Royaume-Uni: 8 militants propalestiniens dans une phase critique de leur grève de la faim
Par AlAhed avec sites web
Huit militants pro-palestiniens détenus dans des prisons britanniques sont entrés dans une phase critique de leur grève de la faim, alors que le gouvernement britannique fait face à des accusations de négligence médicale et de malhonnêteté délibérée. Il s’agit de la grève de la faim la plus grave que la Grande-Bretagne ait connue depuis 1981.
Huit militants soupçonnés d’avoir participé à des actions de soutien à la Palestine se trouvent actuellement dans une phase critique de leur grève de la faim dans des prisons britanniques, certains d’entre eux entamant leur 38e jour sans nourriture.
Les professionnels de santé ont averti que les militants risquaient des complications médicales potentiellement mortelles, alors que le gouvernement britannique a été accusé d’ignorer délibérément leur sort.
Le Dr James Smith, médecin urgentiste qui est en contact régulier avec les familles des prisonniers, a lancé un avertissement sévère : «Pour une personne qui était auparavant en bonne santé, sans autres problèmes médicaux sous-jacents, [après] environ six à huit semaines [de grève de la faim], le risque de décès est très, très élevé.»
Des accusations de négligence médicale et de traitement inhumain
Les prisonniers et leurs soutiens ont documenté ce qu’ils décrivent comme une négligence médicale systématique et un traitement inhumain :
Les équipes médicales ont initialement tardé à réagir lorsque la grève a commencé, refusant pendant neuf jours les demandes d’électrolytes et de soins médicaux, malgré les directives du ministère de la Justice exigeant un «examen médical complet initial» pour les prisonniers refusant de s’alimenter.
Détention provisoire prolongée et législation antiterroriste
Les huit prisonniers sont tous détenus en détention provisoire sans procès, et beaucoup d’entre eux risquent près de deux ans de détention avant que leur affaire ne soit jugée.
La plupart font partie de l’affaire «Filton 24», accusés d’avoir participé à une action menée en août 2024 contre une usine «Elbit Systems» à Filton, Bristol, où des dommages d’un montant supérieur à 1 million de livres sterling auraient été causés.
Trois autres sont accusés d’avoir participé à une manifestation en juin 2025 à la base aérienne de Brize Norton, où des avions de ravitaillement militaire auraient été recouverts de peinture rouge.
Visites politiques et soutien croissant
La grève de la faim a attiré l’attention des responsables politiques, la député Zarah Sultana étant la deuxième personnalité politique à rendre visite aux grévistes, après la visite du vice-président du Parti vert, Mothin Ali, le 3 décembre. Jeremy Corbyn s’est rendu à la prison le 10 décembre.
Ali a qualifié les conditions de «inhumaines» et «d’affront à la dignité humaine». Les députés Jeremy Corbyn, Zarah Sultana et John McDonnell ont rencontré les familles et les amis des grévistes de la faim le 4 décembre, les sympathisants avertissant que «le temps presse».
Le parti Democratic Socialists of Your Party (DSYP) a publié une déclaration de solidarité le 9 décembre, exprimant «son amour, son admiration et sa solidarité envers les grévistes de la faim» et qualifiant cette action de «plus grande grève de la faim collective dans les prisons britanniques depuis la grève de la faim des républicains irlandais en 1981».
Black-out médiatique
Les sympathisants ont fait part de leurs inquiétudes concernant ce qu’ils décrivent comme un black-out médiatique délibéré au Royaume-Uni sur la grève de la faim.
Francesca Nadin, porte-parole de Prisoners for Palestine, a déclaré à The Electronic Intifada qu’il y avait eu «un black-out presque total dans les médias grand public sur ces faits», malgré son importance historique.
L’absence de couverture médiatique contraste fortement avec l’ampleur de la crise et son importance historique, puisqu’il s’agit de la plus grande grève de la faim en Grande-Bretagne depuis 1981.
La grève de la faim des Prisonniers pour la Palestine représente la grève collective la plus importante dans les prisons britanniques depuis 1981, lorsque 10 prisonniers républicains irlandais sont morts après avoir refusé de s’alimenter dans les blocs H de la prison de Maze, dans le nord de l’Irlande.
Alors que la grève de la faim entre dans sa phase la plus dangereuse, les prisonniers atteignant un stade où les experts médicaux avertissent d’un risque imminent de décès, le gouvernement britannique fait face à une pression croissante pour répondre aux revendications des prisonniers. Les accusations d’ignorance délibérée et de négligence médicale avérée ont intensifié les appels à une action immédiate.