Liban: une "tentative d’assassinat" du ministre Karamé à Tripoli

Le convoi du ministre libanais de la Jeunesse et des Sports, Fayçal Karamé, a été la cible ce vendredi d’une attaque armée à Tripoli, capitale du Liban-Nord, qui a fait cinq blessés parmi ses gardes du corps. Le ministre, qui n'a pas été blessé, a dénoncé une «tentative d’assassinat» visant à déstabiliser la ville.

L’attaque, dont les circonstances n’ont pas encore été éclaircies, s’est produite à «300 mètres de la Place al-Nour, où les familles et les proches des extrémistes libanais tués à Tall Kalakh, en Syrie, observaient un sit-in.

Des témoins affirment avoir entendu des tirs nourris et une explosion, lors du passage du convoi de M. Karamé, membre de la majorité. Un tout-terrains Nissan, appartenant au convoi a pris feu après avoir été atteint de plein fouet par une grenade de type Energa.

Dès l’annonce de la nouvelle, des dizaines de partisans des Karamé se sont dirigés vers la demeure familiale, où l’Armée libanaise a dépêché une patrouille qui a procédé à un vaste déploiement pour prévenir tout incident.

Intervenant sur les médias quelques temps après l’attaque, M. Karamé, fils de l'ancien Premier ministre Omar Karamé, a déclaré qu’il ne pouvait accuser «personne pour l'instant».

«Notre famille a offert un martyr (son oncle, Rachid Karamé, assassiné en 1987 alors qu’il était Premier ministre. Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, avait été reconnu coupable du meurtre) pour le Liban et le fera encore», a-t-il affirmé.

Selon M. Karamé, l’objectif de cette attaque est de «déstabiliser la situation dans le pays, et plus particulièrement la sécurité de la ville de Tripoli».

Et M. Karamé de poursuivre: «Je ne sais pas qui est l’auteur de cette attaque. J’étais dans ma voiture lorsque des tirs ont éclaté de toute part. Puis une grenade Energa a été tirée contre une des voitures du convoi qui a pris feu totalement. Cinq de mes gardes du corps ont été directement touchés. Je ne sais pas si nous pouvons appeler cet incident autre qu’une tentative d’assassinat».

Appelant ses partisans au calme et à la retenue, le ministre a indiqué que «certains veulent plonger le pays dans la guerre civile».
«Il faut préserver la sécurité de Tripoli car nous n’avons d’autres choix que de vivre dans notre ville. On m’a pris pour cible car je représente la voix de la modération et je dis toujours que Tripoli n’appartient pas aux extrémistes», a encore dit M. Karamé.

Le Premier ministre Nagib Mikati, qui a condamné l’attaque, a demandé au ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel, de convoquer une réunion urgente du Comité local de sécurité.

Le président du Parlement Nabih Berry a, pour sa part, affirmé que le crime visait non seulement Faycal Karamé, mais également tout le Liban.

Source: Divers, édité par: moqawama.org