Crimes de guerre à Gaza: Washington sanctionne deux autres juges de la CPI en soutien à «Israel»
Par AlAhed avec agences
Les États-Unis ont annoncé jeudi 18 décembre des sanctions visant deux nouveaux juges de la Cour pénale internationale (CPI) qui ont enquêté sur «Israel» et émis un mandat d’arrêt contre le «Premier ministre» Benjamin Netanyahu en novembre 2024.
Les juges nouvellement frappés de sanctions sont Gocha Lordkipanidze, ancien ministre de la Justice de Géorgie, et Erdenebalsuren Damdin, un juge originaire de Mongolie.
Dans un communiqué, le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio a justifié cette décision en expliquant notamment que ces deux juges avaient récemment voté avec la majorité de la Cour pour le rejet d'une demande d'«Israel», qui contestait la compétence de la CPI pour enquêter sur des crimes présumés commis lors de la guerre génocidaire «israélienne» dans la bande de Gaza.
Le département d'État entend continuer à imposer des «conséquences» pour ce qu'il qualifie d'«abus de pouvoir» de la CPI, est-il ajouté.
La CPI rejette les sanctions
La CPI a aussitôt réagi dans un communiqué disant «rejeter fermement les nouvelles sanctions américaines». «Ces sanctions constituent une atteinte flagrante à l'indépendance d'une institution judiciaire impartiale, qui opère conformément au mandat que lui ont conféré les États parties», a fustigé la cour.
«De telles mesures, ciblant des juges et des procureurs élus par les États parties, portent atteinte à l'État de droit», a-t-elle ajouté.
«Lorsque des acteurs judiciaires sont menacés pour avoir appliqué le droit, c'est l'ordre juridique international lui-même qui est mis en péril», a-t-elle poursuivi.
La Cour a ajouté qu'elle «continuera d'exercer son mandat avec indépendance et impartialité, en pleine conformité avec le Statut de Rome», son texte fondateur.
Les sanctions interdisent aux juges d'entrer aux États-Unis et bloquent toute transaction immobilière ou financière avec eux dans la première économie mondiale.
Six juges et trois procureurs de la CPI avaient déjà été placés sous sanctions. Ils sont désormais soumis à des restrictions sévères : gel potentiel de leurs avoirs, interdiction d’accès aux services d’entreprises américaines, blocage de paiements internationaux. Leurs proches sont également interdits de territoire américain.
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