Araghchi: Les États-Unis doivent reconnaître le droit de l’Iran à l’énergie nucléaire pacifique
Par AlAhed avec agences
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a affirmé que les États-Unis n'ont toujours pas démontré leur volonté de mener de «véritables négociations sérieuses», réitérant que Washington doit d'abord reconnaître le droit de l'Iran à l'énergie nucléaire pacifique, en vertu du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).
Dans une interview exclusive accordée, samedi le 6 décembre, à l'agence de presse japonaise Kyodo, le chef de la diplomatie iranienne a déclaré que les installations nucléaires de la République islamique avaient été «bombardées, détruites et gravement endommagées» lors de la guerre «israélo»-américaine non provoquée et illégale menée contre le pays en juin.
M. Araghchi a souligné que ces attaques constituaient «peut-être la plus grande violation du droit international» jamais commise contre une installation protégée et surveillée par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
Il a précisé que ces frappes avaient causé des dommages structurels et des risques radiologiques potentiels que Téhéran «n'avait jamais connus auparavant».
Pour le ministre iranien, comme il n'existe «aucun précédent de bombardement d'une installation nucléaire pacifique», ces frappes révélaient une lacune procédurale critique au sein de l'AIEA concernant la manière d'inspecter de tels sites.
M. Araghchi a ensuite rappelé que la République islamique et l'AIEA étaient parvenues à un accord-cadre au Caire, plus tôt cette année, afin de définir un mécanisme d'inspection et de stabilisation des installations endommagées.
Cependant, ce processus a été compromis lorsque les États-Unis et les trois pays européens signataires de l'accord nucléaire de 2015 ont cherché à rétablir les sanctions précédemment imposées par le Conseil de sécurité de l'ONU à l'Iran.
Le ministre iranien des Affaires étrangères a demandé au Japon de partager son expertise technique en matière de sûreté nucléaire, faisant allusion à son expérience des catastrophes d'Hiroshima, de Nagasaki et de Fukushima Daiichi.
Il a précisé que toute coopération avec le Japon se limiterait aux questions techniques de sûreté, et non aux inspections, qui, selon lui, relèvent de la responsabilité de l'AIEA.
«Sur les aspects techniques de ces défis en matière de sûreté, la coopération avec le Japon peut s'avérer très utile», a-t-il poursuivi.
En allusion aux perspectives de négociations nucléaires, M. Araghchi a déclaré que l'Iran restait ouvert à la diplomatie, mais souhaitait des garanties d'un résultat «juste et équilibré».
Il a réaffirmé que l'impasse diplomatique était due aux exigences américaines formulées sous la présidence de Donald Trump, qui demandait à la République islamique de mettre un terme à tous ses processus d'enrichissement d'uranium, une position que Téhéran rejette catégoriquement.
Le haut diplomate iranien a ajouté que le problème fondamental demeurait la réticence de Washington à reconnaître le droit de l'Iran à la technologie nucléaire pacifique, y compris l'enrichissement, en vertu du TNP.
Le chef de la diplomatie iranienne a réitéré que la République islamique était disposée à accepter des limitations concernant les niveaux d'enrichissement et les types de centrifugeuses, et que les négociations pourraient progresser une fois que les États-Unis accepteraient le programme nucléaire pacifique du pays et lèveraient les sanctions illégales et unilatérales qu'ils lui avaient imposées.
«Pour l'instant, nous ne sommes toutefois pas convaincus qu'ils soient prêts pour une véritable négociation», a-t-il fait remarquer.
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