Le président libanais Michel Sleiman a annoncé mercredi que «le Liban risque de ne plus pouvoir accueillir davantage de réfugiés syriens», mais ses frontières avec la Syrie «resteront ouvertes».

Lors de son discours à la conférence internationale pour les réfugiés syriens au Koweït, le président de la République a tiré la sonnette d'alarme: «Nous espérons que le soutien ne se fera pas uniquement à travers des aides, mais également en répartissant les tâches car le Liban risque de ne plus être capable d'accueillir plus de réfugiés syriens».

Tout en insistant que «nos frontières avec la Syrie resteront ouvertes», M. Sleiman a indiqué: «Nous refusons l'expulsion des réfugiés syriens et palestiniens de notre territoire, mais l'exil des Syriens commence à affecter la société libanaise et la situation sécuritaire du pays. Pour cela, nous demandons l'aide de la communauté internationale et arabe».

«Le Liban fait tout son possible pour aider les réfugiés. Notre gouvernement a approuvé un plan d'aide aux réfugiés syriens d'un montant de 370 millions de dollars (...)», a-t-il encore dit.

Pour le chef d’État libanais, l’accueil des réfugiés est un devoir humanitaire et moral, «dans l'espoir qu’une solution politique à la crise syrienne soit trouvée, et permette aux réfugiés de rentrer chez eux en sécurité et dans la dignité».

Une conférence des donateurs pour la Syrie

Une soixantaine de pays ont participé mercredi à la conférence des donateurs pour la Syrie au Koweït. Des pays ont fait des promesses d'aide d'environ un milliard de dollars, selon un chiffre provisoire communiqué à l'AFP mercredi à la mi-journée, par un haut responsable d'un pays du Golfe.

Le Koweït, l'Arabie saoudite, et les Émirats arabes unis ont annoncé, chacun, une aide de 300 millions de dollars à l'ouverture de la conférence parrainée par l'ONU, qui espère réunir 1,5 milliard de dollars d'ici sa clôture en fin d'après-midi. Bahreïn a pour sa part annoncé une aide de 20 millions USD.

Dans un communiqué de son ministère des Affaires étrangères, l'Allemagne a annoncé donner 10 millions d'euros, et rappelé avoir déjà versé en 2012 environ 103 millions d'euros d'aide. La Commission européenne avait indiqué mardi qu'elle annoncerait au Koweït une aide de 100 millions d'euros, une somme qui s'ajoute aux 100 millions déjà débloqués par Bruxelles pour venir en aide aux Syriens. Mardi, les États-Unis ont également annoncé une aide supplémentaire de 155 millions de dollars en faveur des réfugiés, ce qui porte à 365 millions de dollars l'aide humanitaire américaine aux Syriens. Des organismes de charité, réunis au Koweït à la veille de la conférence, ont promis 182 millions de dollars.

A l'ouverture de la conférence, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a lancé un appel pressant pour recueillir 1,5 milliard de dollars afin de répondre aux besoins humanitaires des civils Syriens affectés par 22 mois de violences. Soulignant que la situation était «catastrophique», il a averti qu'un «plus grand nombre de Syriens mourront» si les fonds demandés n'étaient pas réunis.

L'ONU s'apprête à lancer un programme massif au profit des quatre millions de Syriens qui ont besoin d'une aide d'urgence à l'intérieur du pays. L'aide doit aussi bénéficier aux quelque 700.000 Syriens réfugiés dans les pays voisins, dont le nombre devrait atteindre 1,1 million d'ici juin si le conflit ne cesse pas, selon l'ONU.

Source: Divers, édité par: moqawama.org