Agression «israélienne» sur la banlieue sud: 5 martyrs et 28 blessés, les condamnations affluent
Par AlAhed avec agences
L’armée d’occupation «israélienne» a mené dimanche un raid aérien contre un immeuble résidentiel dans la banlieue sud de Beyrouth, faisant cinq martyrs et 28 blessés, et provoquant un concert de réactions au Liban et ailleurs.
L’attaque «israélienne» a ciblé au milieu de la journée une zone d’habitation civile densement peuplée du quartier de Haret Hreik, dans la banlieue sud de Beyrouth, faisant au moins cinq martyrs et plus de 28 blessés, a indiqué le ministère libanais de la Santé.
Elle a également causé d’importants dégâts matériels.
Si le président Joseph Aoun a vertement fustigé les actions «israéliennes», le Premier ministre Nawaf Salam a appelé à l’unité, tandis que le Hezbollah a affirmé qu'il envisagerait de riposter à l'assassinat de Haytham Ali Tabatabaï, un grand commandant jihadiste du Hezbollah.
Cette frappe sur la banlieue sud de la capitale, la première depuis le 6 juin dernier, a été effectuée dans un contexte d’intensification des attaques «israéliennes» sur le Liban, violant quasi quotidiennement le cessez-le-feu fragile conclu il y a un peu moins d’un an, qui avait mis fin à plus de 13 mois d’affrontements déclenchés au lendemain du début de la guerre de Gaza.
Éviter toute escalade ouverte
Premier officiel à réagir, le chef de l’État a estimé que cette frappe «israélienne», qui survient au lendemain des célébrations du 82e anniversaire de l’Indépendance, «constitue une nouvelle preuve qu’Israël ne tient aucun compte des appels répétés à cesser ses agressions contre le Liban».
Cette entité «refuse d’appliquer les résolutions internationales ainsi que toutes les démarches et initiatives visant à mettre un terme à l’escalade de la violence et à rétablir la stabilité, non seulement au Liban mais dans toute la région», a-t-il poursuivi.
Le président de la République a ajouté: «Le Liban, qui s’est engagé à cesser les hostilités depuis près d’un an et a multiplié les initiatives, renouvelle son appel à la communauté internationale pour qu’elle assume ses responsabilités et intervienne avec force et sérieux afin de mettre fin aux agressions contre sa population, afin d’éviter toute escalade susceptible de raviver les tensions dans la région, et pour épargner de nouvelles effusions de sang.»
Le Premier ministre Nawaf Salam a réagi un peu plus tard dans l’après-midi en appelant à «l’unification de tous les efforts derrière l’État et ses institutions».
«En ce moment délicat, la priorité du gouvernement est de protéger les Libanais et d’éviter que le pays ne glisse vers des voies dangereuses. Il poursuivra son action par tous les moyens politiques et diplomatiques avec les pays frères et amis, afin d’éviter toute escalade ouverte, mettre fin aux agressions israéliennes et obtenir le retrait d’Israël de notre territoire, ainsi que le retour de nos prisonniers», a affirmé M. Salam dans un message publié sur son compte X.
«Les expériences ont prouvé que la seule voie pour consolider la stabilité passe par l’application complète de la résolution 1701 (qui avait mis fin à la guerre précédente entre «Israël» et le Liban en 2006, ndlr), l’affirmation de l’autorité de l’État sur l’ensemble de son territoire avec ses propres forces, et le renforcement du rôle de l’armée libanaise dans l’accomplissement de ses missions», a-t-il conclu.
«Toutes les options sont sur la table»
Dans des propos transmis sur les médias libanais, le vice-président du conseil politique du Hezbollah, Mahmoud Qomati, a indiqué que le parti cherchait d'abord à «s’assurer de la personne touchée, puis le commandement du parti étudiera la réponse appropriée».
Il a ajouté que «toutes les options sont sur la table».
M. Qomati a aussi appelé l’État libanais «à se montrer en véritable garant de la sécurité nationale, et non à se contenter de condamnations creuses», jugeant que cette «barbarie israélienne ne fera que renforcer notre attachement à notre choix national».
Il a expliqué enfin que la frappe est le signe d’«un feu vert israélien pour une escalade militaire dans tout le Liban».
Plusieurs partis, forces et personnalités nationales libanaises ont également condamné «l’agression israélienne criminelle».
Parmi les autres réactions, on citera l’ambassade d'Iran au Liban, elle a fait savoir dans un message sur son compte X que «les attaques lâches n'auront pas raison de la détermination de ceux qui défendent leur droit».
Pour sa part, le mouvement de résistance palestinien Hamas a condamné la frappe israélienne la qualifiant «d’acte perfide et d’une violation manifeste de la souveraineté libanaise, visant à entraîner le Liban et la région dans une confrontation qui ne sert que les intérêts de l’occupation».
L’autre mouvement de résistance palestinien, le Jihad islamique en Palestine, a aussi accusé «Israël» de «crime de guerre».
Le mouvement de résistance yéménite Ansarullah a de même condamné l’agression «israélienne» contre la banlieue sud de Beyrouth.
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