Fatima Ali

Les Etats-Unis et leurs alliés européens ne cessent d’affirmer que leurs aides fournies aux groupes armés syriens sont sous forme d’assistance médicale et logistique, tout en niant avoir fourni des armes. Les officiels américains parlent «d’armes non létales», ce qui implique surtout tout ce qui touche aux communications. 

L'administration de Barack Obama a annoncé début août que 10 millions de dollars supplémentaires seront fournis, en tant qu’aides militaires «non-létales» aux rebelles. Les responsables américains suggèrent que la plupart de l'aide prendra la forme d'équipements de communication tels que des radios cryptées. Le ministre des Affaires étrangères, William Hague, a annoncé, à son tour, l’intention de la Grande-Bretagne d’accroître son soutien "non létal" à l'opposition syrienne. Mais, en quoi consistent exactement les aides «non-létales» ?

Tout ce qui « n'est pas une arme, des munitions, ou tout autre équipement ou matériel conçu pour infliger des lésions corporelles graves ou la mort », est décrit par la loi américaine comme « aides non-létales ».

Autrement dit ; les équipements de communication, les aides médicales, l'aide en matière de renseignement, les gilets pare-balles, et les infrastructures sont tous permis. Mais les armes à feu, les munitions, les mines, les missiles, eux, ne le sont pas.

Mais, le recours à cette loi pour fournir ce type d’aides aux groupes armés combattant en Syrie n’est qu’un contournement pour armer le conflit syrien. Car faire la guerre implique beaucoup plus que juste un fusil, et l'aide non-létale peut certainement avoir des résultats mortels. Un émetteur radio peut tuer beaucoup plus de gens qu’un fusil, si nous l’utilisons dans un raid aérien, par exemple.

« La politique américaine envers la crise syrienne est basée sur des mensonges », précise l’expert en stratégie militaire et le général de brigade à la retraite de l'armée libanaise, Amine Hoteit. « Tout militaire sait parfaitement que, pour réussir une guerre, on ne peut pas s’en passer des matériaux de communications », ajoute-t-il. Selon le Général Hoteit, «il s’agit d’une militarisation du conflit syrien, car les armes prétendues non létales par les Etats-Unis, ont causé la mort des milliers de Syriens».

En revanche, Obama a signé un document secret autorisant l’aide américaine aux rebelles combattant en Syrie. Cette directive était incluse dans une «conclusion» permettant aux services secrets américains d’agir clandestinement dans la crise syrienne.

En plus, de nombreuses informations ont été enregistrées depuis des semaines, faisant état de la présence de conseillers américains sur les frontières du champ de bataille syrien, notamment en Turquie.

« Nous n’avions pas besoin d’entendre parler de ce document secret pour savoir que les Etats-Unis agissent en Syrie », précise le Général  Hoteit. « C’est Washington qui dirige la guerre menée contre la Syrie, pour se débarrasser de l’axe de la résistance dans la région », ajoute-t-il. 
« Il est clair que ce sont les Etats-Unis qui commandent aujourd’hui la guerre en Syrie », a affirmé le Général Hoteit.

En autorisant un support fourni par la CIA, les allégations mensongères concernant les armes non-létales deviennent de plus en plus flagrantes. Car la participation de la CIA, représente une intervention qualitative dans le déroulement de la guerre. Et cette décision est un contournement parfaitement joué par les Etats-Unis.

Si Washington n’a vraiment pas  placé des armes mortelles dans les mains des rebelles en Syrie, cela ne veut pas dire que les Américains ne contribuent à renforcer la capacité de ceux-ci à combattre. Et certes, les armes «non-létales» des Etats-Unis ont eu des conséquences «létales» dans ce conflit.

Source: moqawama.org