Cisjordanie occupée: "Israël" craint une nouvelle intifada
La mort d'un détenu palestinien dans une prison israélienne a fait encore monter la tension en Cisjordanie occupée ce week-end. Les incidents entre Palestiniens et soldats israéliens se sont récemment multipliés au point de faire craindre à l'entité sioniste le début d'une nouvelle intifada.
L'armée d'occupation israélienne a élevé lundi 25 février le niveau de l'état d'alerte de ses troupes déployées en Cisjordanie occupée, par crainte de violents affrontements avec les Palestiniens lors des obsèques du détenu palestinien Arafat Jaradat. Les soldats israéliens ont bouclé Sair, le village natal du détenu décédé, situé à al-Khalil (Hébron) où se seraient tenues les funérailles.
Arafat Jaradat, âgé de 30 ans et père de deux enfants, est décédé samedi dans la prison israélienne de Meggido. Les Palestiniens accusent l'entité sioniste d'avoir torturé à mort le détenu.
Citant le médecin légiste palestinien qui a participé à l'autopsie dimanche, le ministre palestinien des Prisonniers, Issa Qaraqaë, a affirmé que le jeune homme est mort d'actes de "torture". Les résultats préliminaires de l'autopsie "prouvent qu'Israël l'a assassiné", a-t-il déclaré. Le ministre a divulgué des détails de l'expertise, mentionnant des blessures et des contusions sur le dos et à la poitrine, des traces de torture sur le haut de l'épaule gauche ainsi que deux côtes cassées.Le Shin Bet, le service de la sécurité intérieure israélien, qui l'interrogeait pendant sa détention, avait prétendu que le jeune homme a été "victime d'un malaise" et est décédé après le déjeuner.
Environ 3 000 Palestiniens détenus dans les geôles sionistes ont observé une journée de grève de la faim dimanche pour protester contre la mort en détention la veille de Jaradat.
"Israël" craint un débordement
"Alerte aux émeutes", titrait le quotidien "Israël Hayom", considéré comme proche du Premier ministre Benyamin Netanyahou, évoquant des "tensions au sein de la direction des services de sécurité, qui craint des troubles et des heurts dans la foulée de la mort d'un prisonnier palestinien". "Tout l'appareil de sécurité, les services pénitentiaires en particulier, est en état d'alerte renforcée aujourd'hui", affirme pour sa part le quotidien Maariv de dimanche.
Transfert des taxes débloqué pour apaiser les tensions
Devant la poursuite de la mobilisation, Benjamin Netanyahou a exigé de l'Autorité palestinienne (AP) du président Mahmoud Abbas qu'elle maintienne le calme en Cisjordanie occupée, illustrant la crainte d'"Israël" de voir la situation hors de contrôle.
De même, le PM israélien a ordonné le transfert à l'AP des taxes de janvier. "Afin que le
non-paiement des taxes qu'Israël collecte pour les Palestiniens ne serve pas d'excuse à l'Autorité palestinienne pour ne pas calmer la situation, Benyamin Netanyahou a donné des consignes pour le transfert des fonds de janvier", a précisé son bureau.Le transfert des taxes avait été interrompu en décembre, après l'accession de la Palestine au statut d'État observateur à l'ONU. En janvier, "Israël" avait déjà débloqué 100 millions de dollars de taxes douanières et impôts qu'il prélève pour le compte de l'Autorité palestinienne.
La mobilisation se poursuit
Malgré cet appel, des violences ont éclaté dimanche pour la troisième journée consécutive en Cisjordanie occupée.
Selon des sources médicales, trois Palestiniens ont été blessés par balles lors d'une manifestation aux alentours de la prison militaire d'Ofer, près de Ramallah, et l'un d'eux, touché à la poitrine, se trouvait dans un état grave. Des heurts ont eu lieu dans les secteurs d'al Khalil, de Naplouse et de Jénine. Des marches de solidarité ont également eu lieu dans la bande de Gaza.
Pour ajouter à la détérioration du climat, des colons israéliens ont ouvert le feu sur des Palestiniens, blessant trois personnes près de la colonie de "Shilo", dans le nord de la Cisjordanie occupée.
Source : agences, édité par : moqawama.org
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