Bahreïn : Un enfant de 4 ans perd son œil par les tirs de chevrotine de la police

Après le jugement d'Ali Hassan (11 ans), le détenu politique le plus petit au monde, les autorités bahreïnies poursuivent la violation des droits de l'Enfant.

Ahmad Mansour al-Nahham, un enfant de 4 ans, a été visé jeudi dernier par des tirs de chevrotine, lui causant la perte totale de vision de son œil gauche.

« Les forces de sécurité ont attaqué jeudi soir un marchand de poissons, Mansour al-Nahham, et son fils Ahmad, par des tirs de chevrotine, arme interdite internationalement » a indiqué l'organisation nationale Al-Wefaq, précisant que « l’enfant de 4 ans a subi des graves blessures dans son œil gauche, résultant la perte totale de vision, ce qui a obligé les médecins à énucléer l'œil affecté ».

« Cet incident a dévoilé l’ampleur de la violence exercée par le régime bahreïni contre les citoyens, provoquant leur mort ou leur handicap », a affirmé Al-Wefaq dans un communiqué.

Et d’ajouter : « Ahmad al-Nahham est l'un des dizaines de citoyens qui ont perdu leurs yeux entièrement par les tirs de chevrotine et qui souffrent continuellement à cause des attaques des forces de sécurité bahreïnies ».

Tout en imputant la responsabilité de cette attaque aux autorités bahreïnies, Al-Wefaq a appelé les ONG internationales à « faire face à ces violations flagrantes de droits de l’Homme ».

Pour sa part, le forum de Bahreïn pour les droits de l'Homme a appelé le Comité des Droits de l'Enfant des Nations Unies à visiter ce petit royaume pour « consulter la situation des enfants bahreïnies qui ont été arrêtés, jugés et même tués par le régime, dans une violation de toutes les normes humanitaires et les conventions internationales ».

Tout en dénonçant « les attaques systématiques » des autorités bahreïnies contre les enfants, le forum a souligné que « le gouvernement poursuit sa violation de l'article 37 de la Convention relative aux droits de l'enfant » qui consiste que « les Etats parties veillent à ce que nul enfant ne soit privé de liberté de façon illégale ou arbitraire ».

Il a également demandé « la formation d’une commission d'enquête extérieure et impartiale sur cet incident et d'autres incidents où des citoyens innocents ont été tués, pour parvenir à juger les acteurs de ces infractions pénales».

« Le ministre de l'Intérieur doit être traduit en justice pour son implication dans ces crimes », a exhorté le forum.

Dans le même contexte, Hadi al-Moussaoui, responsable du Département des libertés et des droits de l'Homme dans Al-Wefaq, a déclaré que « l’affaire d’Ahmad al-Nahham met en exergue l’utilisation illégale de la chevrotine, arme interdite internationalement, par la police de Bahreïn contre les citoyens ».

« La communauté internationale doit tenir au sérieux l’utilisation excessive de la force, menée par les forces de l’ordre contre les Bahreïnis », a-t-il indiqué.

Et de conclure : « Le cas d’Ahmad est une indication claire de la situation grave vécue par les enfants bahreïnis. Ces principales victimes de la répression d’Al-Khalifa ».

Source : Alintiqad, traduit par : moqawama.org