Liban: les obsèques du général assassiné se transforment en des violences anti-gouvernementales
Les obsèques dimanche à Beyrouth du général Wissam el-Hassan, et de son chauffeur et garde du corps, l’aspirant chef Ahmad Sahyouni, assassinés vendredi, ont tourné en une émeute anti-gouvernementale. Les forces du 14 mars ont accusé le gouvernement actuel présidé par le Premier ministre Najib Mikati de couvrir ce crime, attisant par leur discours la colère de la foule.
Des milliers de personnes ont manifesté à l'issue de la cérémonie religieuse à la mosquée Amine, au centre de la capitale, à la mémoire du chef des services de renseignements libanais, et de son chauffeur, tués vendredi dans l'explosion d'une voiture piégée à Achrafieh.
Avant les obsèques, la foule a suivi la cérémonie organisée à la direction générale des FSI, grâce à un écran géant, huant l’apparition du Premier ministre, Nagib Mikati. À la place des Martyrs, l’office religieux a été présidé par le mufti de Tripoli, Malek Chaar.
À la fin de la prière, le mufti d’Akkar Oussama Rifaï s’est emparé du micro pour appeler les hommes politiques du mouvement du 14 Mars à écouter les demandes de leurs partisans, soulignant : "Nous avons marre de pleurer et d’enterrer nos morts en croisant les bras".
Fouad Siniora, chef du bloc parlementaire de l'ex-Premier ministre Saad Hariri, a mobilisé contre le gouvernement les manifestants rassemblés sur la Place des martyrs : "Le gouvernement est responsable du crime qui a tué Wissam et son compagnon. C'est pourquoi il faut qu'il parte".
"Fonçons sur le Sérail"
A la fin du discours de M. Siniora, Nadim Kteich, journaliste à la Futur TV, chaîne de télévision relevant du parti du Futur, a appelé les manifestants à envahir le Sérail. "Trêves de discours, fonçons sur le Sérail!", a-t-il crié sur la tribune.
Surexcités, des centaines de partisans des Forces libanaises et du parti du Futur ont tenté de prendre d'assaut le Sérail, siège du Premier ministre, forçant les barrières en fer placées devant le Sérail. Les manifestants jetaient des pierres et des bâtons, a rapporté une journaliste de l’AFP, faisant état de blessés des deux côtés. La police a lancé des grenades lacrymogènes et tiré en l'air pour les faire reculer. La confrontation entre manifestants et forces de l’ordre a duré un peu moins d’une heure. Des pompiers, des membres de la brigade antiémeute et des commandos de l’armée se sont déployés dans le secteur. Des chicanes en barbelés de deux mètres de haut ont été placées entre les émeutiers place Riad el-Solh et l’entrée du Sérail.
Apres s'être rendues compte de leur perte de contrôle sur les foules mobilisées, les forces du 14 mars se sont pressées à lancer des appels au calme. Saad Hariri, a appelé les manifestants depuis la France à arrêter les violences, indiquant qu'il voulait "la chute du gouvernement mais de manière pacifique".
"Plus de 15 soldats ont été blessés dans les attaques des manifestants contre les forces de sécurité devant le Sérail", a indiqué le bureau du Premier ministre dans un communiqué tenant pour "responsables de l'attaque du Sérail et de la détérioration (de la situation sont) ceux qui ont provoqué (les violences) avec leurs slogans et leurs actions".
Source: OLJ, rédigé par moqawama.org
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