurs appelé l'Union européenne à abandonner la règle de l'unanimité des 27 Etats membres dans des domaines comme la politique étrangère, pour accélérer la prise de décisions: «Le moment est venu de nous libérer du carcan de l'unanimité!», a-t-elle lancé.
Un nouveau prêt pour l'Ukraine
Pour aider l'Ukraine, Ursula von der Leyen a annoncé un nouveau «prêt de réparation» à Kiev, d'un montant qui n'a pas été précisé. 
Il sera financé par les intérêts des actifs russes gelés en Europe, mais sans toucher à ces actifs eux-mêmes. 
«Cette guerre est celle de la Russie. C'est donc à la Russie de payer», a-t-elle ajouté. «L'Ukraine ne remboursera ce que prêt qu'une fois que la Russie aura payé les dommages de guerre».
Elle a annoncé la tenue prochaine d'un «sommet de la coalition internationale pour le retour des enfants ukrainiens», dénonçant les «dizaines de milliers» de mineurs ukrainiens déplacés ou enlevés par les forces russes, «dont le sort est inconnu», selon elle.