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Au Qatar, la Ligue arabe se saborde

Au Qatar, la Ligue arabe se saborde
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Samer R. Zoughaib

La Ligue arabe a octroyé le siège de la Syrie à une partie de l'opposition syrienne -celle de l'intérieur est tenue à l'écart- et le drapeau syrien a été remplacé par celui des rebelles. "C'est un vol commis par l'émirat du Qatar et par d'autres régimes arabes traîtres", a réagi la presse syrienne. La Ligue arabe n'est plus qu'un instrument aux mains des pétromonarchies.

Sous l'impulsion des pétromonarchies, la Ligue arabe s'est transformée en vulgaire outil diplomatique sous le contrôle d'une poignée de pays dépeuplés, qui s'arrogent le droit de parler au nom de 350 millions d'individus et de décider de leur sort. Espace de rencontre et de coopération entre les Etats arabes pendant des décennies, la Ligue est devenue un endroit où sont affichées les divergences et où est creusé le fossé entre les différents pays membres.   
    
Au Qatar, la Ligue arabe se sabordeLes applaudissements avec lesquels ont été accueillis le chef de la "Coalition syrienne", Moaz al-Khatib et "Premier ministre" nommé par l'opposition, Ghassen Hitto, venant prendre possession du siège de la Syrie à l'invitation de l'émir Hamad Ben Khalifa Al Thani, n'ont pas fait oublier les fissures qui traverse l'opposition. A la veille de ce sommet, M. al-Khatib avait annoncé sa démission, sur laquelle il n'est toujours pas revenu, et l'"Armée syrienne libre" (ASL) a refusé de reconnaitre Hitto. Détenteur de la nationalité américaine, ce dernier est un proche des Frères musulmans. Il a été élu avec une courte majorité face à un candidat soutenu par l'Arabie saoudite.

L'octroi du siège de la Syrie à un groupe de rebelles, minés par les dissensions et manipulés par des puissances étrangères, est un fait sans précédent dans les annales des relations interarabes. Il marque la fin de la Ligue arabe en tant qu'institution rassembleuse, qui servait à produire des compromis qui permettaient aux Arabes de se présenter en rangs soudés -même de façade- devant les instances internationales. Il ouvre une étape d'hégémonie, de divisions et de différends, où des géants, comme l'Egypte, se soumettent à la volonté d'émirats et de royaumes moyenâgeux.

En plus des réserves exprimées par l'Algérie et l'Irak au sujet de l'octroi du siège de la Syrie à l'opposition, et la distanciation du Liban, d'autres pays ne sont pas enthousiastes vis-à-vis de cette mesure, mais n'osent pas affronter la volonté des pays du Golfe... et surtout leur argent. Il s'agit, entre autres, de la Jordanie, du Soudan et d'Oman. Mais les réticences ont été balayées! 

Le siège à l'Onu

La prochaine étape est, selon des sources bien informées, d'essayer d'occuper le siège de la Syrie aux Nations unies. Mais c'est une autre paire de manche avec le blocage assuré de la Russie et de la Chine.

En plus de cette décision, et toujours sous l'égide des pétromonarchies, la Ligue a affirmé "le droit" de chacun de ses Etats membres d'apporter une aide militaire à la rébellion syrienne. Dans cette résolution, les participants au sommet soulignent "le droit de chaque Etat membre d'apporter, selon sa volonté, tous les moyens d'autodéfense, y compris militaire, pour soutenir la résistance du peuple syrien".

Il s'agit en fait d'une résolution de pure forme qui sert à couvrir, avec effet rétroactif, les livraisons d'armes massives aux rebelles, effectuées par les pays du Golfe sous l'égide de la CIA. Le quotidien saoudien Ach Charq Al-Awsat a rapporté dans son édition de mardi que près de 3500 tonnes d'armes ont été acheminées par un pont aérien de 160 avions affrétés par les pétromonarchies, la Jordanie et la Turquie, entre novembre 2012 et janvier 2013.

Se jetant entièrement dans les bras des Américains, l'opposition syrienne a par ailleursAu Qatar, la Ligue arabe se saborde demandé l'extension du bouclier anti-missiles de l'Otan en Turquie au nord syrien. Et malgré cette demande d'intervention militaire à peine voilée, Moaz al-Khatib, salué en tant que "seul représentant des forces révolutionnaires et d'opposition de la Syrie" par le chef de la Ligue Nabil al-Arabi, a défendu "l'indépendance" de l'opposition vis-à-vis des influences extérieures. S'inscrivant parfaitement dans le discours israélo-américain, il a intimé "aux combattant iraniens et ceux du Hezbollah de quitter immédiatement la Syrie". Et après s'être totalement aligné sur les positions de ses mentors et parrains régionaux et internationaux, il a assuré que "l'opposition ne vendra pas son pays"!

A l'ouverture du sommet, l'émir Hamad Ben Khalifa a appelé à "une solution politique en Syrie, à condition qu'elle n'implique pas un retour en arrière", excluant ainsi le maintien du régime Assad.

Et comme pour jeter de la poudre aux yeux, l'émir du Qatar a proposé la création d'un fonds d'un milliard de dollars pour "Jérusalem-Est", proposant de contribuer à hauteur de 250 millions de dollars. Mais il n'a fourni aucune précision sur les attributions de ce fonds, qui ne verra sans doute pas le jour, comme la plupart des autres décisions concernant la Palestine prises par lors de précédents sommets.

Pour sa part, le président de la République, Michel Sleiman, a déclaré que les réfugiés syriens au Liban constituent désormais le quart de la population libanaise. "Le Liban a besoin de l'aide des pays arabes afin d’accueillir un plus grand nombre de réfugiés syriens", a déclaré le chef de l'Etat, qui a appelé à l'organisation d'un sommet qui porte uniquement sur le dossier des réfugiés syriens et la formation d'un comité arabe qui supervise ce dossier.

Source : moqawama.org

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