Emirats: Un universitaire occidental refoulé pour avoir critiqué le régime de Bahreïn

Un universitaire occidental jugé critique vis-à-vis de la politique de Bahreïn a été refoulé des Emirats arabes unis. En signe de protestation, son institut s'est retiré de la conférence sur "la transition dans le monde arabe".
Kristian Coates Ulrichsen, un universitaire occidental, s'est vu vendredi 22 février interdire l'entrée sur le territoire des Émirats arabes unis, alors qu'il devait s'adresser à une conférence régionale sur Bahreïn. Placée sous le thème "Le nouveau Moyen-Orient : la transition dans le monde arabe", la conférence est co-organisée par l'université américaine de Charjah, membre de la fédération des Émirats, et l'institut de l'universitaire, London School of Economics and Politics (LSE). En conséquence, le LSE s'est retiré de la conférence qui a été finalement annulée.
"Liste noire"
M. Ulrichsen a indiqué samedi sur Twitter qu'il était rentré à Londres après avoir été refoulé des Émirats où on lui a fait savoir que son nom figurait sur "une liste noire". Cette interdiction a suscité sur les réseaux sociaux un débat sur l'annulation par le LSE de sa participation à la conférence, en signe de protestation.
"Bravo LSE pour cette position de principe", a écrit Sarah Leah Whitson, directrice exécutive de Human Rights Watch pour le Moyen-Orient.
L'an dernier, M. Ulrichsen a écrit une étude intitulée "Après le Printemps arabe, changement de pouvoir au Moyen-Orient : une révolution avortée à Bahreïn". Les forces bahreïnies, soutenues par des troupes du Golfe, notamment d'Arabie saoudite, ont maté à la mi-mars 2011 un mois de contestation pacifique dans la petite monarchie.
Crainte d'une contagion de la révolution bahreïnie
Dans une tentative de justifier sa décision, le ministère émirati des Affaires étrangères a estimé "qu'à ce stade extrêmement sensible du dialogue national à Bahreïn, il serait inutile de permettre à des idées non constructives sur la situation à Bahreïn de s'exprimer depuis un autre pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG)".
"Les Émirats soutiennent pleinement les efforts du gouvernement de Bahreïn et des groupes de l'opposition pour régler la situation par le dialogue pacifique", a affirmé le ministère dans un communiqué publié par l'agence officielle Wam. Or, a-t-il poursuivi, "Ulrichsen a constamment exprimé des points de vue mettant en cause la légitimité de la monarchie à Bahreïn".
Cependant, ces justifications ne convainquent personne. Peut-être, les Emirats redoutent une contagion de la révolution bahreïnie.
Source : agences, édité par : moqawama.org
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