Egypte : Ouverture des bureaux de vote pour le 2e tour de la présidentielle

Les bureaux de vote ont ouvert samedi en Egypte pour le second tour de la première présidentielle depuis la chute de Hosni Moubarak l'an dernier, qui opposera l'ancien militaire
De longues files d'attente se sont formées au Caire devant certains bureaux avant même leur ouverture à 08H00 locales (06H00 GMT).
« Près de 150 000 militaires seront déployés pour assurer la sécurité dans plus de 13 000 bureaux de vote à travers le pays », a indiqué une source sécuritaire.
Au premier tour, c'est M. Morsi qui est arrivé en tête avec 24,7 % des suffrages, tandis que M. Chafiq a obtenu 23,6 % des voix.
Un « coup d’état »
À quarante-huit heures du second tour de la présidentielle, la Haute Cour constitutionnelle a invalidé jeudi les résultats du scrutin législatif pour un vice dans la loi électorale, déclarant ainsi le Parlement dominé par les islamistes comme « illégal ».
Elle a également permis à Ahmad Chafiq, le dernier Premier ministre de Hosni Moubarak, de rester dans la course à la présidentielle en dépit d'une loi interdisant aux figures de l'ancien régime de se présenter.
La Cour s'était prononcée au lendemain de la décision du ministre de la justice, Adel Abdelhamid, de rendre à la police militaire et aux officiers de renseignements de l'armée le pouvoir d'arrêter des civils, une prérogative dont ils ne disposaient plus depuis l'expiration fin mai de l'état d'urgence.
« Le scénario de la contre-révolution est bien clair à travers une série d’épisodes passant par les acquittements dans le procès de Moubarak (le 2 juin), la décision de donner à la police militaire et aux renseignements militaires le pouvoir d’arrêter des civils et finalement l’invalidation du Parlement », a déclaré un collectif de partis de gauche, laïques et libéraux.
« Toutes ces mesures démontrent que le Conseil suprême des forces armées (CSFA) est déterminé à reproduire l’ancien régime et que la présidentielle n’est qu’une mauvaise comédie visant à permettre au CSFA de renforcer son emprise sur les rouages de l’État et de les mettre au service du candidat de l’ancien régime, Ahmad Chafiq », ont dénoncé ces partis dans un communiqué.
Le candidat des Frères musulmans, Mohammad Morsi, a cependant annoncé qu’il respectait la décision de la Cour.
« Le peuple est bien déterminé à protéger sa révolution contre les corrompus de l’ancien régime », a déclaré M. Morsi lors d’une conférence de presse.
Pour sa part, le président de l’Assemblée du peuple, l’islamiste Saad al-Katatni a renchéri que « le peuple égyptien qui a élu dans la liberté et la transparence ses députés est en mesure de réélire d’autres personnes qui protègeront les acquis de la révolution que des personnes veulent confisquer ».
Source : Agences
Ahmad Chafiq au Frère musulman Mohammed Morsi.
Près de 50 millions d'électeurs sont appelés à voter pendant deux jours, samedi et dimanche, et les résultats officiels sont attendus le 21 juin.
Des islamistes et des membres des forces politiques issues de la mouvance « révolutionnaire » ont qualifié ces derniers rebondissements de véritable « coup d'Etat » orchestré par l'armée au pouvoir.
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