Casus belli d’«Israël» à Rohani!

«Israël» haït Rohani! C’est le moins qu'on puisse dire à lire et à entendre les propos de la classe dirigeante sioniste depuis samedi dernier, jour où «l'enturbanné de 64 ans» a été élu avec 50.58% des voix à la tête de l'exécutif iranien!
L’ex négociateur en chef iranien a su dès les premières heures de son élection s'attirer la confiance internationale à l'heure où l'Iran est frappé de sanctions sans précédent. Des Etats-Unis à l'Europe en passant par les voisins arabes de l'Iran, tous les dirigeants ont salué son élection et souhaité une promotion des liens communs.

« Israël », lui, n'a pas cessé de broyer du noir : cela fait longtemps que la fameuse phrase attribuée à Ahmadinejad, celle de la «la nécessité de rayer Israël de la carte» a servi Tel-Aviv dans ses dessins anti-iraniens. Le palme de l'animosité anti Rohani revient à Netanyahu, l'homme qui a fait des frappes contre les sites nucléaires iraniens, le plus grand projet de toute son existence.
Dimanche matin, au Conseil des ministres, il a mis en garde la communauté internationale contre ce qu'il a qualifié de «stratagème iranien»: «ne vous laissez pas floué par Rohani. Il est initiateur de la doctrine dite "enrichissement/négociation" .... Dans son livre, Rohani dit clairement vouloir calmer les craintes de l'Occident puis poursuivre lentement mais sûrement le programme nucléaire militaire iranien. Nous ne pouvons pas permettre à l'Iran de poursuivre son jeu. Nous ne pouvons pas permettre à ce pays de dialoguer éternellement. Téhéran doit se soumettre au Conseil de sécurité», a dit Bibi, premier ministre d'un régime qui n'a cessé depuis sa naissance de mépriser les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU. Mais Netanyahu n'est pas le seul responsable sioniste à avoir le moral à zéro depuis l'élection de Rohani. Lieberman, l'ex gourou de la diplomatie israélienne, ne partage pas lui non plus «l'optimisme débordant» de l'Occident après l'élection de Rohani : «il n'est pas un modéré. Il a une personnalité plus compliquée que celle de son prédécesseur», dit Lieberman, passé, comme chacun le sait, maître dans l'art de modération. La sortie la plus marrante reste toutefois celle du ministre des affaires stratégique Youval Steinitz qui précise: «depuis l'élection de Rohani, nous n'avons rien vu de concret se produire». Et signalons que la phrase a été formulée trois jours après la victoire de l'intéressé à la présidentielle! «Rohani ne compte pas changer la politique nucléaire de l'Iran» a-t-il poursuivi.
Mais la classe dirigeante n'agit pas indépendamment de la presse sioniste. Celle-ci met en cause et de concert avec le gouvernement, la présidence Rohani. Le Jérusalem Post voit à travers cette présidence «un facteur de nuisance pour les intérêts d'Israël». «Times of Israël» propose au monde d'entier «de se détromper», de ne pas se laisser berner par les beaux propos de Rohani lors de son premier point de presse, car un examen plus approfondi de son bilan de négociateur nucléaire donne de lui une image plutôt ternie et écornée. « Rohani utilise le langage soft comme une tactique pour faire avancer la cause nucléaire iranienne», dit de son côté Rif Maghen, chercheur des questions iraniennes à l'institut d'études stratégiques Beguin-Sadat. Les Israéliens ont donc mobilisé tous leurs moyens pour empêcher un dégel des relations entre l'Iran et l’Occident. L’israélien d'origine iranienne, Maer Javedanfar a le mot juste: «Après la victoire inattendue de M Hassan Rohani, Israël est sur la défensive». Et pourtant «l'enturbanné» n'a rien d'un guerrier.
Source : french.irib.ir
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