Coupe du monde 2026: Sans rire, Donald Trump reçoit le «Prix FIFA de la paix»
Par AlAhed avec AFP
Ce n'est pas le Nobel, mais il disait le «mériter». Le président américain Donald Trump s'est vu décerner le premier «Prix FIFA de la paix», «une récompense visant à reconnaître les actions exceptionnelles en faveur de la paix et de l’unité», lors de la cérémonie de tirage au sort du Mondial 2026 vendredi 5 décembre à Washington.
Dans une cérémonie diffusée en mondovision, pour une audience estimée dépassant le milliard de téléspectateurs, Gianni Infantino a offert une tribune en or au président des Etats-Unis, avec lequel il s’affiche très régulièrement depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche.
Lors d’une cérémonie stupéfiante de cynisme où le grotesque le disputait à la vulgarité, Gianni Infantino a remis «au nom des milliards de footballeurs dans le monde» un imposant trophée en or représentant des mains unies pour soulever un globe terrestre.
Après s’être lui-même passé une médaille en or autour du cou, Donald Trump s’est dit très honoré.
«C’est l’un des plus grands honneurs de ma vie», a affirmé le dirigeant républicain, citant le Congo, l’Inde, le Pakistan, «tant de guerres auxquelles nous avons réussi à mettre fin» ou à éviter.
Pendant un instant, les téléspectateurs étaient en droit de se demander si la Coupe du monde 2026 était organisée par un pays autoritaire…
Le «Prix FIFA de la paix», que l’instance présente comme annuel, est une création récente et Donald Trump son premier lauréat.
L’annonce de cette récompense a été faite le 5 novembre dernier et, comme beaucoup de décisions prises à la FIFA, elle a surpris pas mal de monde en interne.
Selon The Athletic, qui cite plusieurs sources à l’intérieur du conseil de la FIFA, «le conseil et les huit vice-présidents n’auraient pas été consultés ni impliqués dans la création» de ce prix, qui «n’avait pas été discuté lors du précédent conseil», et pour lequel ils «n’ont pas eu leur mot à dire sur les critères de sélection des lauréats».
Diverses ONG, dont Human Rights Watch, ont demandé des précisions à la FIFA sur les critères de sélection, le mode de scrutin et la composition du jury.
Donald Trump a profité de l’événement pour s’entretenir avec la présidente du Mexique Claudia Sheinbaum et le premier ministre canadien Mark Carney, deux pays avec lesquels les Etats-Unis entretiennent des relations tendues mais qui coorganisent également la Coupe du monde, avec certes moins de matchs sur leur territoire.
Habitué à tirer la couverture à lui, Donald Trump veut faire de «sa» Coupe du monde, ainsi que des Jeux olympiques de Los Angeles de 2028, des vitrines de son «âge d’or de l’Amérique».
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