Liban: La tension toujours vive, les émeutes se poursuivent

Au Liban, la tension reste toujours vive trois jours après l'assassinat du chef des renseignements de la police, Wissam al-Hassan dans l'explosion d'une voiture piégée dans le quartier d'Achrafieh au cœur de la capitale.

Des tirs nourris, notamment des armes automatiques, ont été entendus à l'aube dans le quartier de Tariq al-Jdidé pendant plus d'une heure. L'armée a empêché les journalistes et les photographes de s'approcher de la zone.

La chaîne locale Al-Jadeed, qui a diffusé des images où l'on entend distinctement des tirs nourris, a fait état d'appels d'habitants pour l'évacuation de blessés, sans plus de détails.

Selon la télévision, il s'agit de tirs impliquant des groupes qui se réclament comme partisans du chef de l'opposition, Saad Hariri, contre "des groupes rivaux".

Parallèlement, les partisans des forces du 14 Mars bloquaient toujours ce matin plusieurs routes.

Des manifestants ont bloqué la route Omar Beyhum-Béchara el-Khoury, dans le secteur ouest de Beyrouth, à l'aide de pneus enflammés. Le rond-point Chatila à la périphérie de la capitale libanaise a également été bloqué par des manifestants à l'aide de pneus en feu.

Le ministre libanais de l'Intérieur Marwan Charbel a assuré que les Forces de Sécurité Intérieure (FSI) font de leur mieux afin de rouvrir toutes les routes.
"J’espère que tout rentrera dans l'ordre aujourd'hui", a-t-il dit.

Calme précaire à Tripoli

A Tripoli, un calme précaire régnait, interrompu par des tirs intermittents. Les affrontements armés entre les quartiers rivaux de Bab el-Tebbaneh (à majorité sunnite et anti régime syrien) et Jabal Mohsen (à majorité alaouite et pro-Assad) se sont poursuivis sans discontinuer, dans la nuit de dimanche à lundi.

Toutes les routes de Tripoli ont été rouvertes sauf l'autoroute Meloula-Beddaoui qui relie la grande ville du Liban-nord à Akkar et à la Syrie et qui est la cible de tirs de la part de francs-tireurs.
De même, les troupes libanaises se sont déployées autour de la maison du Premier ministre Nagib Mikati, apparemment dans le but d'empêcher une éventuelle attaque.

Un député du Parti du Futur, Mouïn Merhabi, a planté deux tentes devant cette bâtisse, avec le soutien de dizaines de partisans, lançant ainsi un mouvement de protestation qui doit selon lui durer jusqu'à la démission de M. Mikati.