Cisjordanie occupée: Une ONG alerte sur la torture psychologique subie par les Palestiniens
Par AlAhed avec agences
Des pratiques correspondant à la définition de la torture psychologique des Nations unies ont cours en Cisjordanie, territoire sous occupation militaire «israélienne» depuis 1967, alerte mardi 16 décembre l'organisation Médecins du Monde dans un rapport.
Entre janvier 2024 et mars 2025, Médecins du Monde a analysé les données de 1.200 personnes qui se sont présentées en consultation dans huit camps de réfugiés en Cisjordanie occupée. Il en ressort que l'occupation «israélienne» porte gravement atteinte à leur santé mentale. Ainsi, 98% des patients présentaient de graves signes d'angoisse, 96% ont déclaré que leur quotidien était profondément déstabilisé, et plus de la moitié a témoigné souffrir de troubles du sommeil.
Médecins du Monde a constaté une multiplication par cinq du nombre de demandes d'aide psychologique, passant de 100 consultations mensuelles en 2023 à 500 en 2025.
«Les raids militaires répétés, les déplacements forcés, la destruction systématique et la déstabilisation délibérée correspondent à la définition de la torture psychologique donnée par l'Onu», indique le rapport. «Il ne s'agit pas d'un effet secondaire du conflit, mais d'une destruction délibérée de la santé mentale».
«La population se trouve dans un état d'hypervigilance constant, marqué par les attaques continues, et l'angoisse de celles à venir, sans jamais pouvoir s'apaiser», rapporte Médecins du Monde.
Dans son rapport, l'organisation souligne l'existence d'un «traumatisme transgénérationnel», «alimenté par une peur existentielle de la disparition physique et culturelle du peuple palestinien». «Dès leur naissance, les enfants sont exposés à la violence, à l'insécurité et aux raids», déplore l'ONG.
Médecins du Monde appelle à faire respecter l'avis de la Cour internationale de justice, l'organe judiciaire principal des Nations Unies, et à faire pression pour que les autorités israéliennes mettent fin à des pratiques s'apparentant à de la torture psychologique. «Les réfugiés palestiniens ne pourront être apaisés psychologiquement que lorsque l'occupation prendra fin», conclut l'ONG.