Expert stratégique : Le drone envoyé par le Hezbollah un choc existentiel pour "Israël"
«C’est une première pour l’entité sioniste, et un choc existentiel pour Israël »
« L’exploit réalisé par le Hezbollah au moyen de l’avion de reconnaissance, baptisé Ayoub, envoyé en direction des territoires palestiniens occupés, réside dans la dimension de l’intrusion, estimée à 57 kilomètres des terres palestiniennes de 1948 », selon Elias Farhat.
Lors d’un entretien exclusif à moqawama.org, l’expert stratégique et le général de brigade retraité Elias Farhat a affirmé que l’avion sans pilote envoyé par le Hezbollah pour survoler l’espace aérien israélien présente des capacités très avancées sur le plan technique. Selon l’expert stratégique, l’avion est constitué d’un mélange de métaux qui reflètent très peu les rayons des radars, similaire aux métaux employés dans la fabrication des avions militaires américains « Phantoms ». Par la suite, les radars ne donnent qu’un très faible signal pour détecter sa présence. « L’avion est distingué par une lenteur dans le mouvement, ce qui le protège des attaques des roquettes », a-t-il signalé. Après des tentatives ratées de le faire exploser au moyen des roquettes sol-air, les forces militaires israéliennes l’ont frappé par des avions de combat. « Les équipements techniques de l’avion resteront pour toujours un secret, ainsi que les caméras équipées, mais il est sûr que l’avion a réussi à capturer des photos pour de sites délicats tout le long de son survol », a insisté M. Farhat.
« Une hypothèse refutée »
Le général de brigade retraité a également mis l’accent sur les 57 kilomètres traversés par l’avion au-dessus de l’entité sioniste, où se trouvent des cibles militaires et stratégiques, comme le radar du bouclier antimissile par exemple. L’avion est arrivé à une distance de 40 kilomètre du réacteur nucléaire de Dimona. Les commentateurs militaires israéliens ont prétendu que trente minutes se sont écoulées avant la frappe de l’avion, parce que les responsables militaires ont dû attendre à ce que l’avion arrive à une région non peuplée. « Ces propos ne sont pas du tout objectifs », a estimé l’expert.
« S’il a été jugé comme un avion hostile, il a dû être frappé par un ordre militaire immédiat. Aucun responsable militaire israélien ne peut encourir la responsabilité d’attendre pour qu’un avion, portant probablement des matières explosives et risquant de les jeter dans une région civile stratégique, atteigne une région non peuplée. « Cette hypothèse est évidemment réfutée », a-t-il constaté. « Sur les 30 minutes de survol, donnons aux Israéliens 10 minutes : 5 minutes pour s’assurer de la nature de l’avion détecté (un avion sportif ou d’entrainement militaire), et 5 autres, pour préparer l’aviation de la base aérienne de Dimona au sud du Néguev et intercepter l’avion au-dessous de la région sud de Jénine et l’abattre. La réalité est qu’ils ne l’ont découvert qu’après avoir survolé pour 20 minutes supplémentaires dans le ciel, c.à.d. à environ 40 kilomètres au-dessus de l’entité sioniste », a analysé l’expert.
« Nous sommes capables de percer le ciel au-dessus de vous »
« Le timing de l’envoi est le 6 octobre, date de l’anniversaire de la guerre d’octobre de 1973, et sur fond de menaces américaines, de manœuvres israélo-américaines et iraniennes dans le Golfe », a considéré M. Farhat. « Ce que le secrétaire général voulait dire à l’entité sioniste par cette opération, c’est « nous sommes capables de percer le ciel au-dessus de vous ». En fait, c’est ce qu’Israël fait chaque jour, comme l’a dit hier Sayed Nassrallah », a-t-il poursuivi.
M. Farhat a dit que les répercussions de cette opération, seraient des survols intensifs de reconnaissance au-dessus du Sud libanais, le déploiement de missiles du type Patriot à l’ouest de Haïfa, une paralysie du trafic aérien israélien, et, par conséquence, l’imposition de restrictions sur le sport et trafic aériens israéliens.
La promesse de répéter de telles opérations a également porté un coup dur à l’entité. « Israël se considère dorénavant comme étant découvert, dévoilé, tout comme l’ont été toujours les territoires arabes ou libanais face aux avions israéliens », a-t-il ajouté. Finalement, l’expert militaire a considéré que le mutisme des medias israéliens relève d’un ordre militaire. « Le système de missile libanais a poussé Israël à bien réfléchir avant d’attaquer le Liban. Le Hezbollah a déjà réussi à réaliser un certain équilibre de la terreur, et le drone est venu pour ajouter à sa force. C’est là que nous pouvons dire qu’on a commencé à réaliser un vrai équilibre de la terreur », s’est félicité M. Farhat.
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