Gaza: Des réservistes de l’armée «israélienne» s’opposent à une nouvelle offensive

Par AlAhed avec sites web

«Israël» intensifie ses préparatifs militaires. L’armée «israélienne» a annoncé, dans un communiqué publié mardi 2 septembre se préparer «sur le plan logistique et opérationnel à des opérations de combat étendues et à la mobilisation massive de réservistes».

60 000 réservistes vont recevoir leur ordre de mobilisation et rejoindre 70 000 autres soldats déjà engagés pour occuper la ville de Gaza. L'offensive à venir vise à en prendre le contrôle total. Ce nouvel enrôlement de réservistes est le signe que l'armée «israélienne» se met en ordre de bataille.

L’immense majorité de ces réservistes n’ira pas à Gaza. Ces soldats remplaceront dans les prochaines semaines des conscrits, positionnés dans des zones moins dangereuses comme la Cisjordanie occupée, la Syrie et le Liban, et ce sont donc les appelés, ceux qui font leur service militaire qui partiront, eux se battre, dans l’enclave palestinienne.
L’état-major préfère donc aller au combat avec des jeunes recrues, tout juste majeures et qui n’ont de toute façon pas le choix, plutôt qu’avec des réservistes, plus âgés, plus critiques aussi et qui pour certains, vont abandonner pour la cinquième fois, en moins deux ans, leur famille et leur travail.

Cette montée en puissance de l’armée israélienne ne sera sans doute pas suffisante pour occuper la ville, car sur le terrain, l’armée patine. Les combats font rage dans le quartier de Zeitoun, près du centre de la ville de Gaza. C’est la septième fois que l’armée «israélienne» revient dans cette zone sans pour autant réussir à en chasser, les combattants du Hamas. La bataille de la ville Gaza serait, elle, la deuxième dans le grand centre urbain du Nord. La première fois, c’était à la fin de l’année 2023. 122 soldats sont morts pendant cette offensive.

«J'ai vu des copains exploser en mille morceaux»

Ces soldats se préparent à vivre des affrontements au corps-à-corps et des embuscades sur un terrain piégeux cependant qu'un malaise enfle dans l’entité «israélienne» avec de plus en plus de gueules cassées, de soldats blessés et traumatisés.

Un soldat d’active (réserviste) a décidé de prendre la parole sans consulter la censure de l’armée «israélienne». Il s'est rendu avec quelques autres devant la «Knesset», le «Parlement israélien», où quelques soldats se sont réunis pour réclamer une meilleure prise en compte de leur situation

«J'ai participé à beaucoup de combats. J'ai vu des copains exploser en 1 000 morceaux. Certains sont morts dans mes bras alors que j'essayais de les réanimer. J'ai entendu leurs derniers mots que j'ai ensuite transmis à leurs parents. Ce sont des moments très difficiles.
J'ai perdu 23 amis, 23 frères. Le journal de prière que vous voyez là, c'est celui d'un de mes camarades morts à Gaza. Je le porte une fois par semaine pour honorer sa mémoire. Chaque soldat que vous voyez ici est un cadavre ambulant. Là, en ce moment, mon corps est avec vous. Je vous parle, mais en réalité, mon esprit est à Gaza. Je me couche en pensant à Gaza. Je me lève en pensant à Gaza. Je vis avec Gaza. 
Je suis pour la paix. J'ai des montées soudaines de violence. Un écran noir descend devant mes yeux. Je ne vois plus rien. Je peux tout casser chez moi. J'écrase des cigarettes sur mes avant-bras, je me scarifie et quand je me réveille, je ne me rappelle de rien.»

Depuis le début de la guerre, plus de 450 soldats sont morts à Gaza et 59 se sont suicidés.