Raid israélien en Syrie: Damas détient l’initiative
L’intervention israélienne dans la crise syrienne n’est guère une première. La guerre internationale qui a été lancée contre la Syrie, a visé en premier lieu son rôle de résistance. Mais la surprise était dans la violation israélienne directe de l’espace aérien syrien, qui s’est manifesté par un raid contre une cible syrienne. L’agression israélienne a mélangé les cartes. Un raid contre un centre de recherches scientifiques a suscité plusieurs interrogations, concernant la cible et le timing d’une telle implication ennemie sur la scène syrienne et la nature de la riposte de Damas sur cette ingérence flagrante dans la crise syrienne.
Le membre du bloc parlementaire de la «Fidélité à la Résistance», le député Walid Sukkarieh, écarte la possibilité selon laquelle l’agression visait à provoquer une guerre israélo-syrienne.
Selon ses propos, la confrontation armée n’est pas dans l’intérêt de l’entité ennemie. «Israël a frappé une cible déterminée, à savoir une installation de recherches scientifiques, visant à développer les capacités militaires, car il craint tout développement des armes de ses ennemis. Israël craint que la Syrie ne détienne des missiles sophistiqués, capables de frapper leurs cibles, et qui contournent le bouclier antimissile», a expliqué le député.
Il estime qu’ «Israël» a profité de la crise syrienne interne pour perpétrer son attentat,
mais il écarte la possibilité selon laquelle Benjamin Netanyahu voulait renforcer sa popularité à l’issue des législatives israéliennes.«Le Premier ministre israélien aurait dû lancer son offensive avant les législatives. Il n’est guère dans l’intérêt d’Israël de provoquer une guerre avec la Syrie, mais au contraire. L’ennemi réalise parfaitement que le régime syrien ne chutera pas et qu’il luttera toujours auprès de la Résistance», a ajouté M. Sukkarieh.
Selon M. Sukkarieh, l’agression a reçu le feu vert américain, en dépit du fait qu’une telle opération limitée, ne nécessite pas de concertation avec Washington.
Concernant la riposte syrienne, M.Sukkarieh affirme que la Syrie a toujours l’initiative en main. De ce fait, c’est Damas qui impose la bataille.
«Je ne suis pas en mesure de savoir s’il va y avoir une riposte syrienne à cette agression, mais il n’est pas nécessaire qu’un raid israélien entraine la Syrie dans la guerre. Il revient à Damas d’évaluer la situation et de décider si la guerre servait ses intérêts ou pas», a-t-il précisé.
«En dépit des évènements en cours, la Syrie demeure toujours l’Etat qui soutient la résistance et qui combat l’ennemi sioniste. Cependant il est indéniable qu’Israël profite de la crise syrienne en vue d’affaiblir l’Etat voire de le renverser. En fin de compte, la Syrie reconstruira ses capacités et sortira victorieuse. Le complot ourdi par l’Otan ne réussira guère à mettre fin au rôle de résistance de Damas», a conclu le député Sukkarieh.
La Syrie, dans sa lecture des faits, considère que l’ennemi s’acharne à relever le moral des terroristes sur la scène syrienne; Ces derniers ayant subi d’importantes défaites en face de l’armée arabe syrienne.
L’analyste syrien, Issam Khalil, constate que le raid israélien contre la Syrie, représente une extension d’une série d’agressions permanentes, depuis l’implantation de l’entité sioniste dans la région arabe.
Il affirme que l’entité ennemie tente, par son agression, de relever le moral des terroristes, de ternir l’image de l’Etat et d’entrainer la Syrie dans une riposte militaire, laquelle permet à cette entité d’élargir son offensive contre Damas, en la privant de toute sympathie de la communauté internationale, comme étant la partie qui a commencé la guerre.D’après l’analyste syrien, son pays subirait alors plusieurs agressions : une offensive militaire lancée par le gouvernement Erdogan, au nord, une offensive sioniste, et des attentats terroristes le visant de l’intérieur.
M. Khalil précise qu’ «Israël» a visé une installation de recherches scientifiques, puisqu’il réalise le développement scientifique de la Syrie et les exploits significatifs du service des recherches au sein de l’armée syrienne.
Il ajoute, en outre, que l’agression israélienne est une réaction au recul enregistré par le parti de Netanyahu dans les législatives, ce qui lui permet de renforcer sa popularité et de former un gouvernement fort.
L’analyste souligne que la réaction syrienne à l’agression doit être bien calculée.
«Les autorités syriennes peuvent agir avec sagesse. Elles ne doivent pas être entrainées dans des réactions inadéquates. Cependant, Israël ne jouira pas de l’impunité et la riposte ne sera pas nécessairement déclarée», a-t-il noté.
M. Khalil a enfin critiqué le mutisme arabe à l’égard de l’agression. «Plusieurs régimes arabes avaient souhaité une large offensive israélienne contre la Syrie, contrairement à la position russe, équilibrée, laquelle a condamné l’agression, tout en refusant les ingérences étrangères dans les affaires internes de la Syrie», a-t-il conclu.
Source : Alahednews, traduit par : moqawama.org
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