Législatives : Nétanyahou, vainqueur en demi-teinte
Plus les chiffres se précisent et plus la victoire de Benjamin Netanyahu dans les législatives israéliennes paraît étriquée. Le Premier ministre de droite devrait se maintenir au pouvoir, mais la contre-performance de sa liste aux élections législatives de mardi devrait le forcer à une alliance avec un nouveau parti centriste, gagnant inattendu du scrutin. Les résultats définitifs ne seront annoncés que dans une semaine.
Le Likoud affaibli
Les derniers résultats des législatives israéliennes confirment la victoire annoncée du Likoud de Nétanyahou, en même temps que son net recul en nombre de sièges. Avec 31 élus seulement, contre 42 dans la précédente assemblée, la liste commune formée par le "Likoud" et "Israël Beitenou" , le parti Israël Beiteinou de l'ex-ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, arrive en tête, mais se trouve bien loin de la victoire écrasante prévue au début de la campagne.
En dépit de sa contre-performance, Benjamin Netanyahu est le mieux placé, en tant que
chef de file de la formation la plus importante, pour être désigné par le président Shimon Peres pour former le prochain gouvernement.Prenant acte de son revers, Netanyahu a d'ailleurs annoncé son intention de constituer le "gouvernement le plus large possible", devant les militants de son parti à "Tel Aviv". Il s'est engagé à s'atteler immédiatement à cette tâche et a pressé Yaïr Lapid, le leader du "Yesh Atid", de le rejoindre afin d'"accomplir de grandes choses pour Israël".
La grande surprise du scrutin est la percée de Yair Lapid, vedette de la télévision récemment entré en politique. Créé il y a quelques mois à peine, son parti "Yesh Atid", pourrait devenir avec 19 sièges le deuxième parti de la Knesset, en même temps qu'un partenaire pour la coalition de Nétanyahou.
Les Travaillistes arriveraient en troisième position avec environ 15 sièges, net progression par rapport à la précédente Knesset, suivis par la liste d'extrême droite "Foyer Juif" de Naftali Bennett, l'autre révélation de la campagne, qui remporterait 11 sièges. "Kadima", le parti fondé par Ariel Sharon, arrivé en tête aux dernières élections de 2009, pourrait en obtenir deux. Meretz, le parti de l'extrême gauche sioniste, double le nombre de ses élus avec 6 sièges au lieu de 3.
Une coalition de compromis entre droite et centre
Le nouveau gouvernement devra faire face au programme nucléaire iranien, aux
pressions pour relancer les négociations avec les Palestiniens, et il devra adopter un plan d'austérité pour juguler le déficit budgétaire. Des sujets sur lesquels Benjamin Netanyahu et Yaïr Lapid n'ont pas tout à fait les mêmes vues. Le premier devra faire des concessions face au second, doté d'une force politique insoupçonnée à l'heure des négociations, souligne le correspondant de France 2 à Jérusalem Charles Enderlin.Selon l'analyste de la radio militaire israélienne, "Bibi" Netanyahu n'aura "pas d'autre choix que de proposer un des trois grands ministères : la Défense, les Affaires étrangères ou les Finances à Yaïr Lapid".
Source : Divers, édité par : moqawama.org