La Tunisie fait ses adieux à Chokri Belaïd

Des milliers de Tunisiens se sont rassemblés vendredi à Tunis pour les funérailles de Chokri Belaïd, alors que la crise politique s’aggrave et s'étend à tout le pays.
Quelque 3000 personnes étaient rassemblées vers 10H30 (09H30 GMT) vendredi à Djebel
L’immense foule a accompagné le cercueil du domicile familial à la Maison de la culture du quartier où une salle a été aménagée pour exposer la dépouille, couverte de fleurs. Une procession doit traverser le quartier pour rejoindre le cimetière voisin d'El-Jellaz où l'opposant sera mis en terre en début d'après-midi avec les honneurs au carré des martyrs.
«Avec notre sang et notre âme on se sacrifie pour le martyr», scandait la foule ainsi que des slogans accusant Ennahda, le parti au pouvoir, d'être des «assassins», alors que retentissent les youyous des femmes.
Espérer le meilleur
Dans une atmosphère chaotique mais remplie d'émotion, des personnalités de l'opposition tunisienne ont fait le déplacement. Et une des filles du défunt s'est évanouie en pleurs.
«On a perdu un grand héros», a déclaré Beji Caïd Essebsi, un ancien Premier ministre et l'un des leaders de l'opposition.
Mais alors que le pays est plongé dans une crise politique qui s'aggrave et que les violences se sont multipliées ces derniers jours, il a voulu se montrer optimiste: «Il ne faut jamais craindre le pire et toujours espérer le meilleur».
Grève générale dans tout le pays
En raison des obsèques, une grève générale a été décrétée dans le pays par l’Union générale tunisienne du travail (UGTT). Tous les vols au départ et vers la Tunisie ont été annulés
En ville, les rues étaient largement vides, peu de passants et de voitures circulant. Seuls de rares bus étaient visibles mais le tramway de Tunis semblait cependant fonctionner. Les rames, d'ordinaire bondées étaient quasi-désertes dans la matinée. Les supermarchés, les boutiques et les cafés sont restés fermés. Sur l'avenue Habib Bourguiba au cœur de la capitale, les rideaux de fer étaient tirés et les terrasses qui peuplent habituellement les trottoirs n'ont pas été sorties.
Ce scénario se répète dans de nombreuses villes, notamment Sidi Bouzid, berceau de la révolution de 2011, Kasserine (centre-ouest) et Gafsa (centre, bassin minier). Des épiciers ont cependant ouvert, l'UGTT ayant autorisé la vente des produits alimentaires le jour de la grève. À Zarzis, autre point chaud près de la frontière libyenne, les administrations et banques étaient fermées, cependant le marché hebdomadaire fonctionnait.
Les forces de l'ordre déployées dans la capitale
À Tunis, des camions de l'armée ont été déployés sur l'avenue Bourguiba, épicentre des heurts entre policiers et manifestants dans la capitale ces deux derniers jours.
Les militaires viennent renforcer un important dispositif policier, nombre de bus et de fourgons cellulaires étant déployés pour répondre à tout incident.
Source: Agences, édité par: moqawama.org
Jelloud, un quartier de la banlieue sud de Tunis, pour participer aux funérailles prévues en début d'après-midi de l'opposant assassiné, Chokri Belaïd.
vendredi. Les vols intérieurs sont aussi concernés. Une telle paralysie est une première depuis le 14 janvier 2011, le jour de la chute du régime de Zine El Abidine Ben Ali.