Liban: Assir attaque l’armée, au moins 12 soldats martyrs

Des accrochages violents opposaient toujours lundi matin l’armée libanaise à des partisans du cheikh salafiste Ahmad el-Assir à Abra, dans la banlieue est de Saïda, la grande ville du Liban-Sud.

Au moins 15 soldats sont tombés en martyre et plus de 100 autres blessés dans les affrontements qui ont débuté dimanche et se sont poursuivis, de façon sporadique, durant toute la nuit, ont rapporté les médias citant des sources militaires. Un précédent bilan faisait état de 12 martyrs et plus de 50 blessés.

Il s'agit des pertes les plus lourdes, en moins de 24 heures, pour l'armée libanaise, depuis la guerre du camp de réfugiés palestiniens de Nahr el-Bared (Liban-Nord), en 2007, l'opposant aux extrémistes de Fatah el-Islam.

Depuis dimanche, les heurts ont été marqués par l’usage d’armes lourdes, de mitrailleuses et de roquettes, les tirs étant audibles jusqu’à la ville de Saïda, située à moins de dix kilomètres d’Abra.

Des civils pris pour cible

Des miliciens en armes et des francs-tireurs ont pris position lundi sur des immeubles de Saïda, ont également rapporté plusieurs médias, alors que des tirs nourris en direction des positions militaires étaient rapportés. Des miliciens encagoulés auraient en outre bloqué la route maritime de Saïda.

Selon les chaines télévisées locales, plusieurs véhicules civils ont en outre été la cible de tirs de francs-tireurs dans la capitale du Liban-Sud. Aucun bilan sur d’éventuelles victimes n’était disponible dans l’immédiat.

Dans ce contexte, nombre d'habitants de Saïda ont décidé de fuir la ville lundi. Des bouchons énormes se sont formés à la sortie de la ville, alors que Saïda était quasi-paralysée, les commerces et les administrations restant fermés.

Des combattants étrangers avec el-Assir

Selon des informations médiatiques, l’armée encerclait totalement dimanche soir la mosquée Bilal ben Rabah où seraient retranchés les partisans du cheikh radical.

«Des soldats libanais ont réussi lundi à pénétrer dans la cour de la mosquée», affirment lundi matin les médias.

Des informations ont été rapportées par certains médias, faisant état de la fuite de cheikh el-Assir et de certains de ses partisans, notamment le chanteur Fadl Chaker. Un bilan de plusieurs dizaines de morts et de blessés dans les rangs des miliciens du cheikh salafiste a en outre été établi lundi matin par certains médias. D’autres informations non confirmées ont fait état de deux morts, le frère de cheikh el-Assir et un membre de sa garde.

Par ailleurs, selon le site libanais Ennashra, el-Assir aurait été grièvement blessé lors d’affrontements avec l’armée libanaise.

D’après des témoins sur place, un grand nombre des partisans d’Assir sont des étrangers, de différentes nationalités arabes, notamment des Syriens et des Palestiniens, qui «ont été dépêchés depuis plusieurs mois pour préparer à cette offensive contre l’armée libanaise», selon nombreuses sources sécuritaires et médiatiques.

Les partisans d’Assir attaquent l’armée

Soutenu par le courant du «Futur», le cheikh extrémiste Assir prenait la mosquée Bilal ben Rabah comme estrade pour semer la discorde dans la région, terrifier les habitants d’Abra et ses environnements et mobiliser ses partisans contre l’institution militaire.

Les violences ont commencé dimanche vers 14h20 par des échanges de tirs à un barrage de l’armée à Abra, où des partisans d’Assir ont ouvert le feu sur des militaires.

«Deux officiers et un soldat ont été tués, et plusieurs autres ont été blessés, tandis que plusieurs véhicules militaires ont été endommagés», a indiqué ensuite l'armée dans un communiqué.

Le communiqué de Yarzé ajoute que c’est «sans raison» qu’«un groupe loyal au cheikh el-Assir a attaqué le barrage de l’armée».

Dans des communiqués suivants, l’institution militaire a fait état de 12 martyrs jusqu’à présent.

Une source de sécurité, citée par la chaîne al-Jadeed, a indiqué que l’armée ne mettrait pas un terme à ses opérations avant l’arrestation d’Ahmad el-Assir.

Source: agences et rédaction