L’équation du gaz entre la stabilité et l’investissement

Une enquête française intitulée «Le gaz et le pétrole : les guerres secrètes», révèle les dessous de la guerre en Libye en mars 2011 et les vérités concernant un plan franco-qatari pour renverser le régime Kadhafi depuis 2009. Ce plan lié à l’existence d’énormes champs gaziers en Lybie, dont les ressources suffisent les besoins européens pour des décennies.

Cette enquête confirme un fait. La mainmise sur les ressources pétrolières était toujours le moteur des conflits colonialistes,  les sources d’énergie étant la base des intérêts économiques et un besoin vital.

De ce fait, où se trouve le pétrole et le gaz, les Etats-Unis et l’occident accourent.

Rares sont les personnes qui savent que le diplomate américain, Frederick Hoff, est chargé du suivi du dossier du tracé des frontières maritimes libano-palestiniennes et de la prospection du pétrole.

«Les visites de Hoff au Liban visaient uniquement à bien exploiter "le secteur en or"», indique le journaliste Nasser Charara.

«La demande de la secrétaire d’Etat américaine à Hoff, pour revenir sur sa démission, était significative. En effet, ce dernier est revenu sur sa démission, notant dans plusieurs entretiens diplomatiques que le gaz du Liban est un centre d’intérêt pour son pays».

Le point de vue de M. Charara converge avec celui du député du parti Baas, Aassem Kanso, qui affirme que les américains s’emploient par tous les moyens, à préserver leurs intérêts et à mettre la main sur les ressources des pays en voie de développement, dont le Liban.

Le député évoque dans ce contexte les visites récurrentes des diplomates américains à Beyrouth, dont celles de Hoff.

Il met en garde contre le plan américano-sioniste,  visant à confisquer les ressources pétrolières du Moyen Orient, lequel renferme les champs de pétrole les plus riches au monde.

Le lancement des opérations d’exploration du pétrole est désormais le souci majeur des

Selon le journaliste Charara, Washington veut accélérer l’achèvement du dossier avant la survenue de développements dramatiques dans la région. En effet, Israël avait dépêché les Etats-Unis pour qu’il puisse entamer la prospection du pétrole.

«Hoff a expliqué aux responsables libanais son point de vue concernant le règlement de la controverse maritime entre le Liban et Israël. Il a proposé d’interdire la prospection dans la zone controversée, tout en lançant les travaux des deux côtés des champs offshore», a indiqué M. Charara.

La stabilité du Liban pour son pétrole

Il semble que l’intérêt porté à la stabilité du Liban soit dû à la nécessité d’assurer le climat propice à l’exploitation des ressources pétrolières.

M. Charara constate que Washington, et à la suite de l’attentat perpétré contre le général Wissam el-Hassan, a déployé de grands efforts pour empêcher la chute du gouvernement Mikati, car une telle chute, affectera le parcours du projet du gaz au Liban.

M. Kanso confirme ce point de vue. Selon ses propos, le dossier du gaz est prioritaire pour Washington durant cette période. «Les Américains  sont soucieux de maintenir la sécurité au Liban, à tout prix, en vue de préserver leurs propres intérêts», a-t-il affirmé.

Le gaz est à l’origine de la guerre contre la Syrie

Le gaz est une des importantes causes, dissimulées, des évènements de la Syrie, puisque la concurrence et la recherche de nouvelles lignes d’acheminement de ce gaz vers l’Europe, pour se substituer au gaz russe, sont à l’origine de l’agression en cours contre la Syrie.

Le député Kanso et le journaliste Charara font état d’une guerre invisible en cours, sous la couverture du conflit syrien.

M. Kanso donne l’exemple de la convoitise des Américains et des Français à l’égard du gaz libyen, affirmant que l’occident et certains pays arabes ont ourdi un plan en vue de s’approprier le gaz de la Syrie. Un plan fermement confronté par le Russie.

M. Charara précise dans le même contexte que le Qatar projette installer des gazoducs pour

En dépit de certaines mesures prises par le Liban pour entamer la prospection de ses champs pétroliers, il est encore en retard parmi ses voisins.

D’après l’expert Rabih Yaghi, le lancement de la prospection du pétrole nécessite d’énormes sommes et plusieurs années.

Il assure que le Liban est riche en ressources pétrolières et gazières, exhortant l’Etat à accélérer le dossier et à l’écarter des complications libanaises internes.

M.Yaghi appelle le ministère de l’Energie à passer à l’acte. Il affirme que l’exploitation des richesses pétrolières,  assurera une autosuffisance pour le Liban et compensera  ses besoins internes, arrivant à l’exportation du gaz et du pétrole  vers les marchés internationaux.

«Israël se prépare  à exporter la première cargaison de pétrole  en mars 2013, alors que le Liban atermoie et se perd dans les détails», a-t-il déploré.

Par conséquent, le dossier du pétrole soulève plusieurs questions, autour de l’attitude de l’Etat à l’égard de ses ressources pétrolières offshore.

Le Liban se soumettra-t-il au jeu visant à cerner les livraisons du gaz russe, en approuvant la prospection du gaz sous  des conditions  secrètes, ou cette exploration aura lieu selon les intérêts nationaux ?

Source: alahednews, traduit par: moqawama.org