Arabie: une ONG du Golfe s’élève contre la condamnation d’activistes

Une organisation de défense des droits de l'Homme dans le Golfe s'est élevée contre la condamnation à de lourdes peines de prison de deux militants saoudiens, dans un communiqué publié tard samedi.
«Nous condamnons avec force ce verdict et nous demandons aux autorités saoudiennes de libérer immédiatement (les deux militants) et d'annuler le procès», écrit le Forum pour des
«Nous mettons en garde contre l'instrumentalisation de la justice pour régler des querelles politiques, devenue une politique dans les pays du Golfe ces deux dernières années», ajoute l'ONG.
Selon ce groupe, un tribunal saoudien a prononcé samedi la dissolution, pour «non obtention d'autorisation», de l'Association saoudienne pour les droits civiques et politiques (Acpra) et la saisie de ses avoirs.
La justice a aussi condamné les deux animateurs de l'Acpra pour «avoir dénoncé sur Twitter des violations des droits de l'Homme» dans le royaume wahhabite, contrevenant ainsi à une loi contre la cybercriminalité.
L’organisation appelle «tous les militants, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l’Arabie, à manifester la solidarité avec ces deux activistes».
Elle exhorte également les organisations internationales d’«exercer toute pression nécessaire sur les alliés du régime saoudien, notamment les États-Unis, pour intervenir en vue d’arrêter l'escalade des violations des droits de l'homme».
Le tribunal a confirmé une peine de six ans de prison contre le premier, Abdallah al-Hamed, et y a ajouté une nouvelle peine de cinq ans de détention. Le second, Mohammed Gahtani, a été condamné à dix ans de prison et à une interdiction de voyage de dix ans à sa sortie de prison.
Les deux hommes, qui comparaissaient libres, ont été arrêtés à l'issue du prononcé du verdict.
En juin, M. Gahtani avait expliqué avoir été accusé de «semer la sédition», de «se rebeller contre l'autorité» du roi et de considérer que le pouvoir «instrumentalise la religion».
2772 détenus politiques dans les prisons
Dans le même contexte, un haut-fonctionnaire de la sécurité saoudienne a reconnu que «près
«Les détenus dans les prisons sont au nombre de 2772, dont 2221 Saoudiens et 551 de 41 pays arabes et étrangers», a précisé le général Mansour al-Turki, porte-parole de la sécurité publique du ministère de l'Intérieur, cité par l'agence d'information saoudienne officielle.
L'organe officiel de droits de l'homme a annoncé à l'automne 2011 qu'il y avait «4400 détenus politiques dans les prisons saoudiennes mais d'autres organisations des droits humains ont indiqué qu'il y a au moins 30 mille prisonniers, tandis que les autorités nient l'existence de prisonniers politiques dans leurs prisons».
Entre-temps, les manifestations se poursuivent dans différentes régions du royaume, en protestation contre l'arrestation arbitraire et la torture des femmes détenues dans les centres de détention, appelant à la démission du ministre de l'Intérieur Mohammed ben Nayef.
Source: Divers, édité par: moqawama.org
sociétés civiles dans le Golfe.
de 2772 détenus politiques sont dans les prisons saoudiennes» alors que les «organisations des droits de l'homme confirment qu'il y a au moins 30 mille détenus dans le pays».